Le Festival des Jardins

Le Festival des Jardins éclot ce samedi sur la Côte d’Azur

Ce samedi sera officiellement lancée la 4ème édition du Festival des Jardins de la Côte d’Azur ! Le Département des Alpes-Maritimes renouvelle cet événement festif, dans le cadre de sa politique GREEN Deal, qui permettra de fêter l’arrivée du printemps.

Du 25 mars au 1er mai 2023, le Département des Alpes-Maritimes proposera aux Maralpins des moments d’évasion, de découverte et de balades bucoliques. Le public pourra flâner parmi les 17 créations paysagères de 200 m2 chacune, en compétition, réparties et installées sur les plus beaux sites du département des Alpes-Maritimes : à Antibes-Juan-les-Pins au Parc Exflora, à Cannes au Jardin de la Villa Rothschild, à Grasse au jardin de la Villa Fragonard, à Menton au Jardin Biovès, à Nice au Jardin Albert 1er et dans la Principauté de Monaco sur les terrasses du Casino, tous ouverts au public. Ces créations mettront à l’honneur la richesse des éléments naturels, en s’attardant sur l’importance des enjeux du développement durable grâce à des créations respectueuses de l’environnement et grâce à une pérennité des créations par le recyclage des végétaux et matériaux.

17 créations paysagères en compétition

Antibes-Juan-les-Pins, au sein du sublime Parc Exflora

Le « Ciel » conçu par Florine et Elodie Cottar des Ateliers Cimes (France) : les deux Françaises proposent une perspective verticale pour mettre en scène le ciel ! Afin de surprendre le visiteur, les créateurs inversent les codes de la perspective pour que celle-ci devienne surprenante ! Elles proposent un subtil subterfuge, basé sur l’expérience de la forme concentrique. Lors de son immersion, le visiteur curieux est incité à lever la tête, à contempler et considérer le ciel, cet espace infini qui nous inspire par ses variations et nous invite à la rêverie.

« Ren&Sens » réalisé par Patrick Serra, maitre jardinier 2021 (France) : c’est le regard d’un jardinier périgourdin sur le paysage méditerranéen. Un paysage de grandeur, de couleurs, d’odeurs, de biodiversité, riche d’émotions mais aussi d’une grande fragilité. C’est aussi le croisement des perspectives, la résilience des paysages et leur capacité à nous donner de l’espérance : un paysage sans limites. Le concept, régénérer la perspective du paysage après sa destruction et sa renaissance…

Le jardin « 45 Degrés » de Victoria Magnano et Kévin Rodallec (France) : le jardin « 45 Degrés » est une invitation à redécouvrir les paysages de garrigues et de maquis. Une capsule inclinée accueille le visiteur et l’amène à déambuler dans un parcours sensoriel au sein d’une succession d’ambiances végétales. Des taches de couleurs ainsi que de nombreux parfums sollicitent l’éveil des sens tout au long de la visite. Une chaise pétillante, des hôtels à insectes ou encore des panneaux ludiques et pédagogiques ponctuent le jardin afin de communiquer et sensibiliser les promeneurs.

Cannes, au sein du magnifique écrin de la Villa Rothschild

Le jardin « Dernières vendanges » d’Alexis Campagne et d’Antoine Maréchal (France)  : cette représentation paysagère rend hommage au vignoble des Alpes du Sud, pratiquement disparu après la crise du phylloxéra (fin du 19ème siècle). En reprenant le motif des piquets soutenant la vigne et en les réagençant, un séquençage a été pensé afin d’offrir des perspectives infinies, ainsi que des jeux d’ombre et de lumière multiples qui inscriront le corps du visiteur dans la spatialité à mesure qu’il avancera dans le jardin.

« Red Forest – Forêt rouge » du britannique Damien Michel (Royaume-Uni) : forêt rouge est une expérience visuelle, où le visiteur est en immersion dans une forêt de bois rouge, qui change la perspective de l’espace du jardin horizontal en une une vision très verticale et structurée. Au niveau horizontal, le sol sombre contraste avec le rouge de la forêt et les plantes insérées dans des cercles de végétation. La vue du dessus est aussi importante car la perspective se concentre sur une série de cercles de verdure. Il y a donc plusieurs lectures possibles, plusieurs perspectives.

Le jardin « Le Temple » réalisé par Wai Chung Wu Maggie et Alejandro O’Neil (Chine/Uruguay)  : il s’agit, ici, d’une expérience totalement nouvelle pour profiter d’un jardin. Les gens traversent le paysage sec méditerranéen et entrent dans un pavillon au milieu duquel est suspendu un volume de rubans recyclés. Ils doivent sentir, toucher, respecter et se rapprocher des plantes. Ils s’inclinent doucement pour accéder au pavillon, comme s’ils entraient dans un temple, et se consacrent à la nature.

Grasse, au sein de l’enivrant jardin de la Villa Fragonard

« La Voie Héracléenne » par Nicholas Tomlan Garden Design (France) : un morceau imaginé de la Voie Héracléenne, chemin ancien aligné sur deux points de solstice, qui reliait la pointe de la péninsule Ibérique à l’ancienne Gaule. Nos ancêtres connaissaient les lignes de solstice pour s’orienter. En effet, si un marcheur emprunte cette voie et suit le soleil levant au moment du solstice d’été dos tourné à la direction où le soleil se couche au solstice d’hiver, il suivra naturellement ce chemin. Ce regard challenge notre perception de ce qu’est un jardin.

Le jardin « Ciel, la Mer ! » de Solène Ortoli (France) : le dispositif s’articule autour d’un effet de perspective, visible par le biais d’un grand miroir partiellement réfléchissant. Le reflet qui nous est donné à voir, celui d’un bassin plutôt minimaliste, apparaît dans le cadre du miroir comme un paysage de bord de mer. En effet, en jouant avec l’ambiguïté visuelle que permet l’échelle de certains minéraux et végétaux, les rochers deviennent îlots, les euphorbes et autres plantes grasses deviennent des cactées, les petits buissons deviennent des arbres et pour finir, le mouvement de l’eau s’apparente à des vagues.

« Longue Vue » réalisé par Michel Lopez et Pierre Buty (France) : il s’agit ici d’un jardin qui met en perspective deux époques et deux continents : à la fois ici et là-bas, à la fois maintenant et autrefois. Par une installation singulière et une visite ludique et poétique, découvrez l’histoire d’une famille protestante contrainte, au 18ème siècle, de quitter le sud de la France pour la colonie du Cap, en Afrique du Sud.

Menton, au sein du lumineux jardin Biovès

Le jardin « Peu importe aux Butineurs » créé par Quentin Aubry et Zeger Dalenberg (Pays-Bas)  : grâce à un jeu d’anamorphoses à chacune des entrées, le visiteur obtient une perspective du jardin et de ses teintes tout à fait opposées à celle de l’autre : d’un côté une prairie aux teintes jaunes et chaudes, de l’autre des fleurs mauves et violettes. Ce jardin veut mettre en lumière le comportement humain, et en émettre une critique : ne passe-t-on pas trop de temps à débattre de nos opinions, et pas assez à passer à l’action ? C’est d’ici que le concept tient son titre car finalement, jaune ou mauve, peu importe aux butineurs.

« Vertigineuses clés de sol » de Luciana Aliker et Christian Theresine (France, Guyane) : cette réalisation rappelle avec dynamisme les bienfaits de ces jardins, en puisant dans la palette riche de plantes évoquant l’Amérique du Sud, des couleurs chatoyantes boostant la vitalité du visiteur, ainsi que par une association harmonieuse des matières et des textures. En entrant dans ce jardin bioclimatique, où chaque élément apporte mouvement et équilibre, où la nature s’invite en tirant au mieux parti des ressources qu’elle délivre jour après jour, vous découvrirez les vertigineuses clés de sol issues de ce beau et fascinant département qu’est la Guyane, en Amérique du Sud.

« The Blue Tide Garden » conçu par Jasmina Mallak (Croatie) : le concept a été créé en s’inspirant des changements et des mouvements constants de la mer. L’un des événements particuliers qui apparaît est la marée bleue ou bioluminescence. Les marées bioluminescentes sont dues à de minuscules organismes flottants appelés phytoplancton. Lorsque le phytoplancton est perturbé, il se produit, en son sein, une réaction chimique qui émet une lumière bleu-vert. Les efflorescences bioluminescentes peuvent couvrir des centaines de kilomètres, offrant ainsi une scène à couper le souffle.

Nice, au cœur du jardin Albert Ier, sur la Promenade du Paillon

« Perspective d’avenir : Effervescence et réminiscence d’un jardin classique » imaginé par Antoine et Sybille du Peloux et Louise Rué (France) : si nous étions sur les vestiges d’un morceau de jardin à la française, comment le composerions-nous aujourd’hui en pensant à demain ? En s’inspirant des canons esthétiques et en imaginant leurs évolutions dans un futur durable, l’idée est de créer une propre mythologie en jouant avec la théâtralité, le spectaculaire et le symbolisme, permettant de trouver la justesse d’un geste contemporain dans une lignée classique.

Le jardin « Entre-la » conçu par Hélène Pepin, l’Oseraie du Possible et Kim Cao (France) : dans un milieu urbain, se forme une spirale hors du temps. Le jardin souhaite emporter les curieux dans différents univers, avec des lieux qui leur rappellent d’où ils viennent, qui ils sont et où ils iront. « Surprenantes perspectives » est repris sur sa forme et sur son fond. Toutes les dimensions sont là, dans l’espace et le temps pour y trouver de nouvelles ouvertures sur l’avenir du monde vivant.

« Twistcape » réalisé par Paola Sabbion (Italie) : le cadre, le plus classique des éléments pour encadrer un paysage, devient la forme génératrice d’un espace surprenant. La rotation d’un carré, élément rigide et bidimensionnel, engendre une sinueuse galerie tridimensionnelle à caractère purement paysager. Entrant en résonance avec la forme libre de la végétation, tandis que le vent agite le feuillage, une sorte de courant centrifuge produit une perspective inédite qui trompe l’œil et valorise les vues au-delà du portail.

En principauté de Monaco, sur les terrasses du Casino

Le jardin « La jetée » de Sarah Houlbert et Julien Thirion (France) : ce jardin invite à une promenade sur une jetée, matérialisée par un ponton en bois au sein d’une plage de galets. Celle-ci amène à une perspective cadrée au loin, sur un horizon de mer déchaînée. Tout au long de la balade, la palette végétale évoque vagues et embruns. Les gommiers près du platelage viennent ainsi effleurer les pieds des visiteurs avec leurs feuilles rondes, comme autant d’éclaboussures d’eau salée.

« Fire : the surprising gardener » conçu par Amber Myers – Studio Fish & Pot (Afrique-du-Sud/ Pays-Bas) : tout au long du littoral de la Côte d’Azur, un paysage en mosaïque est en train de se créer par des processus naturels. Le feu et le vent sont deux éléments clés qui déterminent la forme et la croissance en Méditerranée. Le feu noircit la terre et crée un espace pour l’émergence d’espèces pionnières, tandis que les vents sculptent des motifs et des lignes dans la végétation plus haute pour créer des formes uniques. Ce jardin, inspiré par ces processus, invite les visiteurs à reconsidérer la perspective du feu comme un destructeur uniquement et à contempler son rôle indéniable dans la formation du paysage méditerranéen.

Les candidats seront en lice pour remporter 7 prix

Le prix du jury, le prix des professionnels du paysage, le prix « GREEN Deal » en faveur de l’écoresponsabilité, le prix de la presse, ainsi que 3 prix coups de cœur artistiques.


À noter :
14 jardins éphémères « hors concours », réalisés par les services espaces verts des communes du concours et de celles de Cap d’Ail, Cagnes-sur-Mer, Mandelieu-La Napoule, Saint-Jean-Cap-Ferrat et Tourrettes-sur-Loup, ainsi que les jardins conçus par les étudiants de l’Ecole Nationale du Paysage de Marseille, seront également à découvrir à Juan-les-Pins et au Musée des Arts Asiatiques.
deconnecte