Nice : les Jeunes avocats

Nice : les Jeunes avocats s’adaptent tant bien que mal à la situation

Afin de faire face au confinement, les membres de l’Union des Jeunes Avocats de Nice doivent se réorganiser. Maître Fabien Carles, président de l’UJA de Nice, explique comment les avocats gèrent cette situation délicate qui impacte fortement la profession.

Comment accompagnez-vous les adhérents, jeunes avocats collaborateurs ?

Depuis le début, nous avons beaucoup informé les collaborateurs, notamment sur leurs droits, parce qu’en effet c’est une grande problématique. Les salariés - il y en a très peu - peuvent généralement avoir le droit au chômage partiel, ce qui n’est pas le cas des collaborateurs. Ils peuvent faire du télétravail, mais ils ne peuvent pas être payés, ce qui pose un gros problème économique. Donc nous essayons d’éclairer la question, qui est assez trouble pour eux.

Comment travaillent les collaborateurs ?

Pour le travail individuel de chacun, c’est l’arrêt quasi-complet, les cabinets d’avocats sont en activité très réduite ou à néant, parce qu’il n’y a aucune audience à part les référés. Libre à chacun d’y participer, mais il y a peu de monde qui s’y rend. Le groupe de défense pénale a repris, mais sous une forme particulière, c’est-à-dire, avec des gants, du gel, des masques, et cela ne concerne que les comparutions immédiates. Là aussi, seuls les volontaires s’y rendent et ils sont peu nombreux. Concernant les gardes à vue, il aurait été possible de faire les entretiens par visioconférence, mais les systèmes à Nice ne fonctionnent pas. Quand nous devons assister à une audience, il y a des moyens d’y participer par les webcams de la maison d’arrêt ou du tribunal. Mais nous ne pouvons pas lancer de nouvelles affaires.

Les avocats proposent-ils des visioconférences ou des rendez-vous téléphoniques ?

Nous avons mis en place tous ces systèmes, mais ce n’est pas pareil, parce que les clients aiment bien venir voir leur avocat, ils aiment bien apporter des documents, nous expliquer directement, etc. Les justiciables ont besoin de plus de contacts humains, donc les dossiers n’avancent pas plus.
Et pour les affaires en cours qui comportent des délais ?
Les dernières ordonnances ont prolongé les délais et il y a des périodes supplémentaires dans certains cas (par exemple pour faire appel). Après, ces délais ne sont pas fixés de manière définitive, ils peuvent être rallongés. En effet, ils nous donnent du temps en plus, parce que rien ne marche. Il n’y a pas d’ordonnance pour faire délivrer ou signer des actes, etc.

La signature électronique par temps de confinement ?

C’est une question d’autorisation. Et à ce jour, je ne crois pas que nous, les avocats, disposions de la signature électronique, il n’y a que les notaires qui ont ce droit. Cette partie de notre travail ne peut pas continuer pour l’instant. La seule chose qui se poursuit, c’est la rédaction en cabinet ou en télétravail de documents. Mais aujourd’hui, on en vient aussi à une rupture d’affaires en cours. Il y a quelques demandes, mais qui sont sans aucune mesure avec celles d’il y a une semaine ou deux.

Qu’en est-il de la formation continue ?

Après avoir obtenu l’autorisation de nos bâtonniers et de l’Ordre, nous recommençons dès demain l’organisation de visio-formations en collaboration avec l’ADAIPE via Zoom. Les événements annulés, comme "la Revue de l’UJA" seront reportés, mais les dates n’ont pas encore été fixées, car les agendas de tout le monde vont être modifiés dans les semaines à venir.

Propos recueillis
par Marion ROLLAND

Visuel de Une : Maître Fabien Carles Président 2020 UJA de Nice DR Me Carles

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