Et maintenant, il faut

Et maintenant, il faut se mettre en marche pour de vrai !

Si la situation de notre pays n’était aussi préoccupante, avec ses déficits abyssaux et une cohérence nationale fracassée au sortir des élections, on pourrait se réjouir de constater que la France s’est retrouvée à la Une de tous les médias étrangers. Nos voisins allemands ont même eu droit à la retransmission télévisée en direct du face à face du second tour, les pauvres...

Ce soudain vedettariat n’était pas pour flatter l’ego de Gaulois brailleurs et turbulents. Trois raisons principales ont guidé la plume et les caméras des éditorialistes étrangers ces dernières semaines :
- Politiques : Après les élections de Donald Trump et de Theresa May, après le référendum turc qui fait d’Erdogan un nouveau sultan, après les populismes qui poussent leurs pions notamment en Hongrie et aux Pays-Bas, l’élection de Marine Le Pen aurait définitivement fait basculer l’ancien monde dans une autre aventure. L’Europe, qui malgré ses défauts a assuré la croissance et la paix depuis 70 ans, n’aurait pas résisté. Il y aurait eu, forcément, un effet d’entraînement ailleurs.
-  Économiques  : Nos PME-PMI sont en souffrance, étranglées par la concurrence des pays à bas coûts, par des charges élevées, par une réglementation ankylosante. Elles constituent pourtant la trame de notre
tissu économique, nos grands groupes mondiaux constituant la dentelle qui attire les regards sans forcément assurer la solidité de l’ensemble. Le nouveau président devra
raccommoder en finesse, donner les conditions d’une reprise sans creuser davantage les comptes publics, permettre le redémarrage de l’emploi pour réduire ce chômage qui nous classe en 23ème position sur 28 dans l’UE. Il lui faudra être artiste, car les marges de manœuvre sont aussi étroites que les impatiences sont grandes.
- Sociales : À l’étranger, la seule photo du CRS en flammes aura d’un coup annulé les efforts de promotion du tourisme français. Japonais et Américains se détournent de notre destination. Ils voient dans la France un pays en guerre contre le terrorisme, mais aussi contre lui même, avec des casseurs violents de fin de manifestation, des
"déchireurs" de chemise, des grèves à
répétition incompréhensibles...
Après les clivages plus marqués que jamais cette campagne détestable, il faudra recoller les morceaux entre des citoyens allant du rouge vif au rose pâle, du bleu marine au bleu ciel, en passant par le vert et l’orange. Rabibocher les banlieues, les villes et les campagnes...
Pas de temps à perdre, il est grand temps de se mettre en marche...

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