La France des Petits (...)

La France des Petits patrons

  • le 14 septembre 2016

Un ras-le-bol fiscal qui appelle à une réforme urgente

Dans l’enquête réalisée par l’Ifop pour Fiducial «  La France des petits patrons », les dirigeants sont exaspérés par un trop plein de fiscalité. Ils appellent de leurs vœux une réduction rapide des impôts accompagnée d’une diminution du train de vie de l’Etat et des collectivités locales. Pour autant, ils sont assez dubitatifs sur la capacité de la classe politique à mener une réforme fiscale.

Une fiscalité inéquitable et confiscatoire

C’est un regard extrêmement critique que portent les petits patrons sur la fiscalité française, 81 % la jugent inéquitable dont 52 % pas du tout équitable. Une iniquité qui se serait même aggravée depuis 2012 pour 66 % d’entre eux.

68 % des chefs d’entreprise jugent la fiscalité française confiscatoire. A peine un dirigeant de TPE sur cinq (19 %) estime, par rapport à ses revenus, payer à titre personnel le juste impôt (TVA sur la consommation, impôts locaux, impôt sur le revenu…). Tous les autres (79 %) considèrent la note trop élevée.

En dépit des transferts de prélèvements fiscaux opérés depuis 2014 au bénéfice des entreprises, mais au détriment des particuliers, une forte majorité de dirigeants (57 %) a pourtant eu l’impression de subir une augmentation de sa fiscalité professionnelle.

Un sentiment d’inégalité existe vis-à-vis des grandes entreprises et des PME, les petits patrons (64%) estiment qu’ils payent proportionnellement plus d’impôts.

Un appel à une diminution urgente des impôts et des charges

Les chefs d’entreprises vivent la fiscalité comme un frein pour le développement de leur entreprise. Sont considérés comme des obstacles importants pour 96 % des partons le poids des charges patronales sur les bas salaires, le niveau de l’impôt sur les sociétés (87 %) mais aussi une réglementation fiscale incompréhensible (85 %) et une complexité administrative des déclarations (80 %).

En prenant en considération la situation économique et financière de la France, les patrons revendiquent massivement une réduction de l’impôt des entreprises (86 %) et des particuliers (79 %) ainsi que des charges sociales des entreprises (92 %). Ils estiment réalistes des baisses moyennes d’environ 25 % sur l’ensemble de ces impôts et charges.

Lorsque les patrons sont interrogés sur l’évolution souhaitée des impôts existants, ils militent pour une réduction significative (27 %), voire une suppression des droits de succession (47%). Deux impôts échappent à ce consensus : l’impôt sur la fortune et l’impôt sur le revenu dont une forte majorité souhaite les conserver comme tels ou en préconise une faible réduction.

Le remplacement du taux progressif de l’impôt sur le revenu par un taux fixe applicable à tous comme la CSG peine à convaincre, même si une courte majorité (52 %) y est favorable.

Des économies à effectuer, en priorité dans les collectivités locales

73% des patrons pensent qu’il est possible de réduire l’endettement de la France et les déficits fiscaux tout en baissant les impôts ; à condition de réaliser des économies. A la question « quels postes budgétaires faut-il réduire en priorité ?  », 76 % répondent les dépenses de l’Etat et des collectivités territoriales, 42 % le nombre de fonctionnaires et 38 % les prestations sociales.

Poste par poste, 67 % veulent une diminution du budget des collectivités territoriales, 59 % du sport et 46 % de la solidarité et l’égalité des chances. En revanche, devraient être préservés ceux de la fonction hospitalière, de la police, de la santé et de l’éducation.

Peu d’espoir d’une réforme par les partis politiques

Sur le plan de l’action politique, 88 % des dirigeants jugent le bilan de François Hollande négatif. Pour autant, ils sont 30 % à estimer qu’aucun parti n’est crédible pour réformer le système fiscal. Les Républicains (28 %) sont toutefois jugés les plus crédibles, suivis par le Front National (12 %) et l’UDI (8 %).

Si 83 % des patrons ne s’attendent pas à une baisse des impôts par le prochain gouvernement, les propositions des candidats en matière fiscale constitueront pour 25 % un choix déterminant dans leur vote et pour 36 % un facteur important mais pas déterminant.

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