Des plages de caractère

Des plages de caractère en Méditerranée

Pour François de Canson, vice-président de la Région Sud, « il ne faut pas opposer l’économie et l’environnement »

Au Lavandou, François de Canson, vice-président de la Région en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs, a signé les chartes d’engagement «  pour des plages de caractère en Méditerranée  ».

Il était aux côtés de Gil Bernardi, maire du Lavandou, vice-président de Méditerranée Porte des Maures, président du Syndicat des Communes du Littoral Varois, de Philippe Mahé, préfet du Var et des maires des communes signataires. Ensemble, ils ont procédé à une signature symbolique de la charte d’engagement qui propose à tous les maires des communes littorales signataires de maintenir les banquettes de posidonies le plus longtemps possible sur leurs plages. À ce jour, 17 communes du littoral de la région Sud sur 41 et Toulon Provence Métropole sont signataires de cette Charte d’engagement pour des Plages de caractère en Méditerranée.

POSIDONIE

Concrètement, la Région Sud s’engage pour la préservation des banquettes de posidonie a rappelé François de Canson : « Tous ces espaces protégés permettent de suivre l’évolution de la biodiversité marine, de préserver les espèces, favoriser ainsi la ressource halieutique tout en informant les publics. Mais, nous pouvons faire encore plus pour nous montrer dignes de cet héritage, sans jamais opposer développement économique et préservation de l’environnement ».

En effet, les maires et élus de communes du littoral savent ce que représente l’économie du sable. Ainsi, dans les années 70, de nombreux aménagements littoraux gagnés sur la mer (ports de plaisance, plages artificielles, aéroport) ont contribué à la destruction des fonds marins et des herbiers de posidonies, notamment sur le littoral de la région Sud.
Mais, la posidonie est une espèce endémique de Méditerranée. Ces herbiers jouent un rôle fondamental puisqu’ils servent de nurseries et de frayères pour les poissons et de nombreuses espèces marines. Ils stockent trois fois plus de carbone qu’une forêt tropicale, atténuent la houle, préservent les plages de l’érosion.
Et, les feuilles de posidonie qui tombent à l’automne, s’accumulant sur les plages tout au long de l’hiver, permettent de protéger le sable, capital touristique de l’économie balnéaire, des coups de vent et de l’érosion.

ÉVOLUTION DES CONSCIENCES

«  Dans les années 90, conscients de la destruction de ces habitats majeurs de nombreuses aires marines protégées ont été mises en place pour restaurer les fonds marins et préserver la biodiversité. Les consciences ont beaucoup évolué ces dernières années. Les élus locaux sont donc mobilisés pour la préservation de leur littoral. C’est pourquoi la Région Sud se mobilise à leurs côtés. Au-delà des investissements pour les ports de plaisance ou du plan Escale Zéro Fumée, dans lequel la Région a engagé 23 millions d’€, 4 millions sont investis annuellement pour l’accompagnement des stratégies littorales des collectivités en vue de leur adaptation au changement climatique. Et, pour garder les herbiers de posidonie en bon état écologique, la Région finance, aussi, des mouillages pour limiter l’impact des ancres sur les herbiers. La meilleure illustration est à Port Cros », a insisté François de Canson.

Par ailleurs, la Région mène, depuis plusieurs années, deux campagnes d’envergure régionale. L’une qui concerne les Ecogestes Méditerranée en mer pour expliquer aux plaisanciers le rôle de ces herbiers et la nécessité de jeter son ancre de préférence dans des zones sableuses. Et, la campagne Inf’Eau Mer sur les plages, pendant la saison estivale, pour informer sur les déchets plastiques, les économies d’eau avec les douches sur les plages, la biodiversité marine et le rôle des herbiers et banquettes de posidonies.

Enfin, la Région s’engage pour lutter contre l’érosion des plages.

C’est l’Europe qui, via le projet Interreg Med PosBeMed dont la Région est partenaire, a permis de travailler en collaboration avec nos voisins méditerranéens pour créer la Charte d’engagement « Pour des plages de caractère en Méditerranée ».

« C’est simple, soit nous avons des banquettes sur les plages et nous gardons nos plages et nos activités balnéaires, soit nous perdons tout. Idéalement, il faut maintenir les banquettes jusqu’à début mai, après les coups de vent de l’équinoxe du printemps et les saints de glace début mai. Cela évite de déployer des aides d’urgence. C’est en faisant preuve d’anticipation que nous avancerons pour nos territoires littoraux, secteurs à forte valeur écologique et moteurs incontestables de l’économie touristique qu’il convient de valoriser et de préserver à long terme. C’est la force du collectif, la volonté de travailler ensemble qui nous fera réussir », a conclu le vice-président de la Région Sud.

Photo de Une : ©Jean-Charles VERCHERE