Changement climatique :

Changement climatique : La France doit investir plus

Selon l’Institut de l’économie pour le climat, la France doit consacrer au moins 2,3 milliards d’euros en plus par an pour s’adapter aux conséquences du changement climatique.

L’I4CE, c’est quoi ?

L’I4CE (Institute For Climate Economics) est l’Institut de l’économie pour le climat, qui se présente comme une « association experte de l’économie et de la finance dont la mission est de faire avancer l’action contre les changements climatiques ».
C’est une initiative de la Caisse des Dépôts et de l’Agence Française de Développement.
Vendredi 24 juin, il a rendu public le document « Se donner les moyens de s’adapter aux conséquences du changement climatique en France : De combien parle-t-on ? ».

« Effets négatifs »

L’Institut de l’économie pour le climat entend par adaptation « tout ce qui peut être mis en œuvre pour anticiper les effets négatifs du changement climatique et qualifier les mesures appropriées pour prévenir ou minimiser les dommages que ces effets peuvent causer ». Le terme ne renvoie donc « ni aux coûts des dommages liés au changement climatique ni aux besoins liés aux changements économiques et sociaux requis par la politique de lutte contre les émissions de GES ».

Manque d’anticipation

« En France, aujourd’hui, on continue de beaucoup réagir, souvent dans l’urgence, au lendemain d’un épisode météo extrême par exemple, mais de très peu anticiper pour se préparer aux conséquences du changement climatique. Ou alors, on annonce des mesures de manière un peu opportuniste, sans vue d’ensemble de tout ce qu’on pourrait faire pour s’adapter », constate Vivian Depoues, chef de projet I4CE.

18 mesures

« Il y a tout un ensemble d’actions concrètes qui peuvent être mises en œuvre dès maintenant pour mieux se préparer aux conséquences du changement climatique », assure Vivian Depoues. L’I4CE « identifie 18 mesures qui correspondent à des décisions de politique nationale qui peuvent être prises dès le prochain projet Loi de finances pour un montant total de 2,3 milliards d’euros par an supplémentaires  ».

« Très concrètes »

Ce montant « n’est pas si énorme quand on voit que cela couvre tous les secteurs de l’adaptation au changement climatique. Ce sont des mesures très concrètes », explique le chef de projet I4CE. Il s’agit par exemple de revoir à la hausse les budgets de certaines politiques publiques (…), de créer des enveloppes dédiées pour recomposer le littoral face à la montée du niveau de la mer, pour transformer la ville, pour mieux construire les bâtiments… ».

« C’est le minimum »

Mais Vivian Depoues assure que « 2,3 milliards d’euros par an, c’est le minimum, c’est ce qui est incontournable. Après, l’adaptation c’est aussi des choix de société qu’il va falloir faire ». Il prend alors l’exemple des bâtiments scolaires : « On peut décider que passer le bac par 40°C, ce n’est pas grave. On peut décider de déplacer la date du bac ou on peut décider d’investir massivement pour rénover tous les lycées de France dans les prochaines années  ».

Renforcer

Les 18 mesures découlent de 11 « chantiers » identifiés par l’I4CE, dont « Piloter et animer les politiques d’adaptation aux niveaux national, régional et local » ;
« Protéger durablement la ressource en eau » ;
« Anticiper et prévenir les effets du changement climatique sur la santé » ; « Renforcer les politiques de sécurité civile pour suivre une extension des risques » ;
« Pérenniser le niveau de prévention des risques naturels malgré un climat qui change » ;
« Repenser les villes pour lutter contre l’effet d’îlot de chaleur humain ».

Accompagner

Les autres chantiers sont 
« Tenir compte du climat futur lors de la construction et la rénovation des bâtiments » ;
« Garantir la résilience des réseaux et infrastructures d’importance vitale : transport, eau, énergie » ;
« Accompagner la recomposition des territoires littoraux face à la montée du niveau de la mer » ;
« Agir pour des forêts résilientes et un maintien des services qu’elle rendent » et
« Accompagner la diversification et la transition des économies de montagne ».

Photo de Une : illustration DR

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