Resistex : les secrets

Resistex : les secrets de la réussite d’une entreprise... éclairée

L’entreprise de luminaires dirigée par Bernard Alfandari connaît un essor jamais vu en 82 années d’existence grâce à ses politiques environnementale, sociale et sociétale !

Derrière la façade grise de l’entreprise Resistex, au bord du quai de la Banquière à Saint-André-de-la-Roche, tout près de la bretelle de sortie de l’autoroute, Bernard Alfandari, son dirigeant, nous accueille dans des locaux flambant neufs.
À l’intérieur, le contraste est étonnant : la lumière solaire ou électrique est omniprésente. C’est, après tout, logique dans une entreprise de fabrication de luminaires créée en 1937 par Victor Alfandari, réfugié politique italien.

Manager les richesses humaines

Bernard Alfandari, directeur de Resistex, devant une table de montage de luminaires, à Saint-André-de-la-Roche. (Photo P.B.)

"C’est mon grand-père, indique Bernard Alfandari. D’origine juive, il dut se cacher pendant l’occupation. Après la Libération, on lui avait tout pris et il été dans l’obligation de recréer son entreprise. En 1960, mon père, qui a pris la suite, déménage alors à l’Ariane et passe à l’injection thermoplastique et au négoce d’éclairage. En 1979, j’intègre à mon tour l’entreprise familiale à Saint-André en tant que directeur. Je suis vraiment devenu le patron quand mon père est décédé alors qu’il n’était plus dans l’entreprise".

Aujourd’hui, Resistex, qui affiche un chiffre d’affaire de 15 millions d’euros, emploie quarante-huit salariés.
"Depuis 2010 l’évolution est centrée sur le smart lighting, l’économie d’énergie et la gestion de l’éclairage, avec la nouvelle technologie de la LED qui a révolutionné la manière d’éclairer. La rentabilité n’a jamais été aussi forte depuis 82 ans. Notre cotation à la Banque de France est de 3++, gage de solidité et de fiabilité". Quel est donc le secret de la réussite de cette entreprise azuréenne dont les clients sont principalement des installateurs électriciens, des bureaux d’études techniques et des électriciens de rénovation d’éclairages des bâtiments tertiaires et de logements ?

"Ce n’est pas en recherchant avant tout le profit qu’on l’obtient. Nous avons axé notre développement sur la dimension environnementale. Il faut éclairer mieux en consommant moins. Nous participons à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La dimension sociale est aussi une préoccupation très importante, nous avons un management des richesses humaines très innovant. Nous n’avons ni CDD ni personnels en interim. Nous chouchoutons nos salariés, recherchons leurs attentes, leurs besoins, afin qu’ils atteignent le bien-être au travail. Leur satisfaction passe avant celle des clients. Ils ont à disposition un ostéopathe, des coachs. Ils font du sport, de la gym et suivent des cours de théâtre... obligatoires".

Resistex encourage les changements de services ou de métiers pour les salariés qui le demandent. Il y a dans cette entreprise une culture de l’évolution, du changement.

"Enfin la dimension sociétale est aussi importante avec l’ouverture sur le territoire et le partage d’expériences. Par exemple, nous avons invité quinze collégiens en stage de 3ème du collège de l’Ariane pendant une semaine. Ça s’est très bien passé. Nous voulons faire sortir l’entreprise dans la cité et accueillir la cité dans nos murs. La démarche RSE est basée sur le gagnant-gagnant. L’argent est accessoire. Il s’agit d’un partenariat avec échanges, connaissance mutuelle et compréhension".

D’autres combats à mener

Et les résultats de cette entreprise très éthique sont là pour prouver que ça marche :
"Le développement durable fonctionne, il rapporte plus qu’il ne coûte. Nous avons recruté neuf personnes entre 2018 et 2019" précise Bernard Alfandari.
Tout serait parfait chez Resistexs’il n’y avait une ombre planant sur l’avenir de l’entreprise : "Nous avons pour projet d’agrandir notre site de production et notre siège social. Mais la mairie de Saint-André ne nous autorise pas à mener à bien ce projet".
Affaire à suivre...

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