Les atouts de la franchis

Les atouts de la franchise exposés à la CCI Nice Côte d’Azur

La Chambre de commerce et d’industrie de Nice Côte d’Azur organisait mardi 29 novembre un premier événement pleinement dédié à la franchise. Éclairant et très suivi.

« Le franchiseur et surtout le franchisé se posent beaucoup de questions  », expose en préambule Jacques Kotler, vice-président délégué chargé du commerce à la CCI. Il rappelle que cette dernière s’intéresse depuis un moment au sujet, notamment au travers de webinaires. La CCI NCA va un cran plus loin en organisant un événement intégralement consacré aux franchiseurs et franchisés, avec des tables rondes riches en conseils et en témoignages, animées par la journaliste Olivia Oreggia, du Journal des entreprises, puis avec un moment de networking, permettant au public, venu nombreux, d’aller à la rencontre des franchises.
Pour Rose-Marie Moins, directrice développement et animation de la Fédération française de la franchise (FFF), le concept « repose sur trois éléments essentiels : une marque ou un nom commercial, un savoir-faire expérimenté et un accompagnement pendant toute la durée du contrat ». Elle ajoute que « les contrats s’étalent en moyenne entre cinq et dix ans. La durée peut être liée au montant d’investissement. Plus l’investissement est lourd plus on laisse le temps au contrat de s’exécuter. C’est le franchisé qui paie tout. C’est un indépendant au sens classique du terme. Il va financer la mise en place de son entreprise  ». Rose-Marie Moins précise qu’il y a aussi des « coûts particuliers » à la franchise, dont le droit d’entrée à payer au franchiseur, qui peut aller de zéro à 50 000 euros, et, une fois en activité, la rémunération pour tous les services proposés, correspondant à un pourcentage du chiffre d’affaires hors taxe, en général de 2 à 10 % maximum, versés mensuellement.

Le sujet avait attiré de nombreuses personnes au siège de la CCI, boulevard Carabacel à Nice. ©S.G

Elle distille également quelques conseils à l’attention des franchisés, qui dans les trois quarts des cas sont d’anciens salariés : en premier, choisir l’activité dans laquelle on veut s’investir, ne pas aller trop vite et bien lire son contrat de franchise.

« S’appuyer sur des experts »

Et surtout, « il faut bosser » : « La marque apporte, supporte, mais la marque n’ouvre pas la boutique tous les matins et ne rencontre pas les clients, ne fait pas le service. C’est quand même une affaire d’entreprise privée. Certes vous travaillez dans un cadre mais vous avez tous les jours quelque chose à faire qui tient de votre propre responsabilité. Soyez bien convaincus que vous avez envie de devenir indépendants », insiste la présidente de la FFF. Catherine Gaulier, experte en franchise pour BPMED, souligne qu’il faut « prendre le temps de s’appuyer sur des experts : avocat et expert-comptable ». Elle confie que la franchise rassure les financeurs, s’agissant de « la réitération d’un concept qui a déjà fait ses preuves  ». La Banque populaire, qui finance un franchiseur sur deux et un franchisé sur quatre, « accompagne sur tous les services, pas seulement le prêt : l’assurance, la gestion de trésorerie et de caisse  », ajoute-t-elle.
Timothée Roehrig, conseiller entreprendre à la CCI, souligne qu’il «  faut être prêt à représenter la marque que vous avez derrière vous, une marque qui n’est pas forcément la vôtre à la base  », « savoir vendre » et « être passionné ». Il liste quatre étapes clés pour favoriser la réussite d’un projet : la naissance d’une idée, l’élaboration du projet, la préparation opérationnelle et le démarrage de l’activité.
Pour Marie-Rose Moins, les activités « les plus créatives » en franchise sont « la restauration, surtout rapide, tout ce qui tourne autour du bien-être et les services à la personne ».

Expériences de franchiseurs

Céline Molière, co-fondatrice d’Emilie and the Cool kids (restauration)


- On ouvre notre 20e coffee shop à Aix-les-Bains. Nous en avons seize en franchise et quatre en propre. La franchise est un modèle que l’on n’imaginait pas au début, en 2007. On s’est rendu compte à un moment donné qu’on avait un réel savoir-faire et des gens sont venus nous voir en nous disant ‘On veut faire le même métier et vous avez l’air plutôt bonnes là-dedans, accompagnez-nous’ et c’est là que nous avons appris le métier de franchiseur. Aujourd’hui c’est notre modèle de développement prioritaire, avec huit à 10 ouvertures prévues. Plus on a de magasins, plus on est connus. 

Sébastien Dameno, co-fondateur de Monsieur Albert (restauration) 


- Avec mon associé, on s’est donné comme mission de redonner ses lettres de noblesse au hot-dog et on a tout de suite pensé au modèle de la franchise pour conquérir le territoire national. Aujourd’hui on a quatre unités ouvertes, deux en propre à Nice, place Masséna et au terminal 1 de l’aéroport de Nice, et deux en franchise, à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry et au centre commercial Beaulieu de Nantes. On a déjà signé dix contrats de franchise cette année et on a une vitesse de croisière annoncée en 2023 de 15 à 20 restaurants, jusqu’à l’île de La Réunion.

Éric Bobet, directeur d’Aidadomi (services à la personne)


- Nous avons 26 agences sur la région Sud et nous ouvrons 4 ou 5 agences par an. Depuis un an et demi nous avons fait le choix de nous diversifier sur la franchise car l’entreprise veut donner son savoir-faire aux personnes qui veulent entreprendre dans le domaine social, pour aider son prochain. Nous participons à des salons, pour que les personnes ressentent les choses, et nous sommes aussi très présents sur les réseaux sociaux. 

Avis de franchisés

Isabelle Poiraud, franchise Stéphane Plaza immobilier, à Nice 


-  Il faut se sentir capable de gérer une entreprise. Quand j’ai décidé de tourner la page du salariat et de me lancer, j’avais besoin d’un cadre. J’avais toujours eu envie de faire de l’immobilier et j’aimais beaucoup ce qui était véhiculé par Stéphane Plaza. Je m’identifiais et j’avais envie de rejoindre son aventure. Cela n’a pas été facile pour trouver le financement. Mon autonomie est complète. On est vraiment indépendant. 

Nadège Pastorelli, franchise Carrefour contact, à Breil-sur-Roya 


- Je n’étais pas passionnée par l’épicerie, j’étais plutôt passionnée par le droit. Mes copines m’ont dit ‘On te laisse trois ans et tu reviens’. Cela fait sept ans aujourd’hui. La franchise, je la conseille car vous êtes épaulés. Mais il faut être vigilant. Il y a le stress de l’embauche. Le travail RH est hyper important. Être entrepreneur c’est un combat au quotidien, c’est travailler tous les jours. Je travaille tous les jours. 

Didier Geofroy, franchise LDLC, à Nice 


-  J’ai toujours eu ça dans un coin de ma tête, l’envie d’entreprendre. J’ai étudié la reprise d’entreprise pendant une quinzaine d’années. Je me heurtais toujours à une difficulté : soit l’entreprise était viable et je n’avais pas les moyens de le faire soit elle n’était pas viable et cela me semblait trop compliqué à reprendre. C’est une amie qui m’a dit ‘Tu as pensé à la franchise ?’. J’ai regardé et j’ai choisi LDLC parce que j’avais des valeurs communes avec cette entreprise, surtout dans la qualité de la relation client. Bien sûr il y a des moments difficiles mais pour rien au monde je ne changerais. 

Les chiffres de la franchise en 2021

1 965 réseaux de franchise (en hausse de 2 % par rapport à 2020)
79 134 points de vente franchisés (+ 1,4 % par rapport à 2020)
68,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires global (+ 7,7 % par rapport à 2020)
795 441 emplois directs et indirects (+ 15,4 % par rapport à 2020)
(Source : site internet de la Fédération française de la franchise)

Photo de Une : Jacques Kotler, vice-président délégué de la CCI chargé du commerce, Rose-Marie Moins, directrice développement et animation de la Fédération française, et Thimothée Roehrig, conseiller entreprendre à la Chambre. ©S.G
Toutes photos de l’article ©S.G

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