Nice : ils s’opposent à la démolition du TNN

La première à tirer à boulets rouges fut Martine Bayard, fille de l’architecte Yves Gaillard, auteur du TNN.
Pour elle, non seulement rien ne justifie de démolir le théâtre car cela « va défigurer le centre ville, faire disparaître une œuvre patrimoniale pour mettre à la place des arbres en pots ». Si elle est « d’accord avec la trouée verte », cette démolition va rompre « l’unité architecturale  » voulue entre le TNN, le Mamac et le palais Acropolis voisins.

Patrick Allemand (PS) ne fut pas plus tendre. Il fait tourner en ville une pétition qui a rassemblé un millier de signatures sur le papier et d’autres sur internet, « soit plus de 10 000 Niçois » qui se sont prononcés contre la démolition. « Cette histoire n’est pas terminée car elle est à tiroir. Après le TNN, il y aura la démolition d’Acropolis puis du Palais des Expos  ». Il s’est dit choqué que 30 millions d’euros aient été investis il y a huit ans dans la remise à niveau d’Acropolis et 8 millions dans le TNN. « C’est une curieuse gestion des fonds publics ». Il a parlé de « timing suicidaire  », avec un nouveau théâtre et un nouveau palais des Expos qui ne seront pas livrés avant 2028.

Hélène Granouillac (écolos) conteste l’utilité écologique du réaménagement de cette partie de la ville. « Après l’artificialisation et la bétonisation de la Plaine du Var, voilà que l’on s’attaque maintenant au lit du Paillon ». Pour elle, il est illusoire de penser que l’on fera baisser la température en installant quelques arbres (la « forêt urbaine »), regrettable de « démolir des bâtiments qui fonctionnent  » et inutile d’envoyer les congressistes à l’ouest de la ville dans un «  espace qui va être aseptisé, formaté et qui ressemble à partout ailleurs ».
Même avis d’Auguste Vérola, conseiller départemental LR, et ancien élu niçois aux côtés de Christian Estrosi dans la précédente municipalité : « Le CD 06 avait prévu une subvention de 9 millions pour agrandir la trouée verte, mais nous nous opposons à la destruction du TNN. Cette somme sera toujours affectée à Nice au titre de la solidarité avec la collectivité, mais pour d’autres projets, s’ils sont raisonnables ». Il affirme avoir rencontré depuis un an une cinquantaine d’associations culturelles « et pas une ne s’est prononcée en faveur de la démolition". Et de conclure : «  On dirait que l’on a aujourd’hui un malin plaisir à détruire ce qu’avait fait Jacques médecin ».
Michel Tschann, figure des métiers de l’hôtellerie, a alerté sur les dangers de la démolition d’Acropolis. « En ce moment, à Vienne, à Budapest, ailleurs, on dit qu’il ne faut surtout pas venir à Nice pour les congrès. Les équipes de commercialisation d’Acropolis ne peuvent plus vendre notre destination, elles ne savent rien du futur palais des expositions, le nombre et la surface des salles, la hauteur sous plafond, les installations électriques… Il faudra attendre six ou sept ans, ce sera assez catastrophique pour la vie économique de la ville et pour sa renommée  ».
Philippe Vardon (FN) a déploré « que le public n’a pas été invité à une vraie concertation publique. Il en appelle à un référendum local" et se dit prêt à s’associer à toutes les démarches entreprises pour contrer ces projets.

Les participants au débat ont annoncé leur intention de s’opposer par tous moyens légaux à ces démolitions, bien conscients que maintenant le compte à rebours est engagé…