Alimentation : les (...)

Alimentation : les raisons des nouveaux comportements des consommateurs

La France n’est pas le pays de la "malbouffe", mais nous sommes de plus en plus nombreux à avoir perdu confiance dans notre assiette. Un phénomène de fond.

Vache folle : le révélateur

Aligot, cassoulet, quenelles de brochet, coq au vin... À chaque région française,
sa spécialité ! Mais le consommateur d’aujourd’hui ne mange plus les yeux fermés. Il veut connaître la provenance et, si possible, la composition des plats qui lui sont servis. Une défiance très nette envers l’alimentation, depuis le scandale de la "vache folle" à la fin des années 90.

Cultures industrielles

Au lendemain de la seconde guerre, le problème n°1 des pays européens était d’être en mesure de nourrir les populations. Ventres affamés n’ayant pas d’oreilles, les gouvernements ont demandé aux agriculteurs de produire vite et beaucoup. Les progrès des techniques et de la chimie ont permis de lancer l’agriculture extensive à grand renfort de pesticides, herbicides et intrants de toutes sortes.

Le doute s’installe

Jusqu’aux années 80, les consommateurs se sont satisfaits d’une nourriture
abondante et pesant de moins en moins dans le budget familial. L’industrie a dopé ce mouvement, jusqu’à ce qu’une clientèle exigeante demande de meilleurs produits, plus "sains". Le public a alors commencé à jeter un œil critique sur les pratiques agricoles, ne voulant plus de veaux aux hormones ou de fruits et légumes insipides.

"Bio" : un marché de 7 milliards

Sont alors apparus des aliments préparés dans le respect des lois de la nature : les vins, les laits et fromages bio furent les précurseurs d’un mouvement de fond qui concerne maintenant la plupart des productions, viande comprise. Aujourd’hui 70% des Français mangent du bio une fois par mois, 15% tous les jours, même si cela coûte 25% plus cher en moyenne. Un marché de 7 milliards d’euros, mais qui ne représente encore que 3% du volume global.

Cantines

Mouans-Sartoux a créé ses propres jardins pour produire en bio les légumes servis à la cantine. Et ça marche ! Les enfants, sensibilisés au gaspillage alimentaire, finissent leurs assiettes. Les cantines de la Métropole proposent également des plats "bio".

En Paca aussi

Olives, vins, maraîchage, viande d’agneau...
Dans notre région également, la filière bio est en plein développement. Des agriculteurs déjà installés se "convertissent" ; des jeunes "démarrent" dans cette voie pour s’assurer des débouchés et des prix de vente leur assurant la rentabilité.

Les "régimes alimentaires"

Près d’un Français sur quatre exclut au moins un aliment de son assiette :
produits laitiers, gluten et protéines d’origine animale sont particulièrement "visés". Un tiers limiterait sa consommation de viande, d’autres s’organisent des régimes personnels pour des raisons médicales, sanitaires, éthiques et cultuelles. Cette "morcellisation" de la nourriture pousse les industriels à changer de stratégie, les grandes marques développant les produits de "niche", souvent à marge bénéficiaire renforcée..

La grande distribution s’y met

Les distributeurs s’y mettent aussi : Carrefour, Système U, Leclerc, Monoprix, Intermarché et les autres prennent des engagements sur leurs produits. Même démarche chez les fabricants qui proposent maintenant des gammes bio évidemment, mais aussi sans gluten, "veggie", halal, "sans lactose" et autres pour répondre aux nouvelles demandes de la clientèle. Les Français sont persuadés que la santé passe par la qualité de l’assiette et ont accru leur budget nourriture en espérant manger plus sain.

Photo DR illustration

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