Transition énergétique :

Transition énergétique : les scénarios de l’ADEME pour 2050

L’Agence française de la transition écologique a rendu publique le 30 novembre une étude dans laquelle elle propose quatre scénarios permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Cette étude, baptisée "Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat", est le "fruit de deux ans de travaux des experts de l’ADEME, ponctués d’échanges réguliers avec son conseil scientifique et avec une centaine de partenaires et prestataires extérieurs". Les quatre scénarios explorent "des transformations différentes sur des dimensions techniques, économiques, de société, de gouvernance et de territoires". "Ce sont les chemins possibles pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Pourquoi quatre scénarios ? On s’est aligné sur la méthodologie et la cohérence des scénarios du GIEC. On insiste sur un point : la neutralité carbone n’est pas qu’un sujet énergétique. On aborde la question des puits de carbone (naturels et technologiques). Neutralité, cela veut dire qu’il faut aussi qu’on aborde la question de l’absorption" du CO2, a déclaré le président de l’ADEME, Arnaud Leroy, lors de la présentation de l’étude.

Scénario 1

Intitulé "Génération frugale", il préconise des "transformations importantes dans les façons de se déplacer, de se chauffer, de s’alimenter, d’acheter et d’utiliser des équipements, permettant d’atteindre la neutralité carbone sans impliquer de technologies de captage et stockage de carbone, non éprouvées et incertaines à grande échelle. (…) La transition est conduite principalement grâce à la frugalité par la contrainte et par la sobriété". Exemple : division par 3 de la consommation de viande.

Scénario 2

Celui des "Coopérations territoriales". "La société se transforme dans le cadre d’une gouvernance partagée et de coopérations territoriales. (…) La consommation de biens devient mesurée et responsable, le partage se généralise".
Dans ce scénario, la contrainte est moindre qu’avec le premier scénario mais marque néanmoins "une rupture avec l’histoire récente".
Exemple  : consommation de viande réduite de 50%.

Scénario 3

L’ADEME fait dans ce scénario le pari des "Technologies vertes" et "c’est le développement technologique qui permet de répondre aux défis environnementaux plutôt que les changements de comportements vers plus de sobriété. Les métropoles se développent. Les technologies et le numérique, qui permettent l’efficacité énergétique, sont dans tous les secteurs".

Scénario 4

Le "Pari réparateur". "Les modes de vie du début du XXIe siècle sont sauvegardés. Mais ce foisonnement de biens consomme beaucoup d’énergie et de matières. (…) La société place sa confiance dans la capacité à gérer voire à réparer les systèmes sociaux et écologiques avec plus de ressources matérielles et financières pour conserver un monde vivable".

Quatre voies difficiles

L’ADEME précise que les quatre voies "sont difficiles et nécessitent une planification orchestrée des transformations, associant État, territoires, acteurs économiques et citoyens" et qu’il est "impératif d’agir rapidement : les transformations sociotechniques à mener sont d’une telle ampleur qu’elles mettront du temps à produire leurs effets". Elle assure aussi que "le vivant est l’un des atouts principaux" de la transition.

"En plus de ces quatre scénarios de neutralité carbone, on a également élaboré un scénario dit tendanciel, qui est en fait un scénario de prolongation des tendances que l’on peut voir aujourd’hui dans notre société. Et ce scénario tendanciel nous envoie dans le mur en ce qui concerne la neutralité carbone", a assuré Valérie Quiniou, directrice exécutive Prospective et Recherche de l’ADEME lors de la conférence de presse de présentation.

Photo de Une : illustration DR

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