CALA 1789 : la petite

CALA 1789 : la petite ENTREPRISE bien dans ses espadrilles

  • le 9 août 2016

Evitez de parler de Damien Calamuso aux professeurs des écoles de commerce. Parce que ce jeune homme de 27 ans a fait précisément le contraire de ce qu’il faut faire pour réussir, en arrêtant ses études dès le collège, sans même obtenir son brevet. Sauf qu’aujourd’hui, son entreprise créée de rien ne marche pas à côté de ses pompes, loin de là ! En quelques années seulement, elle réussit à commercialiser dans les 40000 paires d’espadrilles par an, est référencée par les grands sites sur internet, figure en bonne place dans des boutiques chic, a ouvert trois magasins à Juan-Les-Pins, Cannes et Cap 3000. Et fourmille d’idées pour continuer à se développer.

D’abord l’idée et le concept, ensuite le produit
"J’ai toujours été attiré par le monde de la mode et c’est pourquoi j’ai voulu créer ma propre marque. Donc j’ai commencé à me créer une identité par le nom CALA 1789 et par mon logo bleu-blanc-rouge qui indique que le côté made-in-France. Ensuite, il me restait à trouver le produit correspondant à ces valeurs".
Damien a donc choisi les bonnes vieilles espadrilles en corde, qui n’étaint pas encore revenues à la mode. Il en commande 1000 paires, fait apposer son logo, et entreprend de démarcher des boutiques sur Nice. Il en place vingt paires ici, trente là...
Le côté traditionnel a séduit une clientèle chicos décontractée, bobo et vacancière. Ses espadrilles sont maintenant vendues dans une centaine de magasins en France - dont Citadium, Le Printemps, les Galeries Lafayette - et même à l’étranger, jusqu’au Japon où la "french touch" est synonyme de grande classe.
Entre temps, CALA 1789 a développé son propre site internet, qui marche bien. "J’ai tout mon stock à Saint-Laurent du Var et je passe mes journées à emballer et envoyer les boîtes" s’amuse le jeune patron alors que beaucoup le voient déjà avec secrétaire, chauffeur et voiture de luxe. "En fait, je me verse le smic" confie-t-il.

A l’école de la vie
Son papa, qui fabrique des stores en toile, a embauché Damien à la sortie du collège. "Pendant sept ans, j’ai travaillé chez lui en occupant tous les postes. J’ai passé un CAP menuisier alu en alternance et je ganais 364 euros par mois, rien de plus. Mon père ne m’a pas donné la vie facile. Ce fut une très bonne école".
Il y a deux ans, CALA 1789 a développé une gamme beach wear (polos, maillots de bain, bermudas etc) pour rester dans le monde "plage" et loisirs. "On peut se faire une silhouette complète avec nos produits". De la tête... aux pieds bien sûr.
Comme Damien n’est pas du genre à rester les deux pieds dans la même espadrille, il imagine déjà de nouvelles collections spécialement dessinées pour des marques comme Le Bon Marché, qui veulent proposer à leur clientèle des espadrilles plus élaborées, avec lacets, cuir, toile perforée, cousu main...
Avec des journées de plus de douze heures, dix CDI et quatre saisonniers, il trouve quand même le temps d’aller à la plage et de faire de la plongée. "Je ne peux pas vivre sans voir la mer". Pour un peu, il renverrait l’image d’un dilettante... En tous cas, les quinze personnes qui fabriquent ses espadrilles à Mauléon dans les Pyrénées-Atlantique se félicitent de son succès : il est devenu leur principal client et assure ces emplois dans la vallée de la Soule.

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