Faculté de Droit et de Science politique : Alain Bauer, grand témoin de la rentrée

Dans une ville qui a été si profondément meurtrie par le terrorisme un soir d’été 2016, avoir choisi le criminologue Alain Bauer comme parrain de la rentrée solennelle ne relève évidemment pas du hasard. C’est parce que la faculté de droit et de science politique se trouve au cœur de la cité, au carrefour des règles communes et de la vie citoyenne, que le doyen
Christian Vallar et le corps professoral ont fait appel à ce spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme.

Avec humour et punch, Alain Bauer s’est donc exprimé devant les futurs Magistrats, Avocats, officiers de police judiciaires... encore en formation sur le campus Trotabas. "Encore faut-il s’entendre sur la définition précise du mot de terrorisme : en faisant des recherches, j’en ai trouvé plus de trois cents ! Il a fallu plus de 2 000 ans pour se mettre d’accord sur la notion de crime organisé avec le traité de Palerme, alors pour le terrorisme nous avons donc encore du temps pour en discuter"...

Mobilisation citoyenne

Rappelant que "rien ne ressemble plus à un terroriste qu’un résistant", Alain Bauer a parlé de l’État islamique qui a rassemblé 50 000 combattants disséminés dans le monde, attirant aussi des délinquants, des convertis, des femmes. "Alors que des mouvements comme l’ETA refusaient d’être mélangés à des droits communs, les Islamistes ont tout bouleversé".
Les pays "occidentaux" ont donc été obligés de reconsidérer leur sécurité. Avec un certain succès puisque "sur cent projets d’attentats, 90 ne réussissent pas". Mais pour les dix qui ont malgré tout pu être commis, on s’aperçoit que les services de renseignements disposaient
d’informations, mais qu’ils n’ont pas su ou pu les exploiter, perdus dans une masse de données.
"Il n’y a pas de lutte antiterroriste sans mobilisation citoyenne" a prévenu Alain Bauer, satisfait de constater que les Français sont attentifs à ce qui se passe autour d’eux. Il reste maintenant aux services à produire de l’intelligence pour tirer parti des informations recueillies.
Enfin, les 38 majors de promotion ont été félicités par leurs professeurs, en présence des familles, concluant cette rentrée sur une note d’optimisme.