UJA de Nice : La jeunesse

UJA de Nice : La jeunesse comme ligne directrice pour 2024

Me Romain Vallier, élu président de l’association des jeunes avocats niçois, entend justement consacrer son action à la jeunesse. Deux objectifs : promotion de la profession et défense des droits de l’enfant.

Pourquoi avoir voulu être président de l’UJA ?

- Cela fait déjà trois ans que je suis à l’UJA, j’y suis depuis que j’ai prêté serment. C’est une continuité tout simplement et cela s’est fait assez naturellement. Au départ je suis entré par l’intermédiaire de Xavier Fruton, lorsqu’il était président. Il m’a très gentiment proposé d’adhérer à l’association, ce que j’ai accepté. Puis je suis resté avec Magali Gilly et le récent président, Benjamin Ollié. J’ai occupé plusieurs postes à l’UJA : de la veille, au départ, puis je me suis occupé de formation. Cette année, c’était le secrétariat et la communication. Nous étions dans une période de renouvellement du bureau et nous repartons avec une nouvelle équipe. 90 % du bureau est tout nouveau. L’objectif était également d’avoir un bureau consolidé, ce qui permet de mieux répartir les tâches, car chacun a ses activités à côté. Les membres du bureau (cf. encadré ci-dessous) sont des jeunes qui viennent de prêter serment ou qui ont deux ou trois années de barre, auxquels viennent se greffer d’anciens du bureau, qui connaissent bien l’association : Magali Gilly, qui est la marraine, et que je remercie infiniment pour ses précieux conseils, Xavier Fruton, qui est parrain, et Hubert Zouatcham, qui est ambassadeur aux relations internationales. J’ai voulu des jeunes et des anciens, mais aussi des gens qui sont indépendants et des gens qui sont en collaboration, des gens qui font du droit privé et des gens qui font du droit des affaires. Mes vice-présidents sont Manon Beaury, qui saura très bien représenter les jeunes au sein du Barreau, et Pierre Dini, en qui j’ai une confiance totale.

Quel bilan faites-vous de l’année 2023 ?

Me Romain Vallier, président de l’association des jeunes avocats niçois pour l’année 2024 ©DR


- Les actions sur les éléments classiques de l’UJA ont été bien menées, et je salue la présidence de Benjamin Ollié : les formations, l’événementiel et la représentation des jeunes avocats. Il y a également eu le concours d’éloquence avec le TJ de Nice et le CDAD, que nous allons renouveler en 2024, et les actions menées à la caserne Auvare, dans une action concertée avec l’Ordre, pour le contrôle de la salubrité des locaux par rapport aux détenus. Nous nous sommes joints à l’action auprès du Tribunal administratif (qui a contraint le ministre de l’Intérieur à agir pour améliorer les conditions des personnes gardées à vue dans ce commissariat de Nice, NDLR). Nous avons aussi organisé le débat pour l’élection du bâtonnat 2024-2025. Cela s’est très bien passé, avec un débat qui a duré plus de deux heures. Nous avons eu de très bonnes relations, de confiance, avec Adrien Verrier, Bâtonnier, qui m’a formé avec énormément de bienveillance et que je remercie, et Cécile Schwal, Vice-Bâtonnier. Désormais nous préparons l’année qui vient, avec les futurs Bâtonnier et Vice-Bâtonnier, Emmanuel Brancaleoni et Valérie Serra, avec qui nous avons déjà eu de très bons échanges, et à qui nous laisserons toute leur place pour s’exprimer auprès des jeunes à chaque occasion.

Quels sont les projets pour 2024 ?

- Beaucoup de choses sont prévues. Pour cette année je voudrais fixer une ligne directrice, avoir une thématique que l’on retienne à l’issue du mandat. Et c’est une impulsion que j’aimerais lancer pour la suite. La trame, cette année, c’est la jeunesse, sous un angle juridique : assurer à la fois la promotion de la profession d’avocat auprès des jeunes et la défense des droits de l’enfant. C’est une thématique qui est prégnante au TJ de Nice car il y a de plus en plus de violences intrafamiliales sur les enfants. Nous étions déjà impliqués dans cette thématique, avec le concours d’éloquence (à destination des lycéens), la formation sur l’AEMO (Action éducative en milieu ouvert) et la collecte des jouets pour le Palais Rusca. Nous allons désormais insuffler cette thématique dans toutes les activités de l’UJA. Pour le reste, nous allons faire de nouveaux formats de soirées, ce ne seront plus uniquement des cocktails ou des soirées apéro. Et il y aura de nouvelles thématiques pour les formations, par exemple en droit des affaires. Pour la partie post-formation, nous réfléchissons à un système de podcasts pour écouter ou réécouter les formations.

Quel regard portez-vous sur la profession d’avocat ?

- La profession est à la croisée des chemins et doit évoluer avec son temps, tout en préservant son socle, et notamment la déontologie. D’abord, au plan national, il y a de grandes disparités territoriales. Ensuite il y a plusieurs menaces, avec l’intelligence artificielle et des concurrents, que l’on peut qualifier de para-juridiques, essentiellement des entreprises privées, avec la question du legal privilege. Enfin, pour les jeunes confrères, il y a un problème de transmission des compétences et des pratiques. C’est un problème dont on ne parle pas suffisamment. D’un côté, beaucoup de jeunes veulent s’installer seuls et c’est très bien mais il y a des contraintes, budgétaires notamment, et de l’autre, des avocats ont des difficultés à trouver des collaborateurs car il y a une certaine volatilité. Il y a un équilibre à trouver entre la collaboration et l’installation. Il faut savoir que quand on est à son compte, il y a une vraie pratique managériale à avoir. Personnellement, une bonne partie de mon temps est dédiée à de l’administratif, de la gestion et de la relation-client. Autant d’efforts à déployer que le justiciable ou les collaborateurs ne peuvent totalement percevoir. C’est une dimension que l’on ne met pas assez en avant et nous allons justement en parler lors de la journée d’intégration en janvier car les jeunes avocats ne sont pas suffisamment formés en amont.

Le pénal, la politique et les étoiles

Romain Vallier a prêté serment il y a trois ans, après une thèse de cinq ans consacrée à la RSE, sur la conformité environnementale des entreprises. Il a débuté en tant qu’avocat auprès d’Adrien Verrier, célèbre pénaliste du Barreau de Nice, et a conservé cette spécialité en s’installant, même s’il fait également du droit de la famille et du travail. Pour lui, le pénal est la matière « la plus intéressante parce que c’est la plus humaine. Le droit pénal de la presse, par exemple, c’est passionnant et on peut y trouver de beaux dossiers, surtout s’il y a de la politique dedans ! ». Il prévient que « pour faire du pénal, il faut avoir un caractère bien spécifique. C’est un contentieux particulier avec une clientèle particulière. Cela peut poser des questions d’organisation personnelle car il faut être très disponible, et prudent. Une garde à vue peut arriver à n’importe quel moment », confie-t-il. «  Pour ce qui est de l’éthique, je pars du principe que tout le monde a le droit à un avocat. Faire du pénal, cela rend très pragmatique. Cela réveille pourrait-on dire. En tout cas, on est bien au courant des réalités du quotidien ! ». Ce qui lui plaît également dans cette branche c’est qu’il y a «  toujours quelque chose à dire au pénal. Même quand tout va contre le client, il peut y avoir une nullité de procédure, une explication que personne n’a vue…  ». Il se réserve le droit de dire non pour une seule thématique : le terrorisme.
S’il est aujourd’hui avocat, sa carrière aurait pu prendre un autre tour. Ce passionné de politique a - depuis l’enfance - longtemps regardé du côté de Sciences Po. Il a finalement suivi la voie du droit, qui lui a semblé plus locale et « plus concrète », avec des métiers bien ciblés. Mais il est resté un grand amateur de débats politiques, de plus en plus à l’échelle locale. Et pour ce qui est de faire de la politique un jour, il avoue qu’il y réfléchira sérieusement «  si opportunité il y a, sans hésiter  ». La politique n’est pas sa seule passion à côté du pénal. Il en a une autre, qui le suit également depuis l’enfance : l’astrophysique. « J’adore les débats scientifiques. L’astrobiologie, l’exploration spatiale, la science-fiction ».

Le nouveau bureau de l’UJA Nice

La composition du bureau pour 2024 à l’issue de l’assemblée générale des adhérents le 15 décembre :

Président : Romain VALLIER
Vice-Président : Pierre DINI
Vice-Président : Manon BEAURY
Trésorier : Gregory FUSTER
Adjoint trésorier : Yasser ZAITER
Secrétaire général : Maxime CALDONAZZO
Secrétaire général adjoint : Guillaume NATALI
Délégué formation : Wissem WAOUAJRA
Délégué événementiel : Pierre LAVIE
Délégué communication : Clotilde MALINCONI
Délégué partenariat : Marie ORSAT
Délégué partenariat adjoint : Elodie NESA
Délégué veille : Lylia MOSTEFAOUI
Présidente commission formation : Loubna IBDIH
Présidente commission événement : Florence JEAN
Délégué FNUJA : Benjamin OLLIE

Magali GILLY : Marraine
Xavier FRUTON : Parrain
Hubert ZOUATCHAM  : Ambassadeur aux relations internationales

Photo de Une : le nouveau bureau de l’UJA de Nice 2024 ©V.N

deconnecte