ECCITY surfe sur la vague du scooter électronique

« Le scooter électrique correspondait à un besoin personnel, explique Christophe Cornillon, dans le bureau grassois de l’entreprise ECCI- TY qu’il a créée il y a cinq ans. Je faisais du deux-roues depuis toujours et je ne voyais pas se dessiner d’offre électrique chez les constructeurs. J’ai d’abord voulu faire un produit qui corresponde à mes besoins. Je n’ai pas fait d’étude de marché car ce produit n’existait pas. Les constructeurs automobiles se sont mis à l’électrique parce qu’ils y étaient obligés, à cause du co2. Pour les deux-roues, il n’y a pas de loi les obligeant à s’y mettre ».

Alors, après avoir travaillé pour des entreprises marseillaises puis chez Schneider Electric à Carros, cet ingénieur est passé à l’action, en mettant au point une gamme de trois scooters Artelec de 50 à 125 cc (lire ci-dessous).
« J’étais persuadé que les gros constructeurs n’allaient pas fabriquer de produits électriques. Parce que c’est très complexe, très coûteux et qu’il faut du temps ».

Et, en début d’année, Christophe Cornillon a été récompensé de ses cinq ans de travail et de recherche .

Au concours Lépine
« Nous avons remporté l’appel d’offres de la ville de Paris. Nous sommes le fournisseur exclusif pour les scooters 100% électriques. La capitale va renouveler son parc complet avec 400 scooters Artelec 670. Cela a permis de nous agrandir, de doubler notre surface. Nous sommes passés d’un garage à un double atelier avec bureaux et entrepôt de stockage ».

Et l’heureux créateur ne va pas s’arrêter là :
« Nous avons conclu d’autres offres avec la ville d’Aix-en-Provence et le gouvernement de Monaco (Principauté et SBM). Nous projetons aussi de satisfaire les communes du pays de Grasse dont les vingt trois maires ont accueilli très favorablement notre scooter ».

Pour l’instant, la clientèle d’ECCITY est issue pour les trois quarts de particuliers : « Mais nous allons augmenter la part des collectivités et des professionnels (livreurs, coursiers) pour arriver à un tiers pour chaque catégorie ».

Fort d’un chiffre d’affaire en forte hausse et qui devrait encore doubler en 2017, Christophe Cornillon, à la tête d’une entreprise de dix salariés dont trois stagiaires, a de nouveaux projets en tête : « Nous testons actuellement un motoneige électrique, puis cette semaine, nous sommes en lice au concours Lépine pour le brevet d’une batterie de scooter connectée à un smartphone ». Un dirigeant décidément très branché !

 Le scooter Artelec vu par Christophe Cornillon
« Le châssis du scooter Artelec est fourni par un partenaire grec. Dans l’atelier grassois, ECCITY assemble toute la chaîne de propulsion électrique : moteur, batterie, chargeur, BMS, contrôleur, bras oscillant et l’instrumentation selon sa conception. L’Artelec dispose d’une autonomie de 100 km en moyenne. La batterie Lithium-ion 66,6 V 72 Ah a une durée de vie de 50000 km. Le scooter se recharge sur une prise électrique domestique normale (50 centimes, de 4 à 8 heures). Le prix (de 6990 à 8490 euros). Le prix de revient kilométrique du scooter électrique est beaucoup moins élevé car il ne demande pas d’entretien, à part les plaquettes de frein et les pneus. Il n’a pas de chaîne de transmission, pas d’huile, pas d’odeur et il est silencieux ». Les trois scooters Artelec (avec vitesse de pointe et prix de vente) : 470 (50 cc) 45 km/h, 6990 euros TTC ; 670 (125 cc) 95 km/h, 7490 euros TTC ; 870 (125 cc) 115 km/h, 8490 euros TTC

Le patron : Christophe Cornillon
45 ans, Président-fondateur Marié, 3 enfants
Etudes : Ecole Centrale à Marseille, puis double formation à l’IAE d’Aix-en-Provence
1996 : salarié de Gemalto. 2000 : cofondateur de l’entreprise Innovcard à La Ciotat.
2006  : salarié de Schneider Electric à Carros.
2011  : crée ECCITY à Grasse. 2016 : remporte un appel d’offre de la ville de Paris.

Les chiffres :
250 000 € : chiffre d’affaires 2015
1,5 M€ : 2016
3 M€ : prévisions 2017
10 salariés dont 3 stagiaires