Alimentation : de nombreuses fausses promesses
- Par Jean-Michel Chevalier --
- le 12 juin 2023
L’évolution des comportements alimentaires s’accompagne d’une évolution des produits et denrées disponibles sur le marché. La DGCCRF a mené l’enquête sur les substituts végétaux aux produits d’origine animale (jus, crèmes, substituts aux produits laitiers, substituts aux œufs), sur les matières protéiques végétales obtenus à partir d’oléagineux, de légumineuses ou de céréales et sur les produits "empreints de naturalité" comme les eaux de coco et jus d’aloe vera, les chocolats dits « vegans », etc. Au total, près de 200 établissements ont été contrôlés et 74 produits ont été examinés, dont une vingtaine analysés en laboratoire.
Pour l’organisme chargé de la répression des fraudes, parmi les anomalies récurrentes relevées, l’usage de nombreuses mentions non étayées mais laissant penser que certains produits étaient plus sains sur le plan nutritionnel ont été constatées sur les étiquetages. Ds produits revendiquaient sans pouvoir le justifier un « caractère naturel », des bienfaits nutritionnels et de santé ou encore l’absence d’OGM.
Des teneurs en nutriments inexactes ont aussi été relevées, des produits ne répondant pas aux valeurs annoncées, avec par exemple des teneurs en lipides et glucides supérieures à celles indiquées sur l’emballage ou une teneur en fibres inférieure à celle annoncée. De même, la présence d’additifs ou d’arômes n’était pas systématique pour des denrées revendiquant un caractère naturel.
L’enquête a également mis en évidence des anomalies relatives à la composition de certains aliments.
Par exemple, des chocolats alléguaient faussement un caractère vegan ou présentaient au moins une anomalie, notamment un taux de cacao inférieur à celui annoncé sur l’étiquetage, des informations nutritionnelles erronées ou encore l’absence de mentions obligatoires.
Lors des contrôles, il a été constaté l’utilisation systématique de la dénomination « chocolat au lait d’amande » pour désigner un chocolat élaboré à partir d’ajout de poudre d’amandes déshuilée et d’arôme d’amande. « Outre le risque de confusion de cette denrée avec un chocolat au lait tel que défini dans le décret relatif aux produits de cacao et de chocolat, l’utilisation de la dénomination « lait d’amande » ne correspondait pas à la réalité de l’ingrédient. La poudre d’amande déshuilée est un sous-produit issu de la pression huileuse des amandes dont les apports en lipides et vitamines sont nuls » rappelle la DGCCRF.
Au total, sur 74 produits, 36 présentaient au moins une anomalie, le plus souvent, une différence entre les qualités annoncées et la réalité. Un quart des établissements contrôlés présentait une anomalie et proposaient des produits dont les allégations relatives à leurs qualités végétales fausses ou non étayées trompant ou induisant en erreur le consommateur.
39 avertissements ont été envoyés aux opérateurs, 12 injonctions pour exiger des corrections. Elle ont été suivies d’effets sauf dans un cas, où l’inaction de l’opérateur a conduit les enquêteurs à dresser un procès-verbal.