Histoire : l'étonnante

Histoire : l’étonnante condamnation d’un pendu à Bourges...

À l’occasion d’une exposition en cours aux Archives départementales du Cher, nos (excellents) confrères du Berry Républicain ont relevé une "pépite" qui ne relève pas de l’actualité (les faits se sont déroulés en 1780) mais qui montre l’évolution des mentalités et du droit.

À Bourges - aujourd’hui Cour d’appel tout de même... - fut intenté un "procès contre le cadavre et mémoire de Martin Vante, accusé de s’être pendu". L’individu avait 28 ans quand il fut retrouvé dans le grenier de sa maison. L’enquête ouverte par le lieutenant général civil et criminel du bailliage de Berry va aboutir à... un procès, même si l’inculpé est mort ?.
L’avocat du prévenu défunt eut beau plaider le coup de folie, "seul argument pouvant disculper Martin Vante", l’auteur (et victime) a été condamné, tous ses biens saisis. "Son cadavre, attaché à l’arrière d’une charrette, sera traîné sur une claie la tête en bas et la face contre terre dans les rues de Bourges, puis, après être resté pendu par les pieds pendant 24 heures, il sera jeté à la voirie" rapporte la gazette locale.
Pas d’enterrement religieux possible, le cadavre "qui avait été maintenu en cellule" (aucun risque d’évasion...) sera inhumé "en terre profane" dans la cour de la prison.
Quelque temps plus tard, ce jugement sera cassé et Martin Vante... acquitté.
Le Berry Républicain rappelle qu’à cette époque il était tout de même rare que les suicides soient poursuivis.
Il faudra attendre la Révolution pour qu’ils soient dépénalisés. Est-ce pour cela que, parfois, des affaires restent... pendantes ?

Visuel de Une : Le siège actuel du TJ et de la Cour d’appel à Bourges. (DR)

deconnecte