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Christian Tordo : "il faut favoriser l’innovation pour diversifier l’économie"

Rencontre avec Christian Tordo, élu en charge à la Métropole de la Commission "Emploi, développement économique, aménagement et urbanisme".

- Comment comptez-vous développer l’économie ?

Ce qui articule notre démarche, c’est d’abord la volonté de favoriser l’innovation. Cela s’est traduit dès 2008 par la création de la pépinière d’entreprises CEEI située à Nice Meridia. Elle disposait alors d’environ 200 mètres carrés pour abriter les startups, nous en sommes aujourd’hui à près de 5 000 mètres carrés. Plus généralement, il y a la volonté de faire de ce territoire un "living-lab", c’est-à-dire un lieu d’expérimentation des nouvelles technologies liées au développement durable comme les smartgrids, l’intelligence artificielle (projet porté par l’Université et l’INRIA, soutenu par la Métropole) et bien d’autres encore en gestation. Nous sommes l’un des trois territoires français retenus pour créer ce cluster en IA !

- Quels sont vos appuis ?

Les liens ont été renforcés avec l’Université pour qu’elle installe des instituts sur Nice-Méridia. C’est déjà le cas avec l’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD) et demain de l’Institut de physique de Nice. À plus longue échéance, d’autres laboratoires les rejoindront. C’est aussi, toujours dans le cadre d’un partenariat Métropole-Université, la participation à des appels d’offres nationaux, comme TIGA (Territoire Innovation-Grande Ambition). Ou à des appels d’offres européens comme pour le programme "Horizon 2020" pour la recherche et l’innovation. Cela constitue le substrat de la politique de développement économique que l’on voulait mettre en place. L’accélérateur de tout cela a été l’OIN Nice Eco Vallée.

- Et maintenant ?

Trois projets majeurs sont à fort effet de levier. Tout d’abord le centre d’affaires international du Grand-Arénas, qui va profiter de sa proximité avec l’aéroport, à seulement cinq minutes à pied et de tous les modes de transports que ce soient le tram, le train, les bus et les modes doux vélos ou scooters électriques. Mais aussi Nice Meridia, le long de l’avenue Simone Veil, qui devient maintenant une technopole urbaine avec des activités à valeur ajoutée. Enfin, le transfert du MIN (marché d’intérêt national) sur le site de la Baronne va permettre à la fois de booster l’agriculture périurbaine en instaurant des circuits courts et de créer un nouvel écosystème autour de ce marché.

- Recherche, nouvelles technos, c’est bien, mais y aura t-il des emplois pour tous, de l’ouvrier à l’ingénieur ?

C’est bien pour cela que nous parlons de "technopole urbaine", d’un vrai quartier de ville. Il y aura à la fois de la mixité sociale à travers les logements, et fonctionnelle avec tous les métiers que l’on trouve en ville. Si vous passez aujourd’hui par Nice Meridia, vous y verrez déjà une agence immobilière, un salon de coiffure, une brasserie... et tous les métiers qui s’y rapportent. D’autres programmes, qui ne sont pas stricto sensu dans l’OIN mais que celle-ci porte, vont aussi créer des emplois de tous niveaux : l’exemple le plus emblématique étant Ikea, à commencer par les métiers du BTP pour la construction de ce grand magasin, ou plus au nord dans la vallée la nouvelle zone d’activité du Roguez où sur quatre hectares s’installeront des PME et PMI artisanales.

- Aménager d’accord, mais quid de l’environnement ?

Le projet de PLU métropolitain, qui vient d’être adopté, prévoit de restaurer sur cette plaine du Var qui a été saccagée pendant plus de trente ans un équilibre environnemental favorisant aussi les éco-industries.

- Par exemple ?

Pour Nice Meridia, une délégation de service public a été lancée pour la gestion de l’énergie par géothermie avec un réseau de chaleur devant inclure les technologies issues de l’expérimentation des smartgrids. Le PLU métropolitain prévoit aussi une qualité de construction avec des exigences d’économies d’énergie, l’utilisation optimale de l’espace, la perméabilisation des sols, le renouvellement et l’accroissement des surfaces destinées à l’agriculture.
Trois chiffres : 1 000 hectares supplémentaires sont prévus pour l’agriculture sur le territoire métropolitain, dont une partie non négligeable sur l’Eco Vallée, 500 hectares en plus pour les zones naturelles et 300 pour les zones d’activité économique.

Les chiffres

- 450 hectares "mutables" pour des projets d’aménagement dans la plaine du Var.
- 160 000 emplois aujourd’hui, + 50 000 nouveaux prévus.
- 2,5 milliards d’investissements.
- 3 millions de mètres carrés constructibles.

Photo de Une DR

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