Entreprises familiales :

Entreprises familiales : la relève est là !

Alors que la crise économique a chahuté beaucoup d’entreprises et conduit à un nombre de défaillances encore soutenu en 2014, en association avec le FBN, l’IFA et Intuitae, le cabinet Deloitte revient sur une forme de société particulièrement pérenne, les entreprises familiales pour en étudier la stabilité du point de vue de la gouvernance. Ces observateurs de l’entreprise familiale dressent un état des lieux en matière de gouvernance et de transmission, et reviennent sur la perception et la projection des jeunes générations sur leur entreprise.

Etude Family Business - Baromètre Nouvelles Générations

Au travers d’un questionnaire administré en février 2015, lors de leur événement annuel " Les 24h des Nouvelles Générations ", plus de 60 entreprises familiales ont eu l’occasion de témoigner.

Parmi elles, ce sont majoritairement des personnes des 2ème et 3ème générations qui ont répondu, pour la plupart des hommes (62%), entre 25 et 40 ans et occupant le poste de Directeur Général.

54% des répondants placent la pérennité de l’entreprise comme première motivation pour rejoindre l’entreprise familiale
41% des successeurs identifiés sont des personnes internes à la famille
90% des participants sont favorables à l’intégration de personnes externes au C.A ou Directoire.

Les nouvelles générations séduites par le caractère "durable" de l’entreprise familiale


Les jeunes qui veulent rejoindre l’entreprise familiale le font principalement pour deux raisons : la pérennité de l’entreprise familiale en premier lieu (54%), ainsi que le désir de mener des projets à long terme au sein de l’entreprise (26%).

Les jeunes générations souhaitent s’impliquer sur des projets à long-terme tels que le développement à l’international, la croissance externe ou bien l’innovation. Au préalable, nombreux sont ceux qui débutent dans une autre entreprise afin d’acquérir une première expérience et gagner leur légitimité pour intégrer l’entreprise familiale.

Il semble que la meilleure préparation à l’intégration de l’entreprise familiale reste, en effet, le fait d’avoir, en amont, travaillé quelques années dans une autre entreprise du secteur (35%), et/ou d’avoir suivi une formation spécifique (25%).

Le refus de rejoindre l’entreprise familiale viendrait, pour sa part, principalement du refus du risque de conflit familial (40%).

Gouvernance : la transmission est régie par la règle de la compétence, plus que par la simple filiation

62% des entreprises familiales interrogés sont organisées en SA (Société Anonyme) dont 27% à Directoire et Conseil de Surveillance. Cette dernière forme permet souvent de faciliter la transmission entre générations. Par ailleurs, on peut constater la mise en place d’organes de gouvernance particuliers tels que le Conseil de famille (57%), les comités stratégiques, les associations familiales, des comités de cousins ou encore la formalisation et la rédaction d’une charte familiale pour 35% des entreprises interrogées.

Dans 90% des cas, ce sont des membres de la famille qui dirigent l’entreprise. Au moment de l’enquête, seulement 48% ont déjà identifié le ou les successeurs à la tête de l’entreprise et 41% sont internes à la famille.

L’identification du successeur se fait en premier lieu sur les compétences à diriger une entreprise (41%), et non uniquement la filiation. Pour 28% des entreprises, il n’existe ni règle ni usage en matière de succession, seule l’envie de prendre les rênes suffit. 26% valident cette décision en conseil de direction.

Il est cependant important de noter que 90% des répondants sont tout de même favorables à l’intégration de personnes externes à la famille au Conseil d’Administration ou au Directoire.

" Les entreprises familiales s’ouvrent ! Elles ouvrent leur structure financière, leur management, leur conseil d’administration,… Elles s’entourent de personnes extérieures à la famille pour prendre les décisions importantes et accompagner les phases-clefs de leur histoire telles que la transmission ou la désignation d’un successeur " observe Christophe Saubiez, Associé responsable secteur PME & ETI dédié aux entreprises familiales chez Deloitte.

Une intégration et une implication propulsant directement la relève au sommet de l’entreprise

L’intégration des nouvelles générations aux organes de Direction ou leur implication dans les décisions stratégiques semble se faire presque instantanément. Plus de 30% l’ont été dès leur intégration dans l’entreprise familiale et 86% d’entre eux ont l’envie et s’estiment d’ailleurs légitimes à diriger l’entreprise.

Les nouvelles générations sont déjà fortement impliquées dans l’aventure familiale, dans 21% des cas, elles représentent plus de la moitié de l’organe de gouvernance. 90% de cette nouvelle génération est favorable à l’intégration de personnes externes au C.A ou Directoire pour apporter un regard neuf et externe sur l’entreprise. En outre, 59% des entreprises familiales font d’ores et déjà appel à des managers externes au sein de leurs organes de Direction.
Enfin, afin de développer l’entreprise familiale, les nouvelles générations expriment le souhait de développer l’entreprise à l’international, d’innover en termes de produits, et pour cela de se donner les moyens de financer ce développement.

A propos de l’étude Family Business - Baromètre Nouvelles Générations

Cette étude a sollicité, à hauteur de 27% des entreprises au chiffre d’affaire supérieur à 500 millions d’euros. 24% d’entre elles recensent un CA de moins de 10 millions d’euros. 25% des sociétés du panel sont composées de plus de 2000 salariés et 21% de 50 à 199 salariés. Les secteurs d’activité représentés sont variés, avec en fer de lance l’agroalimentaire (18%) et l’industrie lourde (15%). L’étude représente alors un échantillon dont le chiffre d’affaire global est de plus de 10 milliards d’euros, employant plus de 40 000 salariés.

Les résultats de ce baromètre émanent du questionnaire rempli lors du 3ème séminaire " 24 heures pour les Nouvelles Générations ". Ils offrent la photographie instantanée d’un échantillon de participants de 25 à 45 ans pour la plupart, qui se destinent, un jour peut-être, à reprendre les rênes de l’entreprise familiale.

Aussi convient-il de nuancer l’interprétation et le propos de ces données, qui ne sont pas forcément représentatives d’une population plus large de nouvelles générations d’entreprises familiales, répondant à un ciblage différent.

De plus, les 60 " nouvelles générations " ayant répondu ne travaillent pas forcément dans l’entreprise familiale. Ce n’est le cas que de 46% d’entre elles, et 22% y occupent des fonctions de direction.

Mais leur préoccupation commune, clamée haut et fort, est de rejoindre et/ou promouvoir l’entreprise familiale. Tous sont enthousiastes à cette idée, d’où leur intérêt très marqué pour des sujets de gouvernance, de transmission ainsi que d’intégration de leurs pairs.

Plus qu’une énième étude exhaustive sur un sujet d’avenir, nous avons donc voulu partager avec vous ce manifeste engagé en faveur de l’entreprise familiale et de sa pérennité !

deconnecte