FNAIM Côte d'Azur : (...)

FNAIM Côte d’Azur : "nos agences disposent des meilleurs outils pour sécuriser la clientèle"

William Siksik et Cyril Messika sont devenus les coprésidents de la FNAIM Côte d’Azur qui rassemble six cents agences dans les Alpes-Maritimes, soit à peu près la moitié de la profession. Pendant les mandats précédents, ils ont travaillé aux côtés de l’ancien président Frédéric Pelou, devenu trésorier national de la fédération. Leur prise de fonction est l’occasion, pour Les Petites Affiches, d’une interview commune, les deux hommes étant évidemment sur la même longueur d’onde.

Pourquoi cette présidence bicéphale ?

À nous deux, nous représentons quasiment toutes les facettes de notre profession. L’un est expert en immobilier, l’autre syndic d’immeubles et nous sommes tous les deux transactionnaires. Nous nous complétons, y compris sur le domaine géographique et territorial.

La vente immobilière par d’autres moyens que les agences - applications, notaires - se développe. Comment ressentez-vous ce phénomène ?

Il est comparable à l’arrivée, en leur temps, des mandataires. C’est un autre modèle que celui de nos agences. Nous constatons ces évolutions car on ne peut pas empêcher d’autres intermédiaires d’exercer une profession à partir du moment où elle est bien faite, où le consommateur n’en pâtit pas, ni en défaut de conseil, ni au niveau de la commercialisation.

Le métier n’est donc pas menacé directement ?

Dans nos agences, nous disposons aussi de tous les outils pour donner un meilleur service à notre clientèle. Avec le titre d’agent immobilier, nous avons voulu clarifier les modèles, pas les modifier. L’agent a une carte professionnelle officielle délivrée par la préfecture. Sous sa responsabilité travaillent des conseillers en immobilier. Qui mieux que lui connaît son marché ? Il est présent dans chaque ville, chaque village, presque dans chaque rue. Des obligations importantes pèsent sur nos agents immobiliers titulaires d’une carte : sur le RGPD, Tracfin, les prix, les affichage des honoraires etc. Tout cela est dans l’intérêt du consommateur.

Mais l’ubérisation est un phénomène général...

Certes, mais pour se sécuriser dans un achat aussi important que celui d’un logement, le client souhaite au contraire un service personnalisé par un professionnel. Nous connaissons parfaitement la valeur des biens. Louer, vendre, pour nous n’est pas une activité accessoire. C’est le cœur de notre métier.
Les startups, c’est le monde de demain. La FNAIM Lab est en plein dedans. On veut les aider à clarifier les modèles. Même si elles ont les meilleures idées du monde, elles ont besoin de nos compétences.

Et voir arriver des notaires sur votre marché ne vous inquiète pas ?

Je ne sais pas comment ils travaillent, alors je ne me permettrai pas de juger. Nous, nous suivons le marché actif sur le terrain. Le notaire est, lui, à la finalité de la vente. Quelquefois pour une réalisation, il se passe quatre mois, et sur cette période le marché peut s’inverser. Nous avons aussi l’analyse à la vente des bien non vendus.
Nous avons aussi la chance de maîtriser la data : sur la Côte d’Azur, nous disposons de deux fichiers communs de partage - AMEPI et LMS - qui regroupent les renseignements de qualité sur les mandats exclusifs, avec des photos, les descriptions du bien. Grâce à ces outils, nous sommes vraiment en mesure de donner une expertise précise.

Les ventes au cadran se multiplient. Est-ce aussi une voie d’avenir pour les agences ?

Plusieurs opérateurs réalisent en effet des ventes en ligne. C’est un outil supplémentaire pour vendre, on ne peut pas dire que cela révolutionne notre secteur. La FNAIM a choisi d’offrir à ses adhérents un catalogue de ses services. Il y a maintenant beaucoup d’applications de ventes en ligne sur le marché.

Qu’attendez-vous de la prochaine loi Elan ?

D’abord, la FNAIM est écoutée. Par exemple pour les dépôts de garantie, qui étaient initialement prévus à la Caisse des dépôts et consignation : nous avons obtenu que cette usine à gaz soit abandonnée. Mais aussi pour le "bail mobilité", pour la suppression de la mention manuscrite dans l’acte de cautionnement qui compliquait la procédure. Aujourd’hui, la signature suffit, cela donne plus de fluidité.

Propos recueillis
par J.-M. CHEVALIER

Les chiffres

4 500 logements neufs construits par an dans les AM, +10% de ventes dans l’ancien en 2017.
4 127€ le prix du mètre carré à Nice au second trimestre.
506 000 résidences principales dans les A-M et 182 000 résidences secondaires.
4 847€ le prix du mètre carré à Cannes.

Photo de Une : William Siksik et Cyril Messika, coprésidents de la FNAIM-06. (détail) DR

deconnecte