Journée de la construction

Journée de la construction le 11/10 : les métiers du BTP préparent l’avenir à l’Allianz Riviera

Après le succès remporté l’an passé, la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics organise ce 11 octobre la 2ème édition des Journées de la construction à l’Allianz Riviera. Une journée pour que les professionnels de l’acte de bâtir se retrouvent et échangent, avec comme thème "Le BTP, la tradition connectée". Car ces métiers de savoir-faire, issus d’expériences acquises sur des générations, se développent grâce aux nouvelles techniques , nouvelles technologies, nouveaux process et nouveaux matériaux.

Comme dans d’autres secteurs, le numérique vient bouleverser les habitudes. Il aide à gagner en productivité, en efficacité, et demande à être bien maîtrisé par toutes les entreprises, de la TPME aux grands groupes nationaux. Pendant cette journée, il sera donc question de "smart-grids", de plateformes numériques, des nouvelles générations Y et Z que les métiers de la construction doivent attirer et conserver en leur sein car elles représentent l’avenir du secteur et aussi parce que ces "digital natives" utilisent aussi naturellement les logiciels 3D que leurs grands-pères maniaient le niveau et l’équerre.
Une journée de réflexion donc, pour profiter de ces nouvelles opportunités qui ne sont plus de la science fiction mais des réalités bien concrètes, clé des succès de demain. Jean Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment et Christian Estrosi, président de la Métropole, ouvriront les débats.

Rencontre avec quelques-unes des entreprises et intervenants de cette journée de la construction

Valtinée : la complémentarité des générations

Valtinée travaille régulièrement pour les stations du Mercantour. (DR)

Valtinée va fêter ses 90 ans cette année.
Autant dire que cette entreprise du bâtiment et du BTP de Saint Sauveur qui emploie une trentaine de salariés a des profils très différents dans ses effectifs. Car le travail en milieu montagnard est aussi varié que les compétences qu’il exige.
"Nous avons des gens très polyvalents qui appartiennent essentiellement à deux familles : pour le BTP, il s’agit surtout de conducteurs d’engins et de camions, pour le bâtiment de maçons et de spécialistes de VRD" explique Pierre Mario, patron de cette SAS, qui est par ailleurs président de la section Travaux Publics au sein de la FBTP des Alpes Maritimes. Polyvalence et large éventail d’ancienneté aussi : "Nous intégrons des gens très jeunes pour remplacer ceux qui partent à la retraite. Pour les conducteurs d’engins, nous puisons souvent dans les effectifs du LP Galliéni de Fréjus. Mais nous en formons aussi d’autres sur le tas qui, par la suite, vont évoluer en passant le certificat d’aptitude à la conduite d’engins" précise le chef d’entreprise.
Les anciens et les modernes
Quelques contrats par alternance viennent compléter le recrutement. Quant à l’encadrement, Valtinée privilégie davantage l’expérience professionnelle et le terrain que les écoles.
Pas de querelle entre les "anciens", entrés dans la société dans les années 80, et les "modernes" des générations X, Y ou Z. Mais des différences sensibles de perception du travail selon les générations.
"Les plus expérimentés sont enclins à faire des heures supplémentaires alors que les plus jeunes ont un autre rapport au travail. Ils sont tout aussi motivés mais sont davantage orientés vers les loisirs" constate Pierre Mario. Et donc moins enclins à grignoter sur leur temps libre...
Cependant, la passion les guette au coin du chantier. Des "vocations" sont nées chez des jeunes qui ne savaient pas vraiment ce qu’ils voulaient faire et qui, après un stage ou un essai, se sont piqués finalement au jeu.
"C’est à nous de trouver des outils de motivation, ce qui n’était pas nécessaire chez les générations précédentes".
Mais travailler à la montagne est aussi un avantage non négligeable lorsque l’on profite du Mercantour à l’année pour passer ses week-ends à faire de la grimpe et ses hivers avec un snowboard aux pieds...
D’autant que les salaires proposés se situent dans la catégorie supérieure de ces métiers.
"Certains travaillent avec nous une partie de l’année, puis pendant la saison ils vont dans les stations. Ils passent ainsi du Caterpillar à la dameuse, ce qui leur convient très bien". Après avoir participé à l’essor des stations - La Colmiane, Auron, Isola - l’entreprise familiale qui en est à la 5ème génération continue à creuser son sillage dans cette vallée qu’elle a largement équipée avec ses engins et ses compétences.

Alu Verre : une prospection numérique bien ciblée est efficace

Betty et Bruno Tomasoni, cogérants de la société niçoise "Alu Verre" spécialisée dans la miroiterie, la menuiserie alu bois et PVC pour portes et fenêtres, travaillent depuis quatre ans avec une plateforme qui est chargée de lui "rabattre" des prospects.

Béatrice Tomasoni partagera son expérience avec une plateforme. (DR)

"Nous avons défini avec elle nos critères, notre cible et notre périmètre géographique. Elle est rémunérée par un forfait annuel".
Un client cherchant par exemple à changer ses volets et fenêtres fait des recherches sur internet et tombe sur cette plateforme qui envoie à Alu Verre une fiche déjà dégrossie de la demande. "Nous entrons alors en jeu en contactant le client pour affiner le projet, aller sur les lieux du chantier et enfin établir un devis" poursuit Betty Tomasoni.
Les "retours" de la plateforme justifient l’investissement dans le forfait annuel. "Le publicité coûte très cher, et en période difficile cette prospection que nous déléguons est un bon moyen pour travailler... Ce service nous permet des contacts avec des clients nouveaux qui ne nous connaissent pas".
Après trente ans d’existence, Alu Verre s’est donc adaptée à cette nouvelle méthode qui lui permet aussi de contrôler le volume des commandes pour pouvoir respecter les délais d’installation pour cette équipe de sept personnes, dont quatre "poseurs".
Il y a quatre ans, la société avait aussi travaillé en parallèle avec une autre plateforme qui se rémunérait au contact (20 euros le prospect). "On avait limité à 20 contacts par mois, mais il y avait beaucoup de déchets et même des doublons avec la plateforme au forfait que nous avons seule conservée, car plus intéressante pour notre activité".
Betty Tomasoni interviendra sur son expérience à la table ronde de 15 heures.

Smart grids : un avenir à construire

Nice, mais aussi Lille, la Bretagne... en attendant mieux ! Les smart grids, ces réseaux de distribution d’électricité intelligents, commencent à se développer pour répondre à des enjeux énergétiques durables.

Patrick Moulard a un regard aiguisé sur les smart grids. (DR)

Ils permettent d’intégrer dans le réseau de l’électricité "verte" (essentiellement photovoltaïque dans notre région) et de réaliser l’autoconsommation des kWh produits sur les installations (toits d’immeubles, d’usine etc.). Un pilotage fin et en temps réel entre la production et les besoins organise ainsi une gestion optimisée du réseau.

Un vrai enjeu pour les entreprises azuréennes, le solaire étant encore loin d’être "exploité" à la hauteur de ses possibilités. Patrick Moulard, vice-président de la Fédération du BTP-06 et président de la société Montelec à Antibes (44 salariés, spécialiste des installations électriques dans le tertiaire et dans l’immobilier collectif), abordera ces questions avec les représentants de la Métropole, des promoteurs, d’Enedis et du Club smart grids de la CCI Nice Côte d’Azur.
"Les smart grids sont une solution davantage qu’un produit" explique M. Moulard. Pour les entreprises, cela représente des opportunités de marché pour le câblage des équipements des bâtiments à connecter, mais aussi du comptage, etc. Même s’il existe un projet sur l’Eco-Vallée avec Enedis, "le business est encore embryonnaire. Dans la réalité il y a encore assez peu de projets".
Pour réussir cette transformation de la production/distribution/consommation d’électricité, la pose des compteurs Linky dans les logements sera nécessaire mais pas suffisante : il faudra
aussi convaincre les investisseurs de mettre la main à la poche pour équiper les bâtiments, et ce ne sera peut-être pas le plus facile....
Patrick Moulard interviendra à la conférence de 16 heures le 11 octobre.

Droit du Travail : mention bien pour la Fédération Française du Bâtiment

Jacques Chanut sera présent à l’Allianz le 11 octobre. (DR)

Pour Jacques Chanut, président de la FFB, "on s’oriente vers moins de complexité (malgré les 160 pages de texte !), vers un droit du travail plus simple, plus sûr et plus adapté aux réalités de nos entreprises. La FFB restera toutefois vigilante à ce que les textes d’application à venir ne douchent pas les espoirs de nos chefs d’entreprises et maintiennent les conditions d’une concurrence sociale loyale entre les entreprises de toute taille".

Pinel et PTZ maintenus : le soulagement
La FFB se réjouit de l’engagement gouvernemental de maintenir sur quatre ans les dispositifs Pinel et PTZ dans les zones dites "tendues", c’est à dire où les besoins sont évidents. Mais bien d’autres secteurs auraient besoin de ces dispositifs pour répondre aux attentes des familles et des entreprises de construction.

Des mesures qui vont dans le bon sens
D’autres mesures annoncées vont dans le sens espéré par la profession : la libération de terrains publics - même s’il y en a peu dans les AM -
l’intéressement financier des communes à la construction, le renforcement de la lutte contre les recours abusifs, la volonté d’acter durablement les normes.

Des attentes à satisfaire
La profession espère toujours une mobilisation des fonds d’Action logement en faveur des travaux de requalification des logements obsolètes des centres des villes moyennes, fonds espérés depuis longtemps. Et que les incertitudes qui persistent, notamment sur le logement social, la transition énergétique et numérique, la lutte contre la fracture territoriale, soient levées au plus vite.

Toutes les informations sur la journée de la construction en cliquant ici.

Programme

14h00
Ouverture de la manifestation
Christian ESTROSI, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur,
Jacques CHANUT, Président de la Fédération Française du Bâtiment.

TABLES RONDES

Table ronde journée construction et bâtiment Allianz Riviera Nice

15h00 – 15h45
Plateformes numériques dans le bâtiment : risques et opportunités
Intervenants :
- Jacques CHANUT, Président de la Fédération Française du Bâtiment,
- Denis CIPPOLINI, Président du Syndicat des Hôteliers de Nice Côte d’Azur,
- Béatrice TOMASONI, Chef d’entreprise de Miroiterie.

Table ronde journée construction et bâtiment marché du BTP16h00 – 16h45
Smart Grids : quels marchés pour le BTP ?

Intervenants :
- Fabienne GASTAUD DAVID, Présidente du Club SMART GRIDS de la CCI Nice Côte d’Azur,
- Patrick MOULARD, Vice-Président de la Fédération du BTP-06,
- Bernard MOURET, Directeur Régional ENEDIS,
- Michel PUY, Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Côte d’Azur & Corse,
- Christian TORDO, Conseiller Métropolitain – Adjoint au Maire de Nice, Délégué à l’Economie, l’Emploi, l’Industrie et l’Innovation.

Table ronde journée construction et bâtiment jeune génération
17h00 – 17h45
Les jeunes générations : apprentissage et décodage d’une langue vivante étrangère
Intervenants :
- Cyril BORVO, Directeur du CFA des Travaux Publics PACA de Mallemort,
- Sonia DESMARCHELIER, Consultante,
- Thierry DUPHIL, Membre du Bureau de BTP CFA PACA.

Photo de Une (JMC)

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