L'édito : Forte fièvre

L’édito : Forte fièvre autour du cas Buzyn

Comme s’il était besoin d’en rajouter… À LREM, on se demande quelle mouche a bien pu piquer Agnès Buzyn, qui était encore ministre de la santé il n’y a pas si longtemps et alors que le coronavirus avait déjà commencé à frapper. Devenue candidate à la mairie de Paris, elle a depuis retrouvé une liberté de parole qui, aujourd’hui, fait des dégâts…

La bombe qu’elle a lâchée au journal « Le Monde » est à fragmentation. Ses éclats atteignent d’abord le chef du gouvernement puisque son ancienne ministre a laissé clairement entendre qu’elle l’avait alerté en personne de la gravité de la situation sanitaire en temps et heure et que le maintien du premier tour des municipales ne serait qu’une « mascarade ».
En creux, cela signifie que le pouvoir n’a pas fait le job dans une situation dramatique. Depuis, elle a certes rétropédalé par deux communiqués. Mais tout le monde se demande si ses précisions apportées ultérieurement sont spontanées ou sur commande.

Interrogé lundi soir par Anne-Sophie Lapix sur France 2, Édouard Philippe, d’habitude si calme, a visiblement fait des efforts sur lui-même pour contenir sa colère d’avoir été pris à contre-pied par son ancienne collègue du gouvernement.

Agnès Buzyn en prend maintenant pour son grade. Sur le ton de l’amusement pour des « amis » politiques qui voient dans sa sortie fracassante un syndrome post-traumatique de son résultat du premier tour (3ème, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati). Sur un ton grave et solennel du côté de l’opposition, qui a beau jeu de crier au scandale avec de bonnes chances d’être entendue par les Français claquemurés chez eux à qui, soudainement, on apporte des « révélations » graves et inattendues.
Médecin, ministre de la santé, Agnès Buzyn avait en main, si besoin était, quelques cartes maîtresses et l’autorité pour lancer l’alerte. Son attitude depuis le début de la crise sanitaire montre que, pour être sans doute honnête et bon toubib, elle n’était à l’évidence pas la bonne personne à la bonne place. On nous répète à l’envi que « nous sommes en guerre ».

Vous imaginez, vous, le général de Gaulle « rétropédaler » après son appel du 18 juin ?

Photo de Une (illustration) DR

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