La situation de l'emploi

La situation de l’emploi se dégrade pour les jeunes diplômés

Des CDI moins fréquents, des salaires moins élevés et une durée de recherche d’emploi plus longue. L’enquête de l’Apec sur les « jeunes diplômés 2015 » dresse un constat en berne de l’insertion professionnelle des jeunes actifs Bac+5, avec six jeunes sur dix à avoir décroché un poste au cours de l’année suivant l’obtention de leur diplôme.

La situation des jeunes diplômés de 2014 ne s’améliore pas, 62 % d’entre eux ont réussi à obtenir un emploi dans l’année suivant la fin de leurs études, ce taux est en recul d’un point par rapport à l’année précédente, selon la dernière enquête de l’Association pour l’emploi des cadres, publiée début octobre qui a suivi 4 500 jeunes diplômés Bac+5 et plus. En 2010, cette proportion atteignait 72%. « Les recruteurs en entreprise privilégient toujours dans leurs recrutements des profils expérimentés au détriment des débutants », constate Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. Dans un contexte où les diplômés d’un niveau master sont de plus en plus nombreux à arriver sur le marché du travail, la concurrence devient rude. Ainsi, 28 % des jeunes diplômés sont encore à la recherche d’un premier emploi moins d’un an après la sortie de leurs études. L’Apec pointe également le rallongement de la durée moyenne de recherche d’un premier emploi qui passe de 2,3 à 2,7 mois.

L’insertion dépend du diplôme et de l’activité

Le taux d’emploi varie sensiblement selon la filière d’études, ainsi les diplômés ingénieurs et issus d’école de commerce sont mieux lotis (71 % sont en poste) que les diplômés d’un master universitaire ou d’un doctorat, avec des taux d’insertion dans l’emploi respectifs de 59 et 57 %. Par ailleurs, les diplômés de disciplines professionnalisantes ont le plus fort taux d’insertion comme dans les domaines de la santé, de l’informatique ou encore des ressources humaines. Autre enseignement de l’étude, le secteur privé a embauché 80 % des diplômés de la « promotion 2014 » et 65 % d’entre eux exerce dans une société de services, notamment dans le secteur de la banque-assurance.

Des conditions d’embauche moins favorables

Malgré un marché de l’emploi des cadres qui retrouve une certaine dynamique depuis 2014, les embauches de débutants ont diminué de 5 % pour s’établir à 35 200, les entreprises préférant privilégier les profils avec de l’expérience. Au delà du statut, la part des embauches en contrat à durée déterminée prend une place de plus en plus significative, à l’image de l’ensemble du marché du travail, augmentant d’autant la précarité des jeunes diplômés. « Le CDD devient de plus en plus fréquemment une première voie d’accès », remarque le directeur général de l’Apec. Ainsi, la part des contrats à durée indéterminée (CDI), bien qu’encore majoritaire, régresse de 9 points, par rapport à la promotion précédente et retrouve son niveau de 2010, avec 50 % des embauches. Les CDD représentent dorénavant 43 % des embauches (+9 points), niveau le plus élevé depuis la « promotion 2008 ». A noter, que les jeunes issus des filières d’ingénieur et d’écoles de commerce sont mieux lotis avec respectivement 70 et 72 %, embauchés en CDI. Quant aux doctorants, ils ne sont que 29 % à obtenir ce précieux contrat.

Une pression sur les salaires toujours plus forte

Autre conséquence d’un marché de l’emploi atone pour les jeunes générations, la pression sur les salaires ne cesse de s’intensifier. En 2015, le salaire annuel médian s’établit à 25 700 euros brut et accuse une très forte baisse par rapport au salaire médian de l’année précédente (29 400 euros, pour la « promotion 2013 »). Cette contraction de la rémunération s’explique d’une part, par le nombre croissant de jeunes diplômés de niveau Bac+5 et plus sur le marché du travail et d’autre part, par le développement des CDD et le recul du statut cadre dans les embauches (57% y accèdent, contre 62%, un an auparavant). Par ailleurs, le niveau de salaire dépend des disciplines et des besoins en main d’œuvre. Par conséquent, l’informatique et l’électronique offrent le salaire médian le plus important avec 31 200 euros et à l’opposé les « lettres, langues et arts » le plus bas, avec 20 600 euros.

Photo de Une : emploi-pro.fr

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