Métropole Nice Côte (...)

Métropole Nice Côte d’Azur : ce qu’elle apporte aux communes, les exemples de Levens et Saint Jeannet

Saint Jeannet

Repères
- 4 200 habitants.
- La collecte et le traitement des déchets a été transféré, ainsi que l’éclairage public, en partie refait grâce à la Métropole et désormais plus"vertueux", avec de nouveaux matériels plus économes.
- Un contournement "Est-Ouest" du village validé par le président Estrosi.

Jean Michel Sempéré

- Quelles sont les particularités de votre commune ?

Elle est étendue. Les gens qui viennent s’y installer cherchent une qualité de vie à proximité de Nice, près de Sophia Antipolis et de l’aéroport. Nous sommes dans un endroit stratégique et en fort développement.

- Et quelles contraintes particulières ?

Notre urbanisation est en "escalier". Avec le quartier des Plans qui se trouve au niveau de la plaine du Var, sur lequel nous sommes soumis à des plans de prévention des risques inondation et où nous avons fait des aménagements pour assurer la sécurité des gens. Le village est difficile d’accès, une partie du territoire est inconstructible comme le quartier des Baous qui représente 70% de la commune mais est soumis aux plans de prévention inondation, incendie, mouvements de sol. Qui plus est, nous sommes en zone montagne.

- Dans ce contexte, qu’apporte la Métropole, notamment pour le logement ?

Une grande partie de notre territoire se situe dans le périmètre de l’OIN Nice Eco Vallée. Les permis de construire sont instruits par les services de l’État et je les signe par délégation du préfet. Nous avons un accord avec le "Plan
Instruction Métropolitain" qui nous accompagne sur les permis qui sont hors de la zone OIN. Malgré la volonté, il demeure difficile de construire ici des logements sociaux.

- Les transferts de compétences de la commune vers la Métropole ont-ils présenté des avantages pour Saint Jeannet ?

Bien sûr, les contraintes budgétaires qui frappent les communes font que la Métropole apporte davantage de valeur ajoutée.
Pour l’eau et l’assainissement par exemple, nous avons pu réaliser avec son appui des travaux d’entretien et de réparation dans le cœur du village et dans des quartiers. Cela correspond à notre volonté d’entretenir ce patrimoine, de garantir la ressource et de le transmettre à nos enfants.
Si l’on ajoute à ces programmes le pluvial, le suivi des bassins, etc., la commune seule ne pourrait évidemment pas le faire.
Et les réglementations évoluent : par exemple, le "plan incendie de forêt" est sorti en 2011 et si nous avions bien des bornes incendie à Saint Jeannet, elles n’étaient plus forcément au standard actuel. La Métropole a permis de tout remettre à niveau et d’aller plus vite dans la mise en sécurité.

- Mais vous n’êtes pas noyé dans un grand "machin" ?

La valeur ajoutée de la Métropole se porte sur l’ensemble du territoire, pas seulement à l’échelle de chaque commune du territoire. Rives droite ou gauche du Var, nous avons besoin d’une réflexion d’ensemble pour nous projeter.
La Métropole se trouve être la bonne échelle.

Levens


Repères
- 4 703 habitants (2017), la population a quasiment doublé en trente ans.
- 1 600 logements sur la commune, dont 80% sont des résidences principales.
- 7 M€ de dépenses d’investissement sur le budget communal 2018.
- 389€ d’impôt par habitant (2017), inférieur aux communes de la même strate.

Antoine Véran

- Vous êtes un élu d’expérience - 25 ans de mandat- comment avez-vous ressenti la création de la Métropole ?

Elle est l’aboutissement d’un long process auquel je n’étais pas très favorable au début. La crainte des maires - et la mienne aussi - reposait notamment sur la gestion du droit des sols. Mais j’ai vite compris que nos communes ne
pouvaient pas continuer à vivre isolées, à créer des services chacune de leur côté sans mutualisation des moyens. Je suis donc devenu un
militant de communauté d’agglomération, puis de la communauté urbaine, puis de la Métropolisation. Sans doute même n’avons nous pas été assez vite...

- Quels sont les avantages de cette mutualisation ?

La mutualisation a amené de grandes compétences aux collectivités petites et moyennes comme la mienne, sur des domaines très
techniques comme la collecte et le traitement des déchets, l’assainissement, l’eau, le pluvial, les transports, la voirie etc. Le transfert des compétences est une bonne chose, y compris pour le SDEG (syndicat de l’électricité et du gaz, ndlr) qui fait encore débat aujourd’hui. Une charte du conseil des maires définie avec la Métropole permet de conserver la maîtrise par le maire sur son territoire communal, après avoir reçu les avis des services de la Métropole. En gardant les structures anciennes, on n’aurait pas fait mieux et certainement moins bien...

- Concrètement, qu’est-ce que la Métropole a apporté à Levens ?

Malgré des subventions de toutes parts, sans la Métropole, ma commune n’aurait sans doute jamais pu réaliser sa station d’épuration à 6 millions d’euros. Autre exemple qui va dans le même sens, pour l’eau, l’usine du canton représente une dizaine de millions d’euros d’investissement.

- Il y a des contraintes ?

C’est une machine lourde. Une personne qui fait le "go between" entre la Métropole et ma mairie pour suivre et faire avancer les dossiers, et je ne parle pas de mon travail et de celui de mes adjoints. On a certes mis un étage supplémentaire, mais il est nécessaire parce qu’au final c’est bien la Métropole qui a les ingénieurs, qui réalise les études, recherche les financements etc. Le citoyen commence a bien comprendre l’utilité de ce nouvel échelon, et le maire reste le patron sa commune.

- Les petites communes ne sont-elles pas noyées dans cette énorme structure ?

Non, mais il faut travailler. Cela demande aux maires beaucoup de présence car il y a des commissions, des groupes de travail, des conseils d’administration etc.

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