Plagistes : nuages à (...)

Plagistes : nuages à l’horizon 2020

Tempête sous les parasols ! Lors de leur convention nationale, tenue ce mercredi à Juan les Pins, les plagistes ont fait savoir tout le mal qu’ils pensent du "décret plage" du 26 mai 2006 dont l’application sera totale en 2020.

Un texte qui modifie la durée des concessions (ramenées à 12 ans maximum contre 30 auparavant) mais, surtout, qui limite les surfaces exploitables sur les plages, qu’elles soient naturelles ou artificielles.
Ces dispositions changent évidemment les règles du jeu économique, du moins pour les plages qui pourront continuer à être exploitées car certaines vont sans doute disparaître.
SOS emplois !

Plutôt habitués à porter des tenues chamarrées, ils n’ont pas hésité à revêtir pour l’occasion des T.-shirts noirs sur lesquels était inscrit "Sauvons nos plages, sauvons nos emplois", le tout sous des banderoles "S.O.S."

Dans ce décret si contesté, les professionnels pointent des contraintes qu’il estiment insurmontables, comme le démontage obligatoire des installations six mois par an.
Le syndicat des plagistes du 06 et l’UIMH (métiers de l’hôtellerie et de la restauration) suivent ce dossier avec attention car dans notre département touristique ce secteur est très important : 200 plages sont sous concession.
Et plus généralement sur la façade méditerranéenne, où de Sète à Menton, près de 2 000 emplois seraient exposés selon les professionnels du secteur.
Michel Chevillon, président de l’UIMH sur le secteur cannois, a expliqué à ses confrères que l’an passé, lors de la même convention, il avait pu discuter avec un certain... Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, qui s’était déclaré intéressé par les remarques des professionnels. Mais, cela ne s’est traduit pour eux par aucune avancée sur le terrain.
Faire confiance aux mairies
Maire d’Antibes Juan-les-Pins, Jean Leonetti, est intervenu pour dire que la durée des concessions doit être étudiée au cas par cas, selon le montant des investissements réalisés, plutôt que par une mesure uniforme qui va pénaliser de nombreuses entreprises. Il s’est aussi déclaré favorable au démontage des installations, mais à la fin de la concession, pas de chaque saison, ce qui est matériellement difficile.
L’UIMH espère obtenir une suspension de l’application du décret, et, convaincre Paris que les solutions doivent venir des mairies qui connaissent parfaitement le terrain.

Christian ESTROSI et Renaud MUSELIER se mobilisent pour les plagistes

Alors que le tourisme représente plus de 5 milliards d’euros de retombées économiques par an dans notre région, avec plus de 30 millions de visiteurs, le Gouvernement sortant est malheureusement resté sourd aux revendications des plagistes de notre littoral.
Les plagistes occupent une place centrale dans l’économie de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec plus de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires par an et près de 10 000 emplois.
Malgré une forte mobilisation des professionnels du secteur et de nombreuses alertes de la part de Christian ESTROSI et Renaud MUSELIER, le Gouvernement sortant a décidé d’appliquer aveuglément le décret Plages adopté en 2006, qui n’était pas satisfaisant.
Vouloir imposer aux plagistes de notre région une application rigoureuse du décret, c’est menacer le secteur économique et l’emploi. Ce sont ainsi plus de 2 000 emplois qui sont en danger.
Christian ESTROSI déplore « un entêtement de la part du Gouvernement sortant, qui ne prend aucunement en considération les spécificités des plages de notre territoire et qui, par une application purement administrative de ce décret, menace gravement une activité économique majeure. La plus part des plagistes sont des indépendants à la tête de TPE-PME, c’est une très mauvaise façon de finir ce quinquennat. Dès la constitution du nouveau Gouvernement, je demanderai donc au nouveau Ministre en charge de ce dossier de bien vouloir faire preuve de pragmatisme en réformant ou en abrogeant ce décret, ce dont je ne doute pas  ».
De son côté, Renaud MUSELIER estime « qu’il est absolument inconcevable que les plagistes de Provence-Alpes-Côte d’Azur continuent à subir l’idéologie d’un Gouvernement sortant qui n’a manifestement pas pris la mesure des dégâts potentiels de l’application de ce décret. Il sera indispensable que les nouveaux responsables gouvernementaux soient plus à l’écoute des territoires, pour que l’attractivité économique de notre littoral soit préservée et les emplois afférents protégés. S’il est indispensable d’encadrer la profession, la réglementation ne saurait se faire au détriment des entrepreneurs. En déplacement dans le Var hier, j’ai renouvelé à nos plagistes mon total soutien et ma pleine solidarité vis-à-vis de leurs revendications légitimes ».

Photo de Une (JMC)

deconnecte