Privatisation de l'aéropo

Privatisation de l’aéroport de Nice : retours suite à la rencontre d’hier avec Emmanuel Macron

Mardi 28 juillet le ministère de l’économie a annoncé que le processus de privatisation de la Société Aéroports de la Côte d’Azur serait lancé en septembre 2015 en association étroite avec les acteurs locaux.

Christian Estrosi se félicite des avancées obtenues suite à l’entretien avec Emmanuel Macron mais reste vigilant

Christian Estrosi souligne des avancées sur le cahier des charges mais réaffirme la demande de création d’un fonds au bénéfice du territoire

Depuis le mois de décembre 2014, Christian Estrosi s’est opposé à la privatisation de l’aéroport de Nice Côte d’Azur, tant qu’elle n’offrait pas des garanties suffisantes pour les habitants du département. La société Aéroport Nice Côte d’Azur est un pilier du développement de notre région. Au delà de l’aéroport de Nice, 2ème aéroport de France, cette société gère d’autres infrastructures telles que Cannes Mandelieu et Saint-Tropez, qui sont aussi des maillons essentiels de l’économie et du tourisme pour tout le territoire.

Lors de la consultation locale du 19 février 2015, organisée par la Ville de Nice, 97,47 % des niçois se sont prononcés pour dire NON à la privatisation.

Suite à l’entretien de ce jour entre Emmanuel Macron, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, et Rudy Salles, Député-Adjoint au Maire et Président de Commission Métropolitaine, en charge du Tourisme et des Relations Internationales, représentant Christian Estrosi, Député-Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, des avancées ont pu être obtenues.

Christian Estrosi :« Nous avons eu enfin des engagements clairs suite aux avancées obtenues par la détermination des parlementaires des alpes maritimes. Je reste néanmoins attentif à la mise en œuvre des propositions avancées par Emmanuel Macron. Celui-ci nous a confirmé que nous participerions fin septembre, à la rédaction du cahier des charges de la vente de l’aéroport ce qui est un point positif.
Il a été sensible quant à nos arguments sur l’ouverture de nouvelles lignes directes et internationales, pour les aéroports régionaux et notamment celui de Nice Côte d’Azur. Nous allons sur ce point lui faire rapidement des propositions.
Les actionnaires publics se verront garantir des droits de vote leur permettant de peser sur les décisions essentielles, voire même d’exercer un droit de veto. Dans ce cadre le Ministre étudiera la possibilité d’adapter, au cas particulier de la société aéroportuaire, la procédure du vote double. Néanmoins, je trouve inadmissible que le Ministre soit revenu sur l’engagement qu’il avait pris suite à ma demande lors de notre dernier entretien du 18 mars dernier, assurant qu’une partie des bénéfices de la vente de la participation de l’Etat dans l’aéroport reviendrait à notre territoire. J’en appelle au Premier ministre afin qu’il s’assure que cet élément soit pris en compte, comme cela nous l’avait été confirmé, dans l’élaboration du contrat de plan Etat-région, et notamment dans les infrastructures de transport (ligne nouvelle ferroviaire, pôle multimodal...) car si les parts de l’Etat peuvent être vendues à ce prix c’est parce les acteurs locaux de l’ensemble du département ont pris des décisions pour que ce territoire soit attractif."

Michel Vauzelle satisfait de la rencontre avec le ministre de l’Économie Emmanuel Macron

Michel Vauzelle, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avait demandé, le 18 juin dernier, à Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, que la Région soit pleinement associée aux réflexions sur la privatisation de l’aéroport de Nice Côte d’Azur.
« Je remercie Emmanuel Macron d’avoir reçu aujourd’hui Bernard Morel, Vice-Président de la Région délégué à l’emploi et au développement économique, ainsi que l’ensemble des actionnaires de la Société des aéroports de la Côte d’Azur. L’aéroport de Nice Côte d’Azur est le plus important de France après ceux de Paris. Il est un outil majeur pour le rayonnement et le développement de l’ensemble du territoire régional. Sa privatisation doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Le ministre nous a entendus en nous invitant à participer au mois de septembre à l’élaboration du cahier des charges, en vue de la sélection des offres qui doit intervenir au printemps 2016 » indique Michel Vauzelle.
« J’avais fait part également à Emmanuel Macron de nos réserves de principe quant à cette ouverture de capital » rappelle Michel Vauzelle. « La loi permettant cette opération a été adoptée. Nous avions besoin de garanties quant aux modalités de cette privatisation afin que les actionnaires publics puissent continuer d’exercer un réel contrôle sur la stratégie de l’aéroport. Le ministre a pleinement partagé notre approche ».
Outre l’aéroport de Nice Côte d’Azur, dont le trafic s’est élevé à 11,7 millions de passagers en 2014, la Société des aéroports de la Côte d’Azur gère également les aéroports de Cannes et de Saint-Tropez. L’Etat, actionnaire à hauteur de 60 %, entend céder ses parts en 2016. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur détient actuellement 5 % du capital de la société gestionnaire.

David Lisnard demande des garanties financières pour les communes ainsi que le maintien de l’activité aéroportuaire internationale

David Lisnard, Maire de Cannes, Président du Comité Régional du Tourisme de la Côte d’Azur a rencontré, ce mardi 28 juillet, le Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, à Paris, accompagné du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, et d’une délégation d’élus azuréens.

Lors de ce rendez-vous, qui portait sur la prochaine privatisation par le gouvernement des Aéroports de la Côte d’Azur (Nice, Cannes-Mandelieu et Saint Tropez) dans le cadre de la loi dite Macron, le maire de Cannes, la Ville de Nice et le Département des Alpes-Maritimes ont demandé que les élus des communes concernées et les actionnaires locaux soient associés à l’élaboration du cahier des charges avec notamment trois préoccupations majeures :

- d’une part, garantir l’autonomie de la plateforme azuréenne par rapport aux aéroports de Paris pour en faire un véritable outil de développement économique et touristique local à la fois qualitatif et quantitatif. Pour David Lisnard, « les aéroports de la Côte d’Azur ne peuvent devenir des équipements de seconde zone, de délestage ou de logistique de la capitale avec des dessertes restreintes ou secondaires. Le Marché est là pour des vols internationaux directs depuis Nice mais le "triumvirat" DGAC-ADP-Air France bloque tout développement de façon scandaleuse » ;

- d’autre part, créer un fond d’investissement avec le produit de la cession des parts de l’Etat afin de financer les projets des communes azuréennes, dont Nice et Cannes qui accueillent des plateformes aéroportuaires. « La valorisation des actions de l’Etat est une conséquence directe des investissements des collectivités pour l’attractivité de la Côte d’Azur. Il paraît normal que ce produit serve désormais au développement du territoire qui en a assuré l’évolution » ;

- enfin, avoir des garanties sur l’identité, les intentions et la solidité à long terme des actionnaires potentiels. Pour le maire de Cannes, « Les collectivités et les partenaires locaux doivent être associés aux décisions stratégiques concernant ces outils essentiels de désenclavement et de développement. Il est essentiel de se prémunir de tout actionnaire qui voudrait obtenir une rentabilité maximale immédiate car elle passerait forcément par une augmentation des redevances aéroportuaires et se ferait au détriment d’une vision d’avenir et structurelle. L’exploitant doit s’inscrire dans les préoccupations de développement de la Côte d’Azur, de la préservation du cadre de vie des habitants et de respect de l’environnement. »

Tous les élus présents et la Chambre de Commerce et d’Industrie ont parlé d’une même voix.

Le Ministre a pris acte de ces attentes des forces vives locales et les parties ont prévu de se revoir en septembre pour tenter de progresser sur ces points.

A SAVOIR
La société ACA, gestionnaire des aéroports de Nice, Cannes-Mandelieu et Saint-Tropez, est détenue à 60 % par l’Etat, qui souhaite vendre la totalité de cette participation. Le reste du capital est partagé entre la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nice-Côte d’Azur (25 %) et les collectivités locales (région PACA, département des Alpes-Maritimes et métropole de Nice, 5 % chacune).
http://societe.nice.aeroport.fr/

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