Unesco : la filière (...)

Unesco : la filière des parfums de Grasse fait partie du patrimoine mondial de l’humanité

L’organisme international a reconnu au terme d’un long processus le savoir-faire de la filière emblématique du Pays de Grasse. Une distinction exceptionnelle !

Avant même l’avènement du parfum et la culture des plantes florales entrant dans leur composition, Grasse se trouvait être une ville de tanneurs depuis le XIIème siècle. Ils étaient encore quatre-vingt à exercer cette profession au moment de la Révolution. Une industrie prospère, rendue possible par les cours d’eau qui traversaient la cité, par des accords commerciaux avec les Républiques de Gênes et de Pise, par la présence des nombreux troupeaux qui montaient en transhumance à la belle saison dans les alpages.
Mais la mode... se démode. Cette activité traditionnelle autour du traitement et du commerce des peaux a périclité. Jusqu’au jour où les gantiers eurent l’idée de parfumer leur production pour la rendre plus attractive. Ils ne pouvaient évidemment pas imaginer que cette "fantaisie" allait influer aussi profondément et durablement la destinée de la ville. Au point qu’aujourd’hui Grasse est le phare incontesté du parfum et des arômes, où toutes les grandes maisons viennent pour s’inspirer, créer et faire rayonner ce luxe à la française dans le monde.

Indiscutable, envié parfois, le savoir-faire grassois n’a pas attendu la reconnaissance de l’Unesco pour obtenir ses lettres de noblesse. De nombreuses grandes maisons de la parfumerie et des nez créateurs réputés au niveau international ont bien sûr contribué à l’éclat et à sa renommée.

Mais en lui attribuant le titre de "patrimoine culturel immatériel", l’organisme international qui se préoccupe des savoir-faire vivants et exceptionnels a ajouté un chapitre prestigieux à la longue histoire de la ville et du parfum.
Piloté par le sénateur Jean-Pierre Leleux, l’association du patrimoine vivant du Pays de Grasse a milité dès 2008 pour la reconnaissance par l’Unesco de cette spécificité unique. Un long parcours pour faire reconnaître la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières végétales, leur transformation en essence et l’art subtil de composer le parfum. Mission accomplie, avec l’inscription obtenue au terme d’un long parcours.

"C’est la plus belle reconnaissance que l’on pouvait espérer. C’est celle du travail de nos anciens, qui ont ouvert la route, qui ont transmis cette passion de la culture, ces savoir-faire autour de la récolte et de la transformation jusqu’au produit fini" se réjouit le président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse Jérôme Viaud. "En termes de retombées, cette inscription a eu un retentissement au niveau international, les médias du monde entier qui s’y sont intéressés ont multiplié articles et interviews. Cela a mis en lumière tout le territoire au moment où l’on redynamise la culture de la plante à parfum".

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU), adopté en décembre, réserve 70 hectares supplémentaires aux cultures des plantes à parfum : jasmin, rose centifolia, tubéreuse, iris...
C’est, dans la plus pure tradition, une nouvelle page qui s’ouvre sur des horizons parfumés et infinis.

Photo de Une : L’alchimie de la transformation commence par l’extraction à partir des plantes à parfum comme la rose centifolia. DR

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