Avec « Housing Matters », réflexions au MIPIM sur le logement abordable
- Par Sébastien Guiné --
- le 18 mars 2024
Pour la deuxième année consécutive, le salon international de l’immobilier a réuni à Cannes, en pré ouverture, de nombreux acteurs pour traiter de l’objectif largement partagé du logement moins cher.
Les difficultés croissantes pour se loger ne concernent évidemment pas que la France. Ce parcours du combattant (quand il est encore possible), beaucoup de nos voisins allemands, espagnols ou encore portugais le vivent également. En partenariat avec l’association Co-Liv, le MIPIM a ainsi proposé un après-midi de conférences et d’échanges, baptisé « Housing Matters », le lundi 11 mars, veille de l’ouverture officielle du salon incontournable de l’immobilier. Étaient présents de nombreux professionnels et des personnalités politiques comme la ministre fédérale du Logement, du Développement urbain et de la Construction de l’Allemagne, Klara Geywitz, le secrétaire général de l’Agenda urbain du ministère espagnol du Logement, Inaqui Carnicero, la maire de Copenhague Sophie Hæstorp Andersen et Michal Mlynar, directeur exécutif adjoint d’ONU-Habitat. L’idée était de mettre en lumière les contraintes communes et de faire connaître les innovations qui vont dans le bon sens. « Nous avons commencé un partenariat avec le MIPIM il y a trois ans alors que le ‘co-living’ (partage d’espaces communs d’habitation) était en train de devenir de plus en plus intéressant pour tous les acteurs de l’immobilier », explique Marta Rocamora Gonzalez, nouvelle présidente de Co-Liv et CEO de Grounded Innovation (GroundInn), basée à Barcelone. « On s’est dit qu’il serait intéressant de créer un événement en ouverture du MIPIM sur les sujets un peu plus innovants comme le co-living mais pas seulement. Cela avait été un beau succès l’année dernière pour le MIPIM Co-Liv Summit. Cette année, nous l’avons appelé ‘Housing Matters’ en raison de la crise qui touche le secteur résidentiel et alors que les opérateurs de co-living sont en train de s’ouvrir à d’autres modèles », poursuit-elle.
« Pour le plus grand nombre »
« L’intention est, de plus en plus, de rassembler les acteurs. Il nous faut tous être conscients du problème (du logement trop cher). Avec la hausse des loyers, comment protéger les habitants locaux ? Nous voyons comment le secteur public commence à régulariser mais il faut aussi aider le secteur privé pour qu’il puisse offrir des solutions plus innovantes, plus rapides ». Face à l’augmentation des loyers, il est important de réfléchir à la possibilité de faire de la location autrement, et le co-living fait partie des propositions sur la table. Devant l’explosion des prix des biens immobiliers, il est indispensable de penser des voies pour devenir propriétaire autrement.
C’est ce que propose la Société des Nouveaux propriétaires, avec son contrat Neoproprio, élaboré avec la grande étude notariale Cheuvreux. Le but est de « rendre la propriété immobilière abordable pour le plus grand nombre », expose Olivier Ramé, le directeur général. Ce nouveau contrat d’habitation « permet d’acheter son logement pour un premier paiement de 50 % de la valeur du logement, puis ensuite de payer un micro-loyer de 1,2 % par an », à verser à un fonds immobilier partenaire. « Vous allez avoir environ 33 % d’économies sur votre coût d’habitation par rapport à une acquisition classique », assure M. Ramé. Le contrat Neoproprio est un bail emphytéotique, qui permet d’être propriétaire pour une durée limitée dans le temps, fixée à 25 ans. Cette durée a été pensée pour correspondre à la durée des crédits immobiliers. « Et on sait très bien que les gens ne restent pas plus de 25 ans dans leur logement. En Ile-de-France, la moyenne de durée d’habitation est plutôt entre huit et douze ans ». « Tout le monde pourra profiter » de Neoproprio mais ce contrat est « dans un premier temps proposé en partenariat avec des promoteurs immobiliers exclusivement sur du logement neuf », précise le directeur général de la Société des Nouveaux propriétaires.