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Bâtiment et Travaux Publics : une météo plutôt maussade pour 2019...

Pour Laure Cardalous, présidente de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics des A-M, le secteur rencontre des difficultés de recrutement : "il n’y a pas assez de personnel formé". Il faut s’enlever de l’esprit que ces métiers sont une voie de garage, ou un non choix, car ils proposent une grande variété de carrières pour des jeunes entreprenants.

Pour redorer son image, la FBTP, avec le concours de la CCI de Nice Côte d’Azur, propose la plateforme www.emploibtp06.com où sont proposés dix-huit types de postes en ligne. Même si le BTP est un secteur créateur d’emplois - 250 CDI cette année dans les Alpes-Maritimes, soit mieux que les deux cents espérés - le travail à temps plein en intérim reste un handicap. Ce statut, mieux rémunéré du fait de la prime de précarité de 10 %, attire 2 500 intérimaires sur les 22 500 salariés de la branche.
La cherté des logements et des problèmes de circulation et des coût qu’ils engendrent sont de réelles et anciennes difficultés pour la construction neuve tandis que l’entretien et la rénovation restent stables et n’ont pas connu le développement espéré.

Travaux publics : le retard s’accumule

Les travaux publics subissent de plein fouet le contexte de baisse structurelle de la commande publique du fait de la situation budgétaire des collectivités locales, les dotations de l’état s’amenuisant au fil du temps. D’ailleurs les pourcentages de travaux réalisés au regard des budgets votés ne cessent de chuter, malgré les travaux du tramway, dans les ports, de voirie et de
canalisations menés dans le même temps.
Dans nombre de communes les conduites d’eau mériteraient d’être changées : "cela ne se voit pas, mais certaines datent des années 20" et "leur défaut d’entretien présente une menace sur la qualité de l’eau, et engendre une perte de 30%".
Dans le même sens les épisodes pluvieux ayant provoqué des dégâts importants, faute d’un entretien régulier, des travaux sont à mener sur les bords de routes, les aqueducs ou les ponts. Ils engendreront à terme des coûts supplémentaires. Selon Laure Cardalous "notre profession est toujours inquiète face au manque de moyens déployés dans l’entretien du patrimoine".

Toujours le problème des marges

Les perspectives 2019 doivent tenir compte d’un environnement économique et social perturbé, et l’entrée dans une année électorale en 2020 n’est traditionnellement guère rassurante. La FBTP déplore une concurrence déloyale toujours plus vive avec le développement des microentreprises dans un domaine où un encadrement strict s’avérerait nécessaire, et le recours à l’abus du recours aux travailleurs détachés qui peut favoriser le non-respect des règles sociales ou fiscales.
S’ajoutent à ce contexte difficile des contraintes réglementaires supplémentaires, ainsi que le déploiement des nouvelles technologies. Leur mise en place est la cause de coûts conséquents, dans un secteur où le prix de la construction "augmente plus vite que le prix de vente".
La maquette numérique apporte de grands bénéfices mais "nécessite une formation de sept jours et le renouvellement d’outils informatiques, le tout aux frais de l’entreprise" explique Patrick Moulard, vice-président, chargé du développement durable et des nouvelles technologies.

Photo de Une : Conférence de presse de Laure Carladous, entourée de Patrick Moulard et Pierre Mario, vice-présidents. (DR ML)

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