La Cour des comptes se penche sur l’avenir des stations de montagne, dont Isola 2000
- Par Sébastien Guiné --
- le 8 février 2024
Dans un rapport public intitulé « Les stations de montagne face au changement climatique », qui vient d’être diffusé, la Cour des comptes s’intéresse au modèle économique du ski français « qui s’essouffle », avec des politiques d’adaptation qui « restent en-deçà des enjeux ».
Elle cible des investissements coûteux comme la production de neige artificielle. « Les projections climatiques montrent que la production de neige ne suffira plus, dans un nombre de croissant de stations, à assurer la pérennité du ski à moyen voire court terme », écrivent les auteurs du rapport. « Face à cette évolution, les stations sont contraintes d’optimiser sans cesse leurs techniques de production. Certaines d’entre elles, comme Ax-Trois-Domaines, Isola 2000 ou Super-Besse, ont choisi de moderniser leurs installations avec des appareils permettant de produire de la neige à des températures plus élevées. Toutefois ces évolutions pourraient entraîner une augmentation des besoins en énergie et des coûts financiers supplémentaires ». Isola 2000 fait partie des stations qui « tout en dégageant un résultat d’exploitation positif, ne sont pas assez rentables pour couvrir leur amortissements », selon la Cour des comptes.
Dans son rapport, elle propose notamment de « faire porter en partie l’effort sur les usagers des remontées mécaniques ». Elle estime qu’à Isola 2000, « l’usager participe faiblement au coût du service qu’il utilise. En l’état actuel du niveau de fréquentation, le prix du forfait journée devrait être porté de 35 € à 60 € la journée pour que celui-ci paie réellement le coût du service », assure-t-elle.
Tout n’est pas noir dans le rapport de l’institution, qui a pour mission de vérifier l’utilisation des fonds publics. Elle souligne ainsi que « plusieurs stations prennent des mesures visant à réduire leur consommation énergétique et limiter leurs atteintes à l’environnement » et que, par exemple, « la modulation des plages d’ouverture du domaine skiable » effectuée à Isola 2000 est une action « contribuant à une gestion rationnalisée des équipements ». Mais pour la Cour, il faut aller plus loin dans l’adaptation.