Le préfet Evence Richard au chevet des agriculteurs
- Par Gilles Carvoyeur --
- le 12 septembre 2022
Le 25 août, Fabienne Joly, présidente de la Chambre d’Agriculture du Var, Evence Richard, préfet du Var, François de Canson, vice-président de la Région, Jean-Pierre Giran, maire de Hyères, et les représentants des filières agricoles (dont Max Bauer, président de la Coordination Rurale), se sont déplacés sur les exploitations agricoles sinistrées dans le bassin hyérois.
Malgré la brièveté des orages de grêle et fortes pluies, survenus les 17 et 18 août dans le Var, l’intensité de ces épisodes a causé des dégâts considérables sur de nombreuses exploitations.
Ainsi, les élus et les représentants agricoles ont visité l’exploitation horticole de plantes en pot « Dynavert », le domaine du Moulin, exploitation arboricole-maraîchère, la pépinière Brocard et l’exploitation horticole de fleurs coupées « Les Gerberas du Palyvestre ».
ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Sur chaque exploitation, la présidente Joly a fait le point sur les dégâts subis et détaillé les mesures à mettre en place pour accompagner les exploitations sinistrées. « Ainsi, dans une vision prospective, une réflexion sera menée pour identifier les propositions permettant de réduire la vulnérabilité des entreprises agricoles varoises face aux événements climatiques », a annoncé la présidente de la Chambre d’Agriculture.
Une réflexion qui correspond aux actions prônées par François de Canson : « La Région, une nouvelle fois, est à côté du monde agricole. Jamais un été n’aura autant mis en exergue le changement environnemental (incendie, tempête de grêle, sécheresse record). A ce titre, les territoires sont impatients de connaître la déclinaison des annonces d’Élisabeth Borne, dans le cadre du fonds vert de 1, 5 milliards d’€, et leur application », a expliqué le maire de La Londe-les-Maures.
Le vice-président de la Région a ajouté : « L’urgence, ce n’est pas de faire des chèques. Les agriculteurs sont des hommes et des femmes courageux. Ils veulent connaître leur avenir. La Région est, et sera toujours, à leurs côtés dans la recherche d’investissement innovant pour s’adapter au changement climatique ».
FORCE DE RESILIENCE
Une démarche qui ne laisse pas insensible Max Bauer, président de la Coordination Rurale.
Il raconte : « Ce qui m’a le plus touché, ce sont ces producteurs de gerbera, atterrés par l’ampleur des dégâts, mais ne voulant pas se résigner. Sous des serres dévastées, avec des vitres encore en suspension, ils faisaient leur cueillette de fleurs, les mettant en tas puisqu’elles étaient impropres à la vente. Une véritable force de résilience ! Ils veulent encore croire en leur métier d’horticulteur. Comment retrouver la motivation quand l’approvisionnement des vitres est très difficile, des prix doublés voir triplés et le manque d’artisan monteur ?
Je peux comprendre les propos de François de Canson : « Aujourd’hui, le climat change, les matériaux changent, donc la Région est là pour trouver des solutions innovantes et accompagner le monde agricole. On n’est pas là pour faire des chèques ». Mais, j’attire l’attention sur une filière en grande difficulté et qui doute fortement. Lors d’une enquête 2019, il y avait moins de 3 000 horticulteurs sur le territoire national, 400 sur l’aire géographique de TPM dont 350 sur le bassin de Hyères ».
CREER DES VOCATIONS
Max Bauer rappelle les enjeux de la filière : « Aujourd’hui, le marché aux fleurs de la SICA, à Hyères, représente 50% de la fleur coupée. De nombreux producteurs ont plus de 55 ans. Il y a urgence à apporter et soutenir le plus grand nombre. Il faut rapidement que nos organismes et stations de recherche trouvent des propositions, économiquement soutenables, durables et fiables pour nos entreprises. La CR tient à rappeler à l’État ses positions.
« Nous avons le devoir d’une attention toute particulière, pour la production horticole afin de permettre la transmission, de créer des vocations et de permettre des installations futures », conclut le président du syndicat agricole.