Exposition « Ors d'Asie »

Exposition « Ors d’Asie » au Musée départemental des Arts asiatiques à Nice

Jusqu’au 25 novembre 2018 se tient l’exposition « Ors d’Asie » au Musée départemental des Arts asiatiques. Qu’il soit monnaie dans l’Afghanistan kouchane, parure de maharajahs indiens, poudre d’or au Japon, en Chine ou en Corée, l’or métamorphose les objets qui incarnent le pouvoir et le faste des cours. Mais c’est sa parfaite pureté et sa capacité à évoquer la lumineuse carnation du Bouddha qui confèrent à l’or une place si particulière en Asie, qu’il s’agisse de rendre hommage à des reliques, de vénérer des statues et objets rituels, ou de consacrer la valeur éternelle des textes saints reproduits en lettres d’or.

Le Musée a souhaité donner à trois artistes contemporains le soin d’introduire cette exposition historique sur les Ors d’Asie. Les robes de Franck Sorbier, la céramique de Hitomi Hosono, l’oeuvre de Yoko Grandsagne témoignent de la place de l’or dans l’inspiration d’artistes contemporains.
L’exposition pose ensuite le cadre des échanges de ce métal rare, détaille les techniques de travail dont il est l’objet et propose d’admirer la magnificence des objets séculiers ou religieux dont il a, de tout temps, favorisé la création.


À travers un florilège de trésors, l’exposition du Musée départemental des Arts asiatiques, en partenariat avec le musée national des arts asiatiques-Guimet, explore ce sujet universel.

L’or inspire les créateurs contemporains

Le musée des Arts asiatiques a souhaité donner à trois artistes contemporains le soin d’introduire cette exposition historique sur les Ors d’Asie. L’or inspire les artistes. Leurs œuvres illustrent le lien puissant, conscient ou inconscient, qui s’établit entre l’Asie et ce métal précieux.
Le couturier Franck Sorbier a conçu sa collection Haute couture Apsaras et statuaires du Musée après une visite au musée Guimet. Inspiré par l’art khmer, il a imaginé des modèles baptisés du nom de temples célèbres. Le drapé souple des tissus et leur matière précieuse, la façon de voiler et dévoiler les corps évoquent la volupté d’un monde peuplé d’apsaras, ces nymphes de la mythologie hindoue chargées de divertir les dieux et les hommes.
La céramiste Hitomi Hosono mêle dans son travail la porcelaine blanche et la lumière de l’or, deux couleurs évoquant traditionnellement l’idée de la pureté et de la vie, au Japon. Les crosses de fougères enchevêtrées autour de son vase, Zenmai, contribuent à l’impression de mouvement et de vie exubérante ; les carrés d’or superposés à l’intérieur apaisent ce mouvement et diffusent une lumière intérieure.
La plasticienne Yoko Grandsagne a créé un mouvement artistique intitulé Rimpa Art, qui reprend les codes de l’École Rimpa traditionnelle, qu’elle traite avec des préoccupations picturales contemporaines. Créée au 16e siècle, cette École a traversé les océans au 19e siècle pour donner naissance au Japonisme et fortement influencer l’Art Nouveau et l’Art Déco en Europe et aux États-Unis.

Un rôle économique faible

L’or demeure rare et circule avec parcimonie en Asie. Le mythique Cipango (Japon) de Marco Polo passait aux yeux des Européens de la Renaissance pour le pays de l’or par excellence.
Or, la réalité du terrain est contrastée. Si les ressources abondent aux frontières de l’Asie, au nord dans le Grand Altaï – Sibérie, Mandchourie – et bien plus à l’ouest dans la chaîne de l’Oural, de nombreuses zones de ce vaste espace asiatique en sont presque dépourvues. L’or abonde en revanche en Inde, dans une moindre part au Tibet et au Japon.
En Asie, l’or ne donne pas sa valeur à la monnaie, même si à l’Ouest, les échanges commerciaux avaient familiarisé les populations avec la monnaie d’or, l’aureus romain. En revanche, dans les pays sous influence de l’empire du milieu, du Vietnam au Japon en passant par la Corée, le monnayage
d’or est une exception et la sapèque de cuivre chinoise domine.

Fastes et pouvoir d’ici-bas

L’or en Asie est souvent associé aux steppes. Des boucles de ceintures en or ont été offertes par les Hans à leur feudataire d’au-delà la Grande muraille. L’or est également employé dans les rites funéraires pour créer des couronnes d’or ou dorées, dispersées dans des tombes de prestige, du Tadjikistan au Japon.
En Asie du Sud-est, la situation diffère. Selon le chroniqueur chinois Zhou Daguan (12e siècle), le souverain khmer était couvert d’or. Des techniques telles que filigrane et grènetis ont fait la réputation des artisans de ces pays et ont perduré jusqu’au 20e siècle. En Inde, l’établissement de la dynastie des Moghols au 16e siècle témoigne, dans le domaine profane, d’un goût intense pour l’or. Le précieux métal, par excellence associé au souverain, se décline sur tous les supports et l’or kundan donne un éclat sans pareil aux joyaux indiens. La céramique est elle aussi un support incomparable pour la création d’objets de prestige. Dès la fin du 7e siècle, on sait poser à froid la feuille d’or sur ce support. En Chine, puis au Japon, s’imposent ensuite des décors à la feuille d’or cuits à feu modéré, sans doute sous l’effet d’un transfert de techniques du monde islamique. La technique de la « peinture à l’or » se développe ensuite en Chine dans les ateliers impériaux de Jingdezhen.
Au Japon, l’usage de l’or pour la décoration fut constant. Dès l’époque de Muromachi (1336-1573), il se déployait à profusion sur les paravents et dans les demeures seigneuriales. L’or symbolisait le soleil, et l’argent la lune, et ces deux matériaux furent utilisés sur tous les supports. A l’époque d’Edo (1603-1868), la montée en force d’une classe citadine riche et éprise de luxe permit le développement de la peinture de l’école Rimpa et de tout un artisanat raffiné du laque aux décors réalisés à la poudre d’or et d’argent.

Un programme sera proposé aux enfants lors de cette exposition :
L’inspecteur Paillette (pour les enfants à partir de 6 ans) et l’inspecteur Pépite (pour les enfants à partir de 10 ans) mèneront l’enquête… Grâce aux indices découverts au fur et à mesure auprès de 7 personnages, le jeune visiteur devra résoudre l’énigme et empêcher un vol de se commettre. Jeu sur papier et tablettes.

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