Police de sécurité du (...)

Police de sécurité du quotidien : la réforme expliquée aux étudiants

Le vouvoiement "que certains policiers avaient peut-être perdu de vue". L’identification du fonctionnaire par un numéro visible sur son uniforme. Les "caméras piéton" en cours de déploiement pour filmer les interventions sur la voie publique et les pré-plaintes en ligne sont quelques-unes des mesures qui ont été prises récemment dans le cadre des relations entre la police et le public.

Car il faut bien reconnaître que ce n’est pas toujours le grand amour entre le citoyen lambda et celui qui porte l’uniforme. L’état de grâce qui a, en tout cas, prévalu après les attentats de Paris a fait long feu.

Une "reconquête républicaine"

Ce sujet a été abordé devant de nombreux étudiants à la faculté de Droit de Nice par le commissaire divisionnaire Marion Viguier, chef d’état major à la Direction départementale de la sécurité publique du 06. Hasard du calendrier, elle est intervenue au lendemain de l’annonce par le ministre de l’Intérieur, chapeautant les forces de police et de gendarmerie, du lancement de la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ). Un nouveau déploiement chargé de partir "à la reconquête républicaine" d’une trentaine de quartiers dans un premier temps et qui doit arriver à Nice en janvier 2019 sur les secteurs des Moulins et de l’Ariane.
"Contrairement à la police de proximité créée sous le gouvernement Jospin, la PSQ est issue d’une réflexion de la base. 70 000 questionnaires remplis par des policiers ont été analysés auxquels sont venus s’ajouter des contributions d’universitaires, d’associations, d’élus" a expliqué la conférencière.
De cette consultation, il est ressorti une volonté pour les policiers et gendarmes de se retrouver sur le terrain, de se recentrer sur les fondamentaux du métier - la protection du public, les enquêtes - de ne plus être noyés sous des procédures pénales lourdes et chronophages.

Objectif : une présence renforcée sur le terrain

Une nouvelle organisation va donc être mise en place. Elle doit aboutir à une présence renforcée dans les quartiers désignés (une soixantaine quand tout le dispositif sera déployé), à davantage de moyens humains et matériels comme la mise à disposition de smartphones et de tablettes avec des applications dédiées qui permettront aux policiers d’avoir accès très rapidement à des fichiers (aujourd’hui, il faut 15 minutes pour ce genre d’opération).
Apparu il y a quelques années, la surveillance vidéo est devenue "indispensable" du point de vue des gardiens de la paix, tant pour la dissuasion que pour l’élucidation d’affaires.
La nouvelle PSQ marque aussi la fin de la "politique du chiffre" lancée sous Nicolas Sarkozy, dont les effets bénéfiques ne se sont pas franchement imposés comme une évidence.

Photo de Une illustration DR

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