Les entreprises, l’université et les collectivités se rapprochent pour développer l’économie

Etablir le contact entre les entreprises, les collectivités territoriales et l’université. Faire en sorte que le courant passe entre ces trois entités pour que, sur le territoire des Alpes-Maritimes et plus largement sur la région, des opportunités de créations d’activités naissent et se développent : tel était l’enjeu de la visite que Thierry Mandon, secrétaire d’État à la Réforme de l’État et à la Simplification, a fait ce mardi à Nice et à Cannes.

Le matin, il a été reçu à l’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD) pour évoquer avec des chefs d’entreprises innovantes comment faciliter le dialogue entre l’université et les startups (voir article ci-dessous). Puis il a visité sur Sophia le pôle universitaire et de recherche dédié aux technologies de l’information et de la communication (STIC) avant de se rendre à Cannes sur le site de Thalès Alenia Space pour une visite des salles blanches d’intégration et présentation des satellites de télécommunications Iridum (US), Koreasat 5A/7 (Corée du Sud), Spacebus NEO et SGDSC (Brésil) et d’assister à la présentation du projet Stratobus.

Dans l’action
Reçu par Christian Estrosi, président de la Métropole et de la région – et ancien ministre de l’industrie – le secrétaire d’Etat a pu nouer un dialogue fructueux avec les différents partenaires rencontrés. Président d’Université Côte d’Azur, Jean-Marc Gambaudo a ainsi parlé d’un « nouveau modèle économique » qui fait que les entreprises high-tech du territoire embauchent localement les hauts potentiels qui ne viennent plus forcément comme autrefois des grandes écoles parisiennes. « Nous voulons être une région avec une autre vocation que touristique et pour cela nous avons besoin d’une université à la hauteur. Il faut que vous nous aidiez à faire tomber les barrières car ici nous ne sommes pas dans la morosité mais dans l’action ».

Les patrons présents - et qui pour certains d’entre eux ont démarré modestement à Sophia Antipolis sur leurs fonds propres avant de devenir leader sur leur secteur – ont témoigné des difficultés rencontrées pour trouver dans le maquis administratif de l’université la bonne per- sonne pour la bonne place. Ils ont expliqué que les PME ont bien compris l’intérêt de travailler avec la recherche publique mais qu’il est ensuite parfois difficile de pouvoir contractualiser pour aller au delà. Des interlocuteurs se sont même inquiétés de voir des étudiants partir aux USA sitôt leurs diplômes en poche, alors qu’ils ont été formés ici, ce qui représente un investissement conséquent.

Thierry Mandon a pu répondre à ces interrogations, reconnaissant que le chantier est vaste mais d’une importance capitale : la recherche conditionne en effet l’économie et les emplois de demain...

VERBATIM

  Thierry Mandon : « Le rapprochement entre les universités et les entreprises a commencé il y a une dizaine d’années. Ces relations sont fécondes, elles doivent être encore améliorées. Il faut ouvrir des pistes de travail sur la formation continue et professionnelle, y compris diplômantes, en relation avec les entreprises. L’université forme de nombreux docteurs, pour eux la recherche publique demeure une voie privilégiée, mais il faut maintenant qu’ils puissent aussi se tourner vers les entreprises. Grâce au dispositif du CIF, prendre un doctorant pendant deux ans ne coûte rien aux PME et c’est une opportunité à saisir pour leur R et D. »

 Christian Estrosi : « Nous avons la volonté de créer en Paca douze opérations d’intérêt régional dont un ici à Nice. Pour faciliter les relations, nous avons créé un guichet unique pour les collectivités et les entreprises. Dans le même esprit, nous avons créé une plateforme unique Région/Pôle Emploi pour la formation et l’apprentissage. Il y a 25000 emplois non pourvus en Paca, cette plate- forme doit contribuer à faciliter le retour vers l’emploi des chômeurs. Enfin, par des regroupements des activités, nous voulons faciliter les installations des entreprises et cela passe par une réduction du prix du foncier ».