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UPE 06 : Les leçons d’économie du professeur Sylvestre

On ne sait pas si "la télévision rend fou" comme l’affirmait le présentateur du journal de 20 heures Bruno Mazure, mais elle a permis à Jean-Marc Sylvestre de s’exprimer devant une audience bien plus large que l’amphi de la faculté de Paris-Dauphine où il enseignait avant sa vie "dans" le petit écran. Et "fou" n’est pas précisément le qualificatif qui vient à l’esprit lorsque l’on écoute ce docteur en science économique passé dans l’univers médiatique.

Du professeur, il a conservé l’aspect didactique, du journaliste celui de transmettre de façon claire et agréable des concepts qui apparaissent souvent brumeux aux profanes.

Transition écologique

Devant les adhérents de l’UPE-06, il s’est livré au théâtre Anthéa à une sorte de cours magistral pour expliquer le monde dans lequel nous vivons et en quoi l’avenir ne saurait être assuré sans les entreprises.
Alors, ici, on ne va pas "refaire le match" de cette intervention, mais se contenter d’un petit résumé de la situation actuelle "un foutoir pas possible entre Brexit, Rouen et gilets jaunes".
- Mondialisation  : "Elle a été un formidable espoir. Lorsque le mur de Berlin est tombé, des hommes d’affaires ont tout de suite imaginé sur la carte l’implantation de fabriques et de services dans l’ex-Allemagne de l’Est pour répondre aux envies de liberté et de consommation des habitants. Mais elle est devenue anxiogène, avec les délocalisations, car en partant s’installer ailleurs, les chefs d’entreprise ont répondu aux lois du marché".
-  Le digital : "Le mariage entre le micro-ordinateur et l’internet est une révolution aussi importante que la machine à vapeur au XIXème siècle ou l’électricité au XXème. Il a permis de partager les connaissances - on sait tout sur tout en permanence - et le pouvoir ne s’exerce plus d’en haut, il est surveillé par les réseaux sociaux. Ceux qui le détiennent doivent en permanence se légitimer".
- Transition écologique  : "Elle permet de compenser. Elle est portée avec raison par les jeunes générations, les 13 - 25 ans. Cette transition ne se fera pas par des interdits du genre "moins de consommation, moins de voyages en avion", mais par des progrès des technologies et des comportements. La croissance a permis de sortir de la misère des millions de personnes, en Chine et en Inde notamment, nous avons gagné 30 ans d’espérance de vie par rapport à la fin de la seconde guerre mondiale".

Des taux négatifs

-  La crise de 2008  : "Nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe. Pour alimenter la machine, les États ont injecté des milliards dans l’économie, les taux ont tellement baissé qu’aujourd’hui ils sont devenus négatifs. Les économistes se demandent comment nous pourrons nous en sortir à long terme, car les liquidités injectées ne financent pas l’investissement des entreprises, qui semble trop risqué aux banques. Des établissements demandent déjà en Italie un intérêt sur les sommes déposées par les épargnants".

Un tableau étonnant, inquiétant aussi, mais ce n’est pas une raison pour se décourager !

Photo de Une : Pour sa conférence, Jean-Marc Sylvestre a retrouvé le tableau noir de l’époque où il était professeur d’économie à Paris-Dauphine. Mais cet accessoire, derrière lui, faisait en fait partie du décor du spectacle de Lorànt Deutsch présenté la veille sur cette même scène d’Anthéa.(DR JMC)

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