Biodéchets alimentaires :

Biodéchets alimentaires : l’expérimentation menée dans la Siagne est exemplaire

La communauté d’agglomération du Pays de Grasse s’est engagée dans le "biodéchet" depuis mai 2018. Une opération ayant valeur de test et permettant aux populations de Pégomas, La Roquette et Auribeau-sur-Siagne de trier leurs déchets alimentaires "à la source".

Cette expérience constitue une première régionale pour les déchets alimentaires qui peuvent ainsi être valorisés en compost et ne plus être jetés en décharge. Elle est vertueuse pour l’environnement et... les usagers puisque la collecte des ordures ménagères revient à 100 euros environ la tonne et le traitement ensuite à 160 euros. Sachant que plus du tiers du poids de la poubelle des ménages est constitué de déchets alimentaires...

Des résultats encourageants

Les trois villages de la Siagne sont donc les premiers à anticiper dans la région Sud-Paca les obligations de la loi dite de "transition énergétique pour la croissance verte" qui entrera en vigueur en 2025. Dans cette vallée de 16 000 habitants, une majorité des 7 000 foyers s’est portée volontaire pour cette opération en utilisant soit un composteur individuel (1 477 distribués) pour les personnes ayant un jardin ou des balcons, soit un "bio seau" de sept litres pour un tri et une collecte dédiés (4 560 distribués), soit un bac de collecte (952 individuels et 426 collectifs).

Moins de camions bennes et donc des économies ! ©J Baesa

Le système sera t-il élargi à d’autres communes de la CAPG ? "L’expérience est intéressante mais nous sommes encore en phase de réflexion. J’attends de savoir si cette opération est probante en termes de coût. Car, bien évidemment, il faut à la fois être vertueux pour l’environnement et ne pas alourdir la taxe des ordures ménagères" précise Jérôme Viaud. Une dizaine de tonnes de déchets alimentaires est collectée chaque mois dans les bacs et l’on peut estimer au même poids la valorisation dans les composteurs individuels. Ce qui permet aussi de faire des économies sur les tournées des camions-benne.
Les résultats, qui peuvent sans doute être encore améliorés, sont encourageants. Les composteurs, bacs et seaux - qui ne doivent pas recevoir de déchets "verts - ont été distribués gratuitement aux foyers.

Alimentaire, mon cher Watson...

"cliiink" : un vrai succès

Depuis juillet 2018, l’application "Cliiink" est entrée en service dans douze communes de la CAPG qui ont été équipées de 130 colonnes de collecte de verre connectées.
"Ce service innovant et bénéfique pour l’environnement est né grâce à la rencontre d’une startup d’Aix qui est venue spécialement s’installer en Pays de Grasse" commente Jérôme Viaud. "Depuis le lancement de Cliiink, nous avons déjà constaté que la collecte du verre a été considérablement améliorée avec ce système qui redonne de la valeur à un produit que l’on jetait trop souvent sans y penser, alors qu’il est recyclable à l’infini".
À chaque dépôt dans les colonnes connectées, les habitants sont récompensés par des points à convertir en cadeaux, bons d’achats, réductions chez des commerçants locaux.
"Le verre récolté a aussi permis en 2018 de verser 7 000 € à la Ligue contre le cancer" se réjouit le président de la CAPG. "Un montant qui devrait être doublé cette année".

Photo de Une : Des "bio seaux" et des composteurs individuels ont été distribués à plus d’un foyer sur deux dans la vallée de la Siagne. Les familles volontaires apprécient l’expérience. (DR ©SULO)

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