H5N1 et la grippe chinois

H5N1 et la grippe chinoise

Le virus de la grippe, c’est comme le furet de la comptine : il court il court, il est passé par ici et repassera par là et vice-versa. Ou peut-être pas. Car le virus est bien plus malin que le furet : vous lui tendez un piège sur sa route, en dépensant une fortune en vaccins, par exemple, et il reste planqué dans son terrier pour se déguiser. Puis il s’enfuit pas une porte dérobée et réapparaît à l’autre bout du monde, totalement méconnaissable. Quand il est repéré, il a déjà laissé quelques portées de petits qui prospèrent comme autrefois la vérole sur le bas-clergé breton. C’est un vrai danger public.

Vous pouvez oublier H1N1 qui terrorisa en son temps la planète. Le dernier modèle vient de faire son apparition. A Hongkong. Il s’appelle H5N1 et a pris d’assaut une citoyenne qui revenait d’un périple en Chine continentale. Cette forme de virus aviaire était déjà connue, mais jusqu’à ce jour, elle ne se transmettait à l’homme que par les oiseaux. Les scientifiques craignent qu’une mutation du virus ne le rende désormais transmissible d’homme à homme. La peur étant mauvaise conseillère, il est assez probable que l’opinion internationale montrera du doigt l’Empire du Milieu. Qui refuse d’installer des salles de bains dans les poulaillers, favorisant ainsi le développement d’épidémies. Il faut reconnaître que la plupart du temps, les éleveurs chinois ne sont pas non plus équipés de salle de bains. Mais ils sont immunisés : il est démontré que l’usage récurrent de la douche expose l’espèce humaine à la maladie. Pour rester en bonne santé, il faudrait donc accepter de sentir mauvais. Quoi qu’il en soit, voilà un nouveau sujet de discorde, alors que la Chine cristallise les rancœurs du moment, pour une responsabilité dans la crise qu’elle ne mérite pas vraiment. On voit d’ici les grands titres des journaux à venir : « la grippe chinoise menace le monde ». Vous l’avez compris : H5N1 pourrait bien être responsable de la chute du dollar, du trou de la Sécu et de la trouille du pékin. Il va falloir se rabattre sur les poulets suisses : ils sont beaucoup plus chers, c’est vrai. Mais ils se brossent les dents régulièrement.

La recette du jour

Menu en gélules

Vous redoutez à juste titre la version 5.1 du virus de la grippe. Renoncez à faire vos courses à Hongkong. Refusez tout net les poulets aux yeux bridés. Adoptez l’hygiène suisse en cuisinant les pâtes de chez Hoffman-La Roche et la purée de chez Novartis. Vous allez vous ruiner, mais la santé n’a pas de prix.

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