L'OTAN adopte l'anaconda

L’OTAN adopte l’anaconda

En dépit des progrès de la globalisation, et des dommages collatéraux qu’elle suscite, nous n’en sommes pas encore parvenus à une totale unification des habitudes quotidiennes ni du mode de pensée. Voyez par exemple la stratégie militaire : à en croire les observateurs patentés, ce n’est pas dans le dessein de déclencher une nouvelle guerre contre son voisin que la Corée du Nord lui a balancé quelques bombes sur le coin du nez. C’est pour exister. Car personne ne se préoccupe vraiment d’un pays dont le dirigeant s’apprête à placer son fiston aux commandes, à un âge où bien d’autres n’ont pas encore achevé leurs études. Le problème serait là : les Etats-Unis ont mis le dossier coréen en bas de la pile, au-dessous de ceux de l’Iran, de l’Irak et de l’Afghanistan. Irrévérencieux.

Alors qu’en Afghanistan, une coalition menée par l’Oncle Sam déploie un arsenal militaire terrifique pour pacifier le pays. Sans cela, on s’en doute, les talibans eussent semé la désolation, par leurs raids assassins où ils déboulent sur leurs ânes de combat, armés de cimeterres acérés. Effrayant. N’ayant pu en venir à bout par un pilonnage intensif du territoire, la coalition a décidé une nouvelle stratégie, récemment dévoilée par le commandant en chef Petraeus : celle de l’anaconda. L’anaconda ? Mais oui, ce serpent baraqué qui fait flipper les mouflets dans les films de Walt Disney. Sa méthode repose sur deux piliers : la dissimulation et la patience. Il se planque dans les marais en laissant affleurer sa tête, comme un périscope, et il attend qu’une grosse proie passe à proximité avant de l’avaler. Il aime bien le mouton, la tortue, le caïman et… l’anaconda. Bien sûr que sa technique de chasse est aléatoire : il ne faut pas compter sur des repas à heure fixe. Mais l’anaconda dispose d’une faculté remarquable : il peut attendre deux ans le service du déjeuner. On ne voudrait pas critiquer, mais la stratégie du généralissime de l’OTAN paraît bien ambitieuse. Car les Américains ignorent la patience, méprisent la discrétion et passent leur temps à bouffer. Ce n’est pas gagné.

La recette du jour

Régime anaconda

Vous avez essayé sans succès toutes sortes de régimes pour vaincre votre surcharge pondérale. Adoptez celui de l’anaconda. Enterrez-vous jusqu’aux yeux dans votre potager et attendez patiemment qu’un chou frisé passe à proximité. Si l’attente est trop longue, bouffez le jardinier.

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