Les plus gros secrets

Les plus gros secrets sont officiels

Des commentateurs avisés ont relevé que le phénomène WikiLeaks introduisait une « révolution » dans le processus d’information. Bon. Ce doit être alors la révolution selon Madame Lagarde, celle qui fait 360°. Et qui permet ainsi de revenir au point de départ. Grâce à WikiLeaks, il est maintenant honorable pour la presse d’exploiter un feuilleton de potins nauséeux. En l’espèce, celui de l’arrière-cuisine « diplomatique » américaine. Aujourd’hui, il s’agit des manœuvres yankees pour empêcher un scientifique Iranien d’accéder à la présidence s’un sous-groupe du GIEC – le machin climatique de l’ONU qui agite sa gousse d’ail face au réchauffement satanique. Et pourquoi un tel activisme ? Pour éviter de contribuer au paiement des frais de déplacement dudit scientifique, ressortissant d’un pays ennemi de l’Oncle Sam. C’est ça la stratégie géopolitique, coco. On devrait en faire un jeu de société : le public doté d’un QI d’huitre pourrait y triompher.

Puisqu’il est question d’argent, évoquons celui du FMI. Lequel vient d’annoncer avoir achevé la cession d’une partie de son stock d’or (soit environ 400 tonnes), un programme qui a débuté au printemps 2008. Ce n’est pas WikiLeaks qui nous l’apprend : bien que sulfureuse, l’information est parfaitement officielle et ne suscite aucun commentaire courroucé. Pourquoi vendre l’or ? Souvenez-vous des arguments avancés en son temps : depuis que les pays émergents ont émergé, le FMI n’a plus assez de candidats à l’emprunt. Et donc plus assez de revenus d’intérêts pour faire tourner sa coûteuse boutique. En vendant de l’or (qui depuis n’a cessé de monter, selon quoi le premier conseilleur de la planète est bien mal conseillé), le Fonds a investi dans « des actifs financiers sûrs, principalement des obligations d’Etat », qui lui « assurent des revenus réguliers ». Et dans quelles obligations d’Etat, s’il vous plaît ? Sans avoir vérifié, on veut bien parier qu’il s’agit principalement de titres américains – les plus sûrs du monde, comme chacun sait. Le FMI respecte ainsi sa mission statutaire : secourir les pays les plus démunis. Sauf qu’il pourrait regretter bientôt d’avoir échangé son métal jaune contre du papier vert.

La recette du jour

Banquet en cavalerie yankee

Vous dirigez un conglomérat multinational et vous êtes quand même dans le besoin. Suivez l’augmentation de capital des banques que vous contrôlez. Puis forcez-les à vous prêter dix fois le montant que vous leur avez apporté. D’accord, c’est de la cavalerie risquée. Mais si les banques coulent en premier, vous vous serez gavé à moindres frais.

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