Vers l'envolée de l'argent

Vers l’envolée de l’argent ?

Voilà longtemps que les analystes ont repéré, sur le marché des matières premières de New York, le Comex, des opérations « atypiques » émanant de banques. Et tout particulièrement de JP Morgan, soupçonnée d’intervenir sur les métaux précieux comme sous-marin de… la Banque centrale américaine. C’est que pour n’importe quelle banque centrale, l’envolée des métaux est un très mauvais signal pour la crédibilité de la monnaie. Notamment pour le dollar, qui fut en son temps lié à l’or par les accords de Bretton Woods. Lorsque la « relique barbare » retrouve sa fonction de refuge monétaire, son cours jette une lumière crue sur la dépréciation continue des devises fiduciaires : 35 dollars suffisaient à l’achat d’une once d’or en 1944 ; il en faut aujourd’hui presque 40 fois plus. Pour garantir la convertibilité originelle du billet vert, tous les stocks d’or de la Terre ne suffiraient pas. Et la question est d’autant plus épineuse que d’aucuns accusent la FED d’afficher à son bilan des quantités de métal qu’elle ne possèderait plus…

Le marché a donc enregistré, sur les trois années écoulées, des ventes massives sur le marché à terme du Comex, qui ont par moments fait brutalement reculer le cours de l’or et celui… de l’argent-métal. Comme pour signifier que la hausse était purement spéculative et promise à se dégonfler. Seulement voilà : il y a de plus en plus d’acheteurs à terme qui demandent la livraison de leurs contrats. Et dans ce cas, les vendeurs à découvert doivent trouver dare-dare la marchandise sur le comptant. Ce qui tire les prix à la hausse, bien entendu. Il semblerait qu’une telle situation soit en train de couver sur l’argent-métal, où JP Morgan porte d’énormes positions de vente « short » (à découvert), alors que des masses de capitaux asiatiques se sont mis à l’achat et réclament livraison. Il pourrait ainsi se produire un méchant « corner » comme celui que provoquèrent jadis les frères Hunt. Car durant la longue période du bimétallisme monétaire, il fallait en moyenne 15 onces d’argent pour une once d’or. Le ratio est à ce jour à 70 : avec la nouvelle accélération de la planche à billets américaine, qui constitue un encouragement à la hausse de l’or, le rattrapage des moyennes historiques pourrait bien se mettre en route. Et propulser l’argent-métal au firmament. Le marché est apparemment coiffé sur le seuil de 25 dollars l’once : si le cours dépasse ce niveau, ce pourrait être le signal de l’envol. Accrochez vos ceintures.

La recette du jour

Dîner d’apparat

Les temps sont durs et les réceptions coûteuses. Ne négligez pas pour autant vos amis. Congédiez vos marmitons et barricadez votre cuisine. Il vous suffit de dresser une table d’apparat : la seule vue de l’argenterie rassasiera vos convives et celle d’une aiguière en or apaisera leur soif. Engagez tout de même un service d’ordre pour éviter le pillage de vos couverts.

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