Canicule guerrière

Canicule guerrière

Pendant que vous êtes tout occupé à vous dorer la pilule, il y a des chercheurs qui continuent de bosser au frais, eux. Deux Américains viennent de publier une étude qui va passionner les estivants du monde entier. Il y aurait des corrélations « évidentes » entre le climat et l’activité humaine, figurez-vous. Si, si. Ce qui est certain, c’est que l’accroissement des températures favorise la délivrance de budgets de recherche dans tous les départements universitaires américains, même ceux qui ignorent tout des questions climatiques. Grâce à quoi est-il maintenant démontré que la canicule est directement responsable de l’augmentation des conflits. On savait déjà que les grosses chaleurs sont souvent suivies d’orages, que les Anciens imputaient à la colère des dieux. On sait désormais, de façon scientifique et dûment équationnée, que le fournaise attise l’agressivité de l’espèce. Ce qui, évidemment, multiplie les sources de conflit. Vous avez donc compris la conclusion implicite de l’étude : pour éviter que notre espèce ne s’abîme dans des guerres apocalyptiques, il convient derechef d’étrangler la production de CO2. CQFD.

Convenons toutefois que les touffeurs estivales se conjuguent cette année avec des comportements belliqueux. La presse anglaise prétend nous apprendre que la banque HSBC veut sacquer de ses livres toutes les représentations diplomatiques – déclarées peu rentables et sources d’embrouilles. Mais cela n’a aucun rapport avec la fermeture en série d’ambassades dans les pays chauds. De fait, voilà plusieurs années déjà que les banques titillent les Etats à propos de ces comptes, histoire de démontrer aux gouvernements qu’elles leur sont bien utiles pour irriguer en secret leurs opérations illégales. Afin de calmer leurs velléités de réglementation. En revanche, on note une montée inquiétante des tensions entre l’Espagne et la Grande-Bretagne, à propos de leur principal sujet de discorde : Gibraltar. Sous son statut de zone franche, le Rocher constitue une plateforme bien utile aux Britanniques, car non soumise à l’Union douanière (bien qu’appartenant à l’UE). Et voilà que Gibraltar s’est mis en tête de créer des récifs artificiels, en coulant au large des blocs de béton destinés à créer une zone plus favorable à la pêche. Et ainsi attirer dans sa piscine franche les poissons qui évoluent dans les eaux espagnoles. Madrid a manifesté sa fureur. Et menacé d’imposer un péage à ses voisins, ainsi que d’interdire le survol de son territoire aux avions se rendant à Gibraltar. Outre les contrôles fiscaux tatillons qui sont infligés aux Gibraltariens qui possèdent des biens en Espagne. Selon quoi leur même appartenance à l’UE, gage d’une paix éternelle, n’a pas empêché Britanniques et Espagnols de raviver une querelle sous la cendre depuis 1704. On croise les doigts pour que le différend s’apaise avant que l’hiver ne vienne spontanément rafraîchir les esprits.

La recette du jour

Réchauffement et éducation

Vous vous demandez pourquoi vos jeunes ados sont plus insupportables que d’ordinaire pendant ces vacances. Ne cherchez plus : la faute revient à la canicule. Immergez-les dans la piscine emplie de glaçons et mettez-les à sécher au frigo. Si cela ne suffit pas, menacez-les de les envoyer dans une université américaine. Ça devrait les calmer.

deconnecte