Ecole : le bagne

Ecole : le bagne

Vous n’avez pas fini d’entendre parler du dernier rapport de l’Ocde sur l’éducation, qui a été rendu public hier. C’est une mine d’informations dont les commentateurs vont pouvoir tirer matière à alimenter leurs marottes, et à entretenir les crispations sur la réforme des rythmes scolaires. Il apparaît en effet que notre pays tyrannise ses enfants, en leur infligeant un véritable régime pénitentiaire. Notamment à l’école primaire, où ils subissent un agenda infernal, concentré sur une courte période de l’année. En outre, l’emploi du temps des moufflets français consacre une part importante à l’apprentissage de la langue maternelle et aux mathématiques. Pourtant, nos jeunes massacrent durablement l’orthographe et la grammaire, et ne réussissent une opération simple qu’à l’aide d’une machine à calculer. Les instits pourront toujours arguer que l’Education nationale en a pour son argent : ils figurent parmi les plus mal payés de l’Ocde, et leurs salaires sont nettement plus faibles que ceux de leurs collègues du secondaire, où les résultats ne sont guère plus brillants. Bref, nos enfants travaillent plus pour apprendre moins. Bonjour la compétitivité.

On s’en doute, l’éducation favorise la carrière individuelle : les polytechniciens sont moins exposés au chômage que les sauvageons qui sèchent les cours. Le niveau d’instruction améliore également la santé : moins d’obésité et moins de fumeurs chez les diplômés. Et l’enseignement supérieur favorise l’intérêt pour la politique : ce pourquoi, sans doute, il y a si peu de tourneurs-fraiseurs à la Chambre des députés. Ainsi, la durée des études allonge considérablement l’espérance de vie. A tout le moins chez les hommes : le bachelier tchèque gagne près de 12 ans sur le non-diplômé. En revanche, le bac ne rapporte qu’à peine 3 ans de bonus aux Portugais, ce qui les incite à migrer en Andorre – le champion du monde de la longévité (bien que le tabac y soit très bon marché). Mais l’information la plus saisissante concerne la population féminine. Figurez-vous que le niveau d’instruction n’a qu’une influence marginale sur sa longévité. On serait tenté d’en déduire que les femmes ne savent pas exploiter leurs connaissances pour vivre plus longtemps. Mais ce serait une erreur. En réalité, elles ont une disposition innée pour survivre outrageusement à leurs maris. Il est temps de revoir la loi sur l’égalité des sexes.

La recette du jour

Elixir de longue vie

Vous êtes soucieux d’améliorer votre longévité, afin de profiter le plus longtemps possible de pensions de retraite rikiki. Le meilleur moyen consiste à accumuler les diplômes, sauf si vous êtes Portugais. Et si vous êtes un homme, mieux vaut tout de suite changer de sexe : la loi ne vous obligera plus à divorcer de votre épouse. Cool.

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