L'abeille dinky toy

L’abeille dinky toy

Que se passerait-il si les abeilles disparaissaient ? Bon, il faudrait se passer de miel, dont la production mondiale est légèrement supérieure à 1 million de tonnes : le manque serait aisément comblé par le sucre de canne et de betterave. Mais les abeilles font un boulot considérable, et au noir. Un travail qui n’est pas comptabilisé dans le PIB, faute de déclaration ad hoc à l’Urssaf : elles assurent la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs. Sans elles, pas de fruits ni de graines. Plus question de boulotter cinq fruits et légumes par jour, sauf à prix d’or : il faudrait alors se rabattre sur la pollinisation artificielle, dans des serres-laboratoires qui contribueraient, elles, à gonfler les chiffres de la production nationale. Tout comme la fabrication d’herbicides et autres pesticides, qui déciment les colonies d’abeilles aussi efficacement que l’arrosage au napalm. C’est une question de priorités : la croissance étant bien plus désirable que la biodiversité ou la sauvegarde de l’environnement, mieux vaut détruire ce qui est gratuit et le remplacer par des substituts moins efficaces, certes, mais grassement tarifés. Car toute destruction porte l’espérance d’une future valeur ajoutée, à mettre au coffre du PIB : c’est ça l’économie, coco.

Puisque les abeilles sont promises au génocide, grâce à la contribution efficace de l’agriculture moderne et l’importation de prédateurs redoutables, la technologie peut entrer en scène. Et une nouvelle génération de pollinisateurs va les remplacer : des mini-drones dressés à repérer leur champ de bataille et à transporter le pollen au bon endroit. Jusqu’à ce jour, les ruches apportaient un petit revenu à leurs exploitants. A l’avenir, elles leur coûteront un bras, sans pour autant produire du miel. Mais heureusement, nous disposerons des glucides provenant d’une nouvelle abeille des courts – des courts de tennis, s’entend. La belle Maria Sharapova, qui fait déjà son beurre dans les escarpins et la fouffe, entend désormais se sucrer dans la confiserie hors de prix. Heureusement pour elle, on est respectueux des idoles à Roland Garros : personne ne l’a encore appelée Maya Sharapova…

La recette du jour

Destruction créatrice schumpétérienne

Vous cherchez désespérément un nouveau secteur d’activité où exploiter votre génie du business. Ce n’est pas facile : toutes les places sont prises. Répertoriez ce que la nature nous offre gratuitement et employez-vous à le dézinguer : vous pourrez alors bricoler un substitut payant. Sinon, entraînez-vous au tennis avec Sharapova : ça peut rapporter bonbon.

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