La chèvre, antidote (...)

La chèvre, antidote de la crise

Qui a dit que les Américains sont totalement insensibles aux préoccupations écologiques ? Certes, reconnaissons que le président Obama ne compte pas de Verts patentés dans son gouvernement, ce qui ne semble pas vraiment émouvoir l’opinion yankee. Pour autant, les jeunes générations se montrent sensibles aux préoccupations environnementales. Tel ce collégien de Pittsburgh, qui deviendra sans doute Secrétaire au Trésor un jour prochain : il s’est ému de la quantité phénoménale de papier et d’encre d’imprimerie que boulotte l’administration fédérale. Et au lieu de s’adonner aux jeux badins de son âge, il a calculé que la Maison-Blanche économiserait des centaines de millions de dollars par an, avec l’usage exclusif de la police Garamond dans sa paperasse. Eh oui : figurez-vous que cette casse inventée par le Français Claude Garamont, au XVIème siècle, se révèle la plus économique. En plus d’être très flatteuse sur le plan esthétique. Il s’avère toutefois, selon une étude de Princeton, que le lecteur mémorise mieux un message quand les polices de caractères sont moches. Voilà sans doute ce qui explique que l’espèce humaine ne retient strictement rien de ses expériences passées, et reproduit avec constance les mêmes erreurs que ses prédécesseurs.

Au contraire, les animaux semblent exploiter avec bonheur les ressources de leur mémoire, et pas seulement les éléphants. Voyez les chèvres, par exemple, emblématiques de l’écologie à la française, à cause de leur frugalité, de leurs pélardons et de leur caractère aussi grincheux que celui d’un ministre écolo. En plus de leurs dispositions naturelles pour grimper aux arbres, les chèvres font preuve d’une intelligence surprenante. Elles sont capables de développer des stratégies complexes pour parvenir à leurs fins et, mieux encore, de s’en souvenir longtemps. Mais elles n’apprennent rien de leurs congénères, faisant exclusivement confiance à leur propre jugement. Futées, les biquettes. Grâce à quoi, selon les chercheurs, elles sont « capables de s’adapter à des environnements difficiles ». Voilà pourquoi on serait reconnaissant au nouveau Premier ministre d’intégrer quelques chèvres au Gouvernement.

La recette du jour

Remaniement domestique

La crise est en train de vous dépouiller de vos ressources habituelles. Il vous faut réagir. Entourez-vous de quelques chèvres et copiez leur façon de s’adapter à un environnement difficile. Si vous supportez mal les privations, postulez plutôt à un portefeuille ministériel. L’ambiance est pourrie, mais la table n’est pas « dégueulasse ».

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