Le TNN s'installe dans le

Le TNN s’installe dans le plus ancien bâtiment du Vieux-Nice

La salle des Franciscains a été inaugurée 7 avril par le maire de Nice Christian Estrosi, et par la directrice du TNN, Muriel Mayette-Holtz. Tout est prêt pour la première représentation, le 26 avril.

Le lieu ne peut laisser personne indifférent. Pas même ceux qui souhaitaient conserver l’ancien bâtiment du Théâtre national de Nice (TNN), qui sera détruit pour permettre un prolongement de la promenade du Paillon.
La salle des Franciscains a fait l’objet de travaux minutieux mais également de grande ampleur pour se présenter telle qu’elle est aujourd’hui. Un film de quelques minutes projeté au cours de l’inauguration a retracé l’histoire du bâtiment : une Église et un couvent, édifiés en 1251 et qui ont fait l’objet de plusieurs transformations jusqu’à la Révolution française, puis des entrepôts et un espace de stockage pour les poubelles du Vieux-Nice, à partir de 1976, avec également un cinéma au premier étage, le Capitole, et même une petite boîte de nuit au rez-de-chaussée, le Panthera. Jusqu’à ce que Christian Estrosi ne décide d’en faire un lieu de culture. Avec dans un premier temps, des travaux archéologiques, à partir de 2012, puis des travaux de déconstruction et de destruction avant la reconstruction.

"Locaux délabrés"

"Je vais vous dire ce qui manque essentiellement à ce film : une chose qui nous a marqués, tous ceux qui sont entrés ici pour la première fois, quand on a parcouru ces locaux délabrés, crasseux, abandonnés", a-t-il confié lors de l’inauguration. "Ce qui manque, c’est l’odeur, une odeur insupportable faite de vapeurs de déchets, de moisissure, d’urine et de rat crevé. Parce que c’était ça l’odeur qui imprégnait l’air et les murs, ici, l’odeur du mépris et de la négligence bi-séculaires pour ce lieu pourtant si beau et si fort. (…) On ne s’est pas contentés de passer un coup de Kärcher sur les pierres et un coup d’enduit sur les murs. On a conduit ici, de fond en comble, en huit mois à peine, un chantier unique à Nice depuis bien longtemps, à cette échelle et pour notre patrimoine".
Muriel Mayette-Holtz a, elle aussi, eu des mots forts au sujet de ce nouvel écrin pour la culture à Nice, en plein cœur du centre historique : "Il faut d’abord la regarder en silence cette beauté, il faut s’y laisser envoûter, l’admirer, en profiter et puis la faire vibrer (…). Et il faut remercier que cela existe, que ce soit possible, remercier Monsieur le Maire qui en a eu l’intuition, la volonté et l’ambition".
La salle, entièrement modulable, peut accueillir jusqu’à 300 personnes, assises, ou près de 600, debout.

"Que l’esprit renaisse"

Christian Estrosi et Muriel Mayette-Holtz, un maire et une directrice de théâtre comblés. ©Ville de Nice

Quelle que soit la configuration choisie, les spectateurs auront une vue imprenable sur la scène. Et l’acoustique est incroyable. En plus de la salle de spectacles, les Franciscains abritent un lieu d’accueil pour le public au rez-de-chaussée de l’Aigle d’Or, un espace de bureaux au 1er et au 2e étage, une grande salle de répétition au 3e étage (avec également des activités culturelles comme des cours de théâtre) et des logements pour artistes au dernier étage. La salle des Franciscains sera l’un des trois lieux où le TNN s’exprimera dans les prochains mois. Suivront la Cuisine, dans quelques semaines, puis la salle d’Iconic en fin d’année. En attendant le
futur Palais des Arts et la Culture, prévu pour 2026 dans l’actuel Palais des Expositions. Établir un théâtre dans l’ancienne église des Franciscains, "c’est manifester à ce lieu un respect comme personne ne lui en a plus manifesté depuis deux siècles, car ce qui compte, entre ces murs, c’est que l’esprit renaisse et y demeure, qu’il soit fait de foi ou de culture", a ajouté Christian Estrosi.
La première représentation aura lieu le 26 avril : Le Sourire de Darwin, un spectacle de et avec la comédienne, metteuse en scène et réalisatrice italo-américaine Isabella Rossellini, et mis en scène par Muriel Mayette-Holtz.
"Le Sourire de Darwin est une performance de l’actrice Isabelle Rossellini sur les signes naturels que nous partageons avec les animaux depuis la nuit des temps", écrit la directrice du TNN dans un dossier consacré au spectacle. "Notre langage corporel exprime nos sentiments au-delà des mots et Isabella joue pour notre plus grand plaisir avec ces codes, tout en nous enseignant la grande leçon de Darwin".

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Photo de Une DR Ville de Nice

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