Emploi : presqu'un (...)

Emploi : presqu’un million de chômeurs de différence entre Pôle Emploi et l’Insee...

Les méthodes de calcul sont différentes entre ces deux services. Mais plutôt que les résultats bruts, il faut considérer l’évolution de la courbe pour analyser la situation. Décryptage.

Discours autour de la méthode

Fléau de masse, le chômage s’est invité dans la société française depuis le milieu des années 70, après le premier choc pétrolier qui a déstabilisé les économies occidentales. Le cap de un, puis deux et enfin trois millions de personnes sans emploi a été franchi, sans que l’on sache exactement aujourd’hui combien sont réellement sans travail. En cause : les méthodes de calcul.

Pas de "bidonnage"

Si, comme le bikini, les statistiques cachent l’essentiel, Pôle Emploi et l’Insee affichent chaque mois des résultats divergents. Ainsi, pour septembre, il y avait entre ces deux services une différence de... 830 000 chômeurs !
Pourtant, il n’y a pas de "bidonnage", seulement des baromètres qui n’enregistrent pas les variations de la même façon.

Quelle définition ?

Première raison de la différence : la définition même de chômeur.
- Pour Pôle Emploi, les catégories A sont des personnes qui sont
effectivement en recherche et sans emploi.
- L’Insee, quant à elle, retient les critères du Bureau International du Travail (BIT) pour définir les chômeurs : soit les personnes qui n’ont pas travaillé pendant une semaine de référence, qui ont recherché activement dans le mois écoulé, qui sont disponibles dans les 15 jours pour une embauche.

Politiquement sensible

Depuis des années, il y a donc une vraie "bagarre" politique autour du nombre des chômeurs. Différents gouvernements ont modifié les normes de calcul pour tenter de disposer d’un thermomètre fiable et indiscutable.
Peine perdue, majorités et oppositions successives se prêtant des intentions pour exploiter les courbes en leur faveur.

Tendance à la baisse...

Davantage que le chiffre précis de chômeurs, difficile à quantifier,
c’est l’évolution de leur nombre au fil du temps qui est significative et permet de sentir les évolutions à la hausse ou à la baisse.
Mais alors que Pôle Emploi publie des résultats mensuels, abondamment commentés dans la presse, l’Insee ne communique, elle, que tous les trimestres. Les deux sont en tout cas d’accord : depuis janvier 2017, le chômage est en légère baisse dans notre pays.

Normes internationales

Pour comparer la situation d’un pays à un autre, les experts utilisent davantage l’Insee qui s’est calée sur les standards internationaux. La courbe de cet institut permet de comparer la France à ses voisins sur les mêmes bases.

Sortis des radars

Pourtant, les chiffres de l’Insee sont tributaires... des inscriptions des chômeurs à Pôle Emploi et de la façon dont cet organisme gère ses "stocks".
Rien n’est simple donc, surtout depuis la crise de 2008, qui en a "remis une couche" avec une croissance économique atone et un marché de l’emploi "plat". En juillet, il y avait 3 483 000 chômeurs pour Pôle Emploi et 2 651 000 pour l’Insee. Sans parler des gens en fin de droits qui sont sortis des radars en ayant abandonné toute idée de retrouver un poste.

En souffrance

Quelques raisons d’espérer tout de même avec une reprise de l’activité économie réelle tant en France que chez nos partenaires.
Le taux de chômage est repassé sous la barre des 10% de la population active pour l’Insee, ce qui est structurellement élevé et cache des "niches" encore très sensibles comme les jeunes et les seniors, plus mal lotis que la moyenne.

Photo de Une : JMC

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