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Énergie : ambitieux, le nouveau plan solaire devra aussi convaincre les particuliers

Produire et auto-consommer de l’électricité solaire est l’un des objectif du ministère de la transition écologique. Une évidence, mais...

Les enjeux

La loi de transition énergétique pour la croissance verte vise les 32% d’électricité renouvelable en 2030. Tenir l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire ne pourra être réalisé que si nous réussissons à organiser une filière de production d’énergies "douces". Le ministère de la transition écologique et solidaire vient de lancer un plan solaire.

Le bon moment ?

Alors que la France est un pays "ensoleillé", elle n’a encore que peu développé la production d’énergie solaire. Elle est très en retard par rapport à l’Allemagne, l’Autriche ou la Belgique, qui sont pourtant de ce point de vue moins favorisés. Avec l’évolution des techniques, le coût de production d’électricité solaire est de 55 €/MWh, soit le même niveau que le prix du marché des autres sources d’énergie. Le moment est donc a priori favorable.

Aides d’État

Le gouvernement a augmenté de 66% le volume des appels d’offres solaires fin 2017 et apporte un soutien public de 3 milliards d’euros par an pour le secteur. Il s’agit d’accélérer les projets avec des partenaires comme EDF, ENGIE, Total et d’autres groupes qui veulent s’implanter et sont capables par leurs moyens financiers et techniques de réaliser de grandes opérations pour une production "industrielle" d’électricité solaire.

Auto-production/consommation

Le plan vise aussi à promouvoir l’auto-consommation (les particuliers consommant l’énergie qu’ils produisent).
Il faudra faire preuve de pédagogie, les expériences menées jusque là n’ayant pas forcément été probantes. Les installations seront facilitées sur les bâtiments publics, les toitures des grandes surfaces et même les monuments historiques avec des tuiles "capteur" adaptées.

TVA réduite, réduction d’impôts

Les particuliers peuvent bénéficier de la TVA à 10 % pour l’achat du matériel et son installation.
Conditions : le logement doit être achevé depuis plus de deux ans et la puissance nominale de l’installation solaire d’un maximum de 3 kW. Ils peuvent aussi profiter du crédit d’impôt transition énergétique de 30 % pour l’installation d’équipements solaires thermiques de production d’eau chaude ou pour le chauffage, et d’une à TVA à 5,5 % sur ces équipements.

Hydroélectricité : une histoire ancienne

Les Alpes-Maritimes ont été équipées très tôt, dès la fin du XIXème siècle, par des usines hydroélectriques dans le moyen et le haut pays, comme celle de Saint Martin-Vésubie construite dès 1893. La plupart sont encore en fonctionnement. Après la seconde guerre, de nouvelles usines furent réalisées comme celles de la Courbaisse (1951), Valabres (1957), Belvédère et Roquebillière (1969). Plusieurs micro-centrales ont depuis complété ce réseau. Mais il n’existe plus dans les A-M de site pour accueillir de nouvelles installations.

L’éolien en panne

Alors que nous sommes une région ventée, cette énergie se caractérise dans le 06 par… une absence totale de grandes éoliennes. Un important projet avait été programmé sur Valderoure au début des années 2010, mais il a rencontré une opposition qui a conduit EDF à renoncer.
Les contraintes administratives demeurent fortes dans une région émaillée de parcs naturels, de paysages remarquables et de zones fortement peuplées.

Une filière à inventer

Changements d’habitudes, difficultés techniques et administratives, opposition de groupes de pression : le chemin vers le "mix énergétique" est semé d’embûches mais il faudra dépasser les difficultés pour produire l’électricité dont les besoins ne cessent d’augmenter. Il y a une filière économique "vertueuse" à développer.

Photo de Une DR

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