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À voir : "Comparution immédiate 2 : une loterie nationale ?"

Ne manquez pas le spectacle qui crée l’événement depuis près d’un mois au théâtre de Rond-Point à Paris de passage sur la côte d’Azur !

Michel Didym et son interprète Bruno Ricci s’emparent des chroniques judiciaires de Dominique Simonnot. C’est la parole authentique de policiers, avocats, procureurs, juges et prévenus qu’ils donnent à voir et à entendre. Un florilège stupéfiant des absurdités d’une justice saturée.

La représentation du 4 février sera suivie d’une rencontre-débat avec Dominique Simonnot (journaliste et chroniqueuse judiciaire pour Le Canard Enchaîné et Libération), Michaël Janas (Président du Tribunal de Grande Instance de Grasse), Maître Luc Girard (Avocat au Barreau de Grasse) et le comédien Bruno Ricci.

Le débat, en accès libre, est réservé aux spectateurs munis d’un billet pour le spectacle que vous pouvez acheter par ICI

On dit la justice lente, elle l’est. Mais il est une procédure qui va très vite. Ce sont les comparutions immédiates ou « CI », héritières des légendaires « flagrants délits ».

"Les flags. La règle est simple. Un délit commis, une arrestation, une garde-à-vue et un jugement immédiat. Trente minutes suffisent pour distribuer des mois de prison. Ce sont des audiences qui durent tard. Souvent au-delà de minuit. On y voir défiler des voleurs, agresseurs, époux violents, sans-papiers, dealers, toxicos, cambrioleurs. Et ceux qui ont, encore, bu un coup de trop, insulté un policier. Et aussi des malades mentaux et des innocents. Et, maintenant des « gilets jaunes ». Tous jugés à la sauvette, défendus par des avocats commis d’office qui n’ont eu que quelques minutes pour examiner le dossier.
Avec 53 400 procès en 2017, les « CI », s’appliquent à des délits, punis de 6 mois à 10 ans d’emprisonnement et sont les premières pourvoyeuses des prisons. A ces audiences - ces « chambres de la misère » disent les magistrats - se retrouve un précipité de la société avec ses travers, ses douleurs, mais aussi un certain humour. Une saisissante galerie de portraits, un ensemble hétéroclite d’affaires, sur lesquelles se penchent des juges aux yeux rougis, fatigués, qui en fin d’audience, après 20 prévenus, s’emmêlent dans les noms, accélérant la cadence au fur et à mesure des heures qui passent, soupirant devant le tas de dossiers qui reste à traiter. Etonnant spectacle ! Au nom d’une justice pressée, ultra-rapide, les grands principes enseignés dans les facultés de droit en viennent à être oubliés. Où sont cette présomption d’innocence, ces preuves et ce doute qui doit profiter au prévenu ? La dignité, la sérénité de la Justice ? Tous engloutis par la hâte. Pourquoi six mois à celui-ci ? Pourquoi un sursis à tel autre ? Pourquoi ces 4 ans, infligés aussi vite. Nul ne ressort indemne d’une séance aux « flags », et souvent avec une méchante impression de loterie.
La pièce raconte donc ces CI, rien n’est inventé, pas un mot, pas une phrase, pas une peine. Tout a été scrupuleusement retranscrit. Tout y est vrai. Et un seul acteur réussit la prouesse de jouer tous les rôles de cette étrange « justice » …"

"L’impeccable Bruno Ricci incarne à lui seul prévenus, juges, avocats, etc. Ce pourrait être plus que déprimant. Ça ne l’est pas. Certains moments sont tragiquement drôles. D’autres, lorsque le comédien lit des poèmes de détenus, bouleversants." Le Canard Enchaîné

"À mains et à voix nues, il parvient à faire vivre tout ce petit monde, composant les uns et les autres avec densité et humour, loin de toute caricature. Il prend le temps de faire entendre les parcours de vie cabossés, la violence qui reproduit la violence." L’Humanité

Où ?
Espace Culturel et Sportif du Val de Siagne
1975 Avenue de la République, 06550 La Roquette-sur-Siagne
Dominique Simonnot | Michel Didym | Bruno Ricci
mar 4 + mer 5 fév 20:30
Production Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture /// Coproduction Théâtre de Grasse

Visuel de Une DR Théâtre de Grasse

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