Arbres fruitiers, miel, confitures : une belle histoire de famille pour Sarah de Caqueray

Son diplôme de tourisme obtenu au lycée Paul-Augier de Nice, Sarah de Caqueray s’est attelée à réhabiliter le verger familial situé à Saint Martin-Vésubie.

Elle s’est formée à la taille et à l’entretien des fruitiers. Avec sa grand-mère, elle a aussi dressé l’inventaire des arbres plantés sur ces deux hectares : "je découvre de vieux arbres, dont certains ont cent ans : il y a dix-sept variétés différentes de poiriers, presque autant de pommiers. Mais aussi des cognassiers, des châtaigniers, des cerisiers, des pêchers, des abricotiers et des fruits rouges, comme les framboisiers"…

La jeune femme produit aussi son miel. (DR ML)

Un vrai trésor, le plus bel héritage qui soit.
Il aurait bien pu disparaître sans le miracle de la transmission qui a sauté une génération : il y a une quarantaine d’années, ces cultures n’étaient plus rentables, le MIN demandant des fruits calibrés impossibles à produire avec ces variétés anciennes. Ses grands-parents se sont alors résignés à faire du verger un terrain de camping.

Des lubies gourmandes

Mais Sarah a su faire... fructifier ce terreau familial propice : un arrière arrière grand-père apiculteur, un arrière grand-père ingénieur agronome. Des figures bien vivantes dans son esprit. Et trois membres de sa famille, côté Raibaut, inscrits sur la pierre des Justes pour avoir sauvé des familles juives pendant la guerre.
Son statut d’agricultrice, encore tout frais, l’inscrit encore plus profondément dans ses racines vésubiennes.
Elle en récolte les fruits, au sens propre comme au figuré. Pour les transformer en confitures, pâtes de fruits, sirops, vins aromatisés.
Elle joue sur les saveurs des fruits, leur ajoutant celles d’épices, de vanille, de safran, d’herbes aromatiques, de romarin, tilleul, verveine. Un terrain de jeu infini.
Le client qui entre dans sa boutique de Saint Martin-Vésubie a bien souvent envie d’y revenir pour découvrir les dernières lubies de cette magicienne : confits de piments sur une base de pomme, gelée de romarin qui réalise "un accord terrible avec le poisson et le fromage", confitures de pétales de roses, de fleurs de pissenlits.

Des comptoirs en bois

Tout, sauf la vanille et la pêche, est issu des produits dans son verger.
Les glaces aux fleurs de mélèze, les chocolats croquants avec ganache au safran, et autres sorbets dans lesquels entrent les pistaches IGP de Sicile sont l’œuvre de son compagnon, Nicolas Ramin, pâtissier chocolatier tout aussi créatif.
Comment ne pas faire un péché de gourmandise dans cette jolie boutique, qui fleure bon le début du siècle dernier et l’authenticité, avec ses comptoirs en bois et l’accueil chaleureux de la jeune confiturière ?