Papeteries du Dauphiné :

Papeteries du Dauphiné : "se diversifier pour résister aux évolutions du marché"

Saint-Laurent-du-Var : Benjamin Jouffroy le patron des Papeteries du Dauphiné a racheté des entreprises pour aller chercher la croissance externe qui manque dans le secteur du "papier"

25000 tonnes de papier transitent chaque année par les Papeteries du Dauphiné installées dans la ZI de Saint-Laurent-du-Var. Restant parmi les cinq distributeurs français, la société dirigée par Benjamin Jouffroy maintient son chiffre d’affaires en diversifiant ses activités et ses sites. Le jeune dirigeant répond à nos questions.

Quelle est l’histoire des Papeteries ?

L’entreprise a été créée en 1935 par M. Exertier, originaire du… Dauphiné. En 1974, mon grand-père maternel, Henri Prelot, a pris les commandes. Puis mon père, Didier Jouffroy, lui a succédé en 1990. Je l’ai rejoint en 2006.

Quelle était votre formation ?

Je n’avais rien à voir avec le papier. Je travaillais chez Ernst & Young à Paris. Par le passé, j’avais cofondé Fusacq.com. Même si je savais que ce secteur est en régression, je pensais qu’il y avait une place pour une société comme la nôtre.

Comment se portent les Papeteries aujourd’hui ?

Nos clients sont des imprimeries, des reprographies, des agences de communication et des organismes de marchés publics. Nous travaillons sur la moitié sud de la France, dans le triangle Menton-Lyon-Toulouse. Toute commande enregistrée avant 17 heures est livrée le lendemain avant midi. La société a connu de belles années jusqu’au début des années 2000. Mais le papier a connu un déclin à partir de 2004 du fait de l’arrivée du web. Notre marché a baissé de 50% depuis 2008, et encore cette année de 10%. À une crise économique conjoncturelle, comme pour beaucoup d’acteurs, s’est donc ajoutée une crise structurelle de chute de l’imprimé. D’où des chiffres de baisse importants.

Comment faites-vous pour compenser ?

Nous nous diversifions. Nous avons réalisé trois petites opérations de croissance externe "géographique" nous permettant de couvrir un plus grand territoire, et "transversale" nous permettant d’offrir de nouveaux produits. Nous avons ainsi ouvert un entrepôt à Montpellier en 2011 puis un à Marseille en 2015, et intégré une société opérant dans les produits techniques pour les imprimeurs (encres, plaques, blanchets, produits techniques, etc.). Nous adaptons nos coûts à ces nouvelles conditions.

Mais encore ?

En 2013, j’ai ouvert le capital de la société à un groupe allemand – IGEPA - ce qui m’a permis de racheter une société à Paris qui travaille à l’export, Multi Siam (12 M€ de CA). C’est une activité de négoce. Ils sont plus importants que nous mais ne sont que quatre personnes. L’export se porte bien mieux que notre marché domestique. Cette année notre résultat d’exploitation sera équilibré, du fait d’investissements qui ont pesé, mais grâce à la combinaison des deux sociétés, nous avons un bilan intéressant. Il est évident que, tout en maintenant au mieux de nos capacités notre présence sur notre métier historique "papier", nous devons en "sortir" et diversifier nos revenus : produits techniques pour imprimeurs, emballage, communication visuelle, etc.

Que répondez-vous aux critiques "écologiques" ?

Qu’il circule de fausses idées sur le papier. C’est un support écologique par excellence. C’est le seul matériau disposant des caractéristiques d’une ressource durable : renouvelable (le bois repousse), recyclable, non toxique et biodégradable !

D’autres projets ?

Nous terminons cette année l’acquisition de la société parisienne Multi Siam. Nous devons continuer notre diversification géographique et ouvrir de nouveaux marchés, notamment sur la communication visuelle. Plusieurs projets sont à l’étude avec le groupe IGEPA.

Le Patron : Benjamin Jouffroy

- Né à Nice il y a 36 ans.
- Prépa HEC, ESC Nantes.
- 2001 : cofonde la startup Fusacq.com
- 2003 : entre à Ernst & Young.
- 2007 : rejoint les Papeteries du Dauphiné.

Son credo

" Je suis très attaché à la valeur travail et humaniste au sens de l’accompagnement des hommes : plus qu’une culture du "résultat", je suis disposé à accompagner quelqu’un qui n’a pas les compétences mais de l’envie. S’il n’y a pas l’état d’esprit, je me braque ! Le "je m’en foutisme" est ce qui m’irrite le plus. Chacun fait partie d’une chaîne, il faut décloisonner les services. Ce sont ces deux valeurs que j’essaie de transmettre en interne".

Les chiffres

23 ?millions de chiffre d’affaires total.
12 ?millions de CA à l’export.
36 salariés, dont 32 à Saint-Laurent-du Var
25 000 tonnes de papier par an.

http://www.papeteries-dauphine.fr/

Toutes photos PB

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